lundi 25 février 2008

Eblouissement



Je ne résiste pas de vous parler d’un jeune artiste. Ces 21 et 22 février, j’étais au Musée Unterlinden de Colmar, muette d’admiration devant le retable d’Issenheim peint par Matthias Grünewald entre 1512 et 1516. On m’en avait dit des merveilles, c’est bien au delà. Modernité, liberté et originalité, un message qui parle depuis cinq cents ans. Merci et foncez! Il y a encore à Colmar comme à Karlsruhe, jusqu’au 3 mars des expositions de dessins préparatoires et de gravures contemporaines de l’exécution du retable dont la partie sculptée par Nicolas de Haguenau est également exceptionnelle. Et des sculptures médiévales à vous arracher des larmes par leur humanité éternelle. Et humble.

mardi 19 février 2008

Le Paris de Klapisch, mais aussi de Thompson


18 février, hier soir, au Cinéma des Cinéastes, avant-première de Paris de Cédric Klapisch. Cela tombait bien, les affiches fleurissaient sur les murs du métro depuis un moment avec une distribution de rêve : Dupontel, Cluzet, Viard. Sans parler du haut de ladite affiche, tenu par Binoche, Lucchini et Duris.
J’ai aimé le travail de Klapisch dans Chacun cherche son chat et dans Les Poupées Russes. Avant de laisser la place au film, en pleine angoisse prè mercoledique, sanglé dans son caban faux marin, vrai réal’, l’auteur nous a confié âtre à son neuvième film. Déjà?
Contrairement à Beethoven, le chiffre neuf ne lui réussit pas. On ne voit rien de la réécriture au montage, qui avait l’air géniale lorsqu’il nous en parlait. En deux heures dix, Klapisch n’arrive pas à faire son film. Malgré la pléthore d’auto citations, malgré la brochette (barbecue? ils seront bouffés tous crus!) de vedettes, chacun cherche son film sans le trouver. Le réalisateur tire trop de fils, se disperse et peine à ramener la pelote sans s’y emmêler les pâtes à la fin.
Les comédiens sont bons, filmés avec un certain art, mais ils n’ont à jouer que des saynètes, la mayonnaise ne prend pas.
Il y a pire : une terrible complaisance, Klapisch se regardant filmer, entre autre pendant les interminables scenes de danse. De bons ingrédients mis ensemble ne peuvent donner qu’un bon plat? Préjugé de celui qui n’a jamais essayé de marier une tomate à une banane, un oignon avec une olive ou du vinaigre et du miel.
Klapisch dit aimer Paris et les histoires des gens. Qui trop embrasse mal étreint. Le réalisateur n’arrive pas, malgré une très belle image, quelques beaux plans de la capitale, un enterrement, un accident mortel de moto et un malade en attente de transplantation cardiaque, à nous émouvoir. Il veut toucher? il fait pitié. Parce qu’il en fait trop. Dans tous les sens. Sans parler de l’erreur d’avoir voulu écrire seul! Quelle deception!
D’autant plus que le pari n’est pas impossible :
Avec Fauteuils d’orchestre, Danielle Thompson avait réussi ce même exercice difficile : une splendide évocation de Paris en film choral avec plateau de vedettes. S’étant concentrée sur l’Avenue Montaigne, avec l’aide d’un co-scénariste, bien qu’étant elle-même scénariste confirmée, Thompson a su nous transmettre son amour de la ville. Elle nous a emus et fait rire. Klapisch nous ennuie. Il nous a demandé hier avec un sourire enjôleur, de lui dire ce qu’on pense de son film. C’est fait.

Pour nous consoler, c’est toujours dur une oeuvre d’art ratée, voici le premier perce-neige de notre jardin de Montreuil.

Bonjour, je suis né!


Elle s'est décidée enfin à me donner vie. Elle rompt avec le monde, elle ne correspond plus qu'à travers moi. Elle ne jure plus que par moi. Donc : Anca Visdei va bien et elle vous souhaite, entre mes lignes, une bonne journée.