mardi 7 janvier 2014
Le temps des analphabètes (1)
D'accord, chacun ses fixettes. L'attitude la plus digne c'est de les admettre et de les décliner se laissant à la merci du destin : d'inespérés alliés arrivés comme par miracle autant que des détracteurs qui ont tous raison, (on sait vivre dans les Carpates et dans le Canton de Vaud dangereusement associé au XII eme arrondissement de Paris). J'ai réalisé que les thèmes récurrentes que je devais classer par séries sont "Les hommes dont je suis raide dingue" (pour l'instant Pierre-Caron de Beaumarchais et Arthur Schopenhauer, on attend avec impatience un mâle encore vivant), "Les devoirs de vacances" (les plus fournis, mais hélas pas encore d'actualité). J'ouvre une nouvelle série : "Le temps des analphabètes". D'accord, je suis convalescente, je viens de sortir pour la première fois, mais si c'est pour voir CA! alors non! Et ce n'est pas la première fois! Vous avez bien lu : par le réalisateur de… tel film. Il est vrai , plus bas, il y a le nom du réalisateur, mais "par le réalisateur de…". J'ai le souvenir (très précis puisque professionnel, j'étais critique de cinéma dans un très estimé quotidien) des temps où l'on écrivait "par Stanley Kubrik". On imaginait que le cinéphile était capable de se dire : Kubrik? ce n'est pas Rubycub, non, c'est Les sentiers de la Gloire, c'est Odysée de l'espace, c'est Spartacus et c'est Barry Lindon, sans parler de mon préféré Docteur Folamour… Mais là le spectateur est considéré imbécile, incapable de retenir un prénom ou au moins un patronyme. Il est tellement obtus qu'il faut lui donner le titre, sinon il ne s'y retrouverait pas. Et à chaque fois on va lui donner un titre, de la sorte, il n'arrivera pas à mémorises ni Carlos Saura, ni AndreÏ Tarkovski, ni Federico Fellini, ni Akira Kurosawa, ni Satijayt Ray. Non, c'est trop long de connaître une oeuvre, on lui donnera juste le dernier titre : la mémoire du spectateur est aussi restreinte que la croissance économique nationale/ Deux titres la feraient bugger. Et c'est ainsi que l'on obtient des spectateurs imbéciles. J'ai même vu "par le producteur de…".Je le soutiens haut et fort : le spectateur est capable de retenir un nom de réalisateur. L'amour de la culture est là, la meilleure méthode de prévention contre l'Alzheimer aussi. On ne dit pas "Les Misérables par le même auteur que 1893". Si? Dans ce cas, il faut organiser la résistance. Si vous connaissez un maquis, j'en suis.
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