vendredi 30 mai 2008

petite pause


Je m'absente brièvement pour apporter à Judith le portrait que j'ai fait d'elle et que voici. J'espère que ce ne sera pas la fin d'une belle amitié.
Rendez-vous est pris au retour : samedi 7 juin, à 17 heures, je serai à la Librairie MillePages de Vincennes (voir la page actualité de mon site) pour y signer mon dernier roman.
A bien vite!

Chi va PIANO va sano..



Il est beau, il est blanc, il est droit, il est enfin entré dans ma vie. Ironie du sort, il s’appelle Hellas. Bien qu’il soit né en Finlande. Deux mois après, ça y est : les yeux sur la partition, les doigts sur le clavier, je joue. Je ne suis plus analphabète ou, comme le chantait Brel : “Je n’étais plus barbare…”
Avec un peu de chance, je massacrerai une oeuvre (la plus facile!) du Titan avant la fin de l’année.
Comme il n’y a pas que Ludwig van B dans la vie (moi, cela me suffirait presque), j’accompagne les premiers pas dans le monde de mes deux romans parus en mai. Agréable interview téléphonique hier pour RFI avec Matei Visniec qui pose les bonnes questions parce qu’il est un bon journaliste mais également un auteur. Emerveillement de parler roumain à l’antenne, après tant d’années loin de la première langue. Dans laquelle j’étais née, mais j’avais aussi écrit. Un salut aussi, bien que provoqué par le hazard, à mes camarades du Lycée Lazar de Bucarest qui se rencontrent demain matin à dix heures dans la cour de l’établissement. Trente-cinq ans après, sur les lieux du crime : là où, bac en poche, le coeur plein d’amour, la tête pleine de rêves, on s’élançait dans la vie:

“Fêtez bien et pensez aussi un peu à moi.”
( L’Exil d’Alexandra)

A l’heure du rendez-vous souvenir, je serai précisément en train de survoler la Roumanie, continuant plus avant vers l’Orient. Et, juste avant de fermer l’ordinateur, je vais envoyer quelques courriels pour ma signature-dédicace à la Librairie Millepages de Vincennes le 9 juin. Et refaire un peu de piano…

CHLOE


May I introduce to you… ma chatte Chloé? Elle me regarde avec ses beaux yeux vert-d’eau devenus florescents. Son papa était chartreux de race, mais il a fauté avec une roturière de gouttière.
Chloé, je l’ai connue quand elle avait deux mois. A peine sevrée, elle a pris l’habitude de téter les habits des visiteurs dont elle aime l’odeur. Elle a douze ans déjà et ses beaux yeux fluo sont presque aveugles. Mais ses narines frémissent et, infailliblement, elle vient se lover dans mes bras pour chercher des câlins. Le temps ne fait rien à laffaire. Chloé est restée un jeune chat. Tant qu’on a besoin d’affection, on reste jeune. Et même petit.

jeudi 29 mai 2008

Je m'expose à Montreuil


Mon premier accrochage à Montreuil. Au restaurant Rue Parmentier, 31 avenue de la Résistance. Dans le neuf trois. Cinq tableaux dont l'éloge de Simone, l'ange gardien des lieux. Ma journée d'hier fut à l'image de cette double carrière : travail avec B. en charge de la communication chez Actes Sud pour mon roman "L'Exil d'Alexandra", travail avec Thérèse à l'atelier des Nénuphars sur mon portrait de Winston Churchill qui peine à naître. Faut dire qu'il est difficile à peindre, le vieux lion. De plus en plus, un lien secret mais immuable entre peinture et écriture.

BEAU JOUR SUR LA TERRE



Beau jour sur la Terre. Pourquoi faut-il le partager? Ecrire quelque chose, peindre? Au lieu juste de le sentir et en jouir égoïstement. Le seul chef-d’oeuvre, c’est soi-même. Et pourtant. Ce plaisir n’est pas complet s’il est solitaire. Bande de galopins, ce n’est pas à cela que je pensais, pas seulement à cela…et là il y eut la présentation de Marie-Claude Martin sur mes deux romans, et du coup, cela vaut la peine de partager...
www.lesquotidiennes.com et Fémina et aux Quotidiennes.

AVERTISSEMENT !
Comme je ne suis pas un génie informatique, je reproduis plus bas le texte, mais l'article est bien plus beau sur le site et très joliment illustré.

MARIE-CLAUDE MARTIN. ARTICLE PARU DANS FÉMINA 11 mai 2008
Casanova féminin, elle estime que «la culture doit aussi servir au bonheur des corps»
LIVRES | 15:34 Dans «Confessions d’une Séductrice», réédité en version courte, Anca Visdei raconte la quête de soi par la conquête amoureuse. En même temps, cette romancière d'origine roumaine publie un récit autobiographique sur son exil.
"Les pères spirituels m’ont permis de dépasser la dualité séduction/confrontation. Ils vous donnent des conseils de garçon et se comportent comme s’il n’y avait pas de différence. Pour moi, cette indifférenciation est capitale. Cela permet de s’affirmer."
«Par rapport à la langue, je suis monogame à 100%», dit Anca Visdei, roumaine d’origine, mais résolument francophone depuis qu’elle a quitté Bucarest pour Lausanne, puis Paris. Auteure d’une trentaine de pièces jouées à travers le monde, ex-journaliste, Anca s’est fait connaître en 1984 avec L’Eternelle Amoureuse, paru chez Marcel Favre et rapidement épuisé.
Jean Anouilh fit l’éloge de ce texte raffiné et mélancolique, mais un peu trop long, donc lourd, pour un ouvrage «à lire de la main gauche» comme on le disait au XVIIIe siècle des ouvrages érotiques. Sensible à l’argument, Anca Visdei avait promis de le raccourcir. C’est chose faite aujourd’hui.
Le livre, allégé de 150 pages, a été rebaptisé Confessions d’une Séductrice. Autobiographique? Pas vraiment, même si la plupart des histoires sont vraies, vécues par elle ou par ses amies. Totalement autobiographique en revanche, L’Exil d’Alexandra, publié chez Actes Sud, qui raconte sa trajectoire d’exilée politique.
Marie-Claude Martin: Cela vous a-t-il fait mal au cœur de raccourcir «Confessions d’une séductrice»?
ANCA VISDEI: Il faut toujours écouter ses maîtres. Anouilh avait raison. J’ai été journaliste, et suis auteure de théâtre, je sais donc la valeur des choses courtes. Le livre a gagné en nervosité sans dénaturer le style. J’ai coupé dans les scènes de lit, assez scandaleuses à l’époque. Mais comme tout le monde en écrit aujourd’hui, c’est devenu banal. C’est ce que j’appelle la vertu au service du vice.
Votre héroïne est à la fois vorace et mélancolique. Est-ce une don Juane?
Non, plutôt une Casanova. Don Juan fait du chiffre, il accumule les conquêtes. Casanova se donne complètement avec chacune des femmes qu’il rencontre, qu’elle soit jeune ou vieille, belle ou laide. Il aime l’esprit et le corps des femmes. Mon héroïne est pareille avec les hommes; à chaque fois, elle vit un sentiment sincère. Elle aime séduire et être séduite, mais le sexe est aussi pour elle un refuge dans un monde menaçant et menacé. Sa quête est moins sexuelle qu’artistique. C’est une artiste de l’amour et une passionnée de littérature. La culture doit aussi servir au bonheur du corps.
Vous citez Anouilh, «merveilleux artisan», devenu un ami. Et dans votre livre, il y a plusieurs hommes mûrs, des guides en quelque sorte…
Oui, j’ai toujours été entourée de pères spirituels. Mon père d’abord qui s’est beaucoup occupé de mon éducation et que j’ai suivi quand il a quitté la Roumanie pour la Suisse. Les pères spirituels m’ont permis d’éviter certains écueils propres à la vie des femmes.
Lesquels?
Le désir de séduire à tous prix, par exemple, avec le risque de se laisser définir par l’autre. Les pères spirituels m’ont permis de dépasser la dualité séduction/confrontation. Ils vous donnent des conseils de garçon et se comportent comme s’il n’y avait pas de différence. Pour moi, cette indifférenciation est capitale. Cela permet de s’affirmer.
Ce que vous avez fait dans le théâtre où votre nom est gage de succès. Là aussi, on écrit court.
Oui, l’écriture théâtrale est une mécanique horlogère. Je l’aime comme tous les gens de l’Est l’ont aimé. Le théâtre, c’était un lieu de résistance et un véritable art populaire. Aujourd’hui, en France, il a perdu son esprit séditieux. Pour le retrouver, je lis Le Canard enchaîné, Charlie Hebdo et je regarde Les Guignols.
Marie-Claude Martin

Confessions d’une Séductrice: l’Eternelle Amoureuse, d’Anca Visdei, Ed. Marcel Favre.
L’Exil d’Alexandra, d’Anca Visdei, Ed. Actes Sud.

/Users/ancavisdei/Desktop/Casanova féminin, Femina 12 mai 2008.pdf

mardi 27 mai 2008

De la gestion de la femme forte


Le Monde daté du 23 mai, première page en bas à gauche. Michelle Obama, qui s'auto qualifie de "singularité statistique" (probablement parce qu'elle a fait des études malgré un milieu modeste) déclare eu sujet de son mari "Il est tout à fait capable de gérer une femme forte. C'est l'une des raisons pour lesquelles il est capable d'être président." Gérer une femme forte? Je ne savais pas que cela se gérait, je pensais que la femme forte était une aubaine : elle se "gérait" elle-même et pouvait de surcroît s'occuper de sa famille, ses proches, ses collègues, le sort de la planète, les imprévus, etc. Si "gérer une femme forte", tâche herculéenne au point d'être récompensée par la présidence d'un Etat qui se croit encore le plus fort (comme la femme du même nom) du monde, est si pénible, que dire de gérer une femme (un homme) pleurnicharde, sous influence, incapable de relever de défis ou de résister à la tentation, compulsive, mesquine, légère, infidèle, caractérielle, angoissée au delà du raisonnable, ingrate, égocentrique, dépendante bref : faible. Un mystère demeure : Bill Clinton qui fut président n'a pas eu de gros problème avec la "gestion" des femmes fortes, ce sont plutôt les autres qui lui ont posé problème. Moi, faible femme forte, je constate qu'on dit des conne.....s quand on parle en essayant de plaire à tout le monde. Et qu'on risque de se mettre tout un chacun à dos.
Et mon tableau que je reproduis en début d'article s'appelle "La plus belle", na ! Avec corne diabolique et aile d'ange,faible et forte à la fois. Ingérable, je vous dis...

lundi 26 mai 2008

THEATRALES…


26 mai, lundi, jour de relâche…
Justine Henin arrête le tennis. Elle declare “J’ai pris une decision vraiment pour moi. Je suis allée au bout de mon cheminement personnel. J’entame ma deuxième vie.”
Moi aussi j’entame une deuxième vie. Celle sans théâtre. Du moins sans le devoir auto- imposé de faire une oeuvre publique. Une oeuvre au noir, peut-être… Le monde va de plus en plus vite. Jadis, on pouvait bâtir toute sa vie autour d’une carrière. Maintenant, il est frequent qu’on change de métier. Beaucoup d’écrivains se mettaient à la peinture à la fin de leur vie…. Quand la durée moyenne d’une existence était de 60 ans, alors aujourd’hui….
Il y a aussi la lassitude, j’écris pour le théâtre depuis presque quarante ans. Quarante pieces jouées, tradites, publiées, diffusées à la radio…. Justine Henin parle du même phénomène . A la fin, elle essayait de s’auto conditioner, de retrouver ses motivations. De plus en plus dur. Elle a conclu : “il est temps de ranger ma raquette”. Cela fait des années que j’essaie de m’autoconditionner aussi, de retrouver mes motivations… Usure du temps? Parallèle à la dégradation constante du paysage théâtral : choix imbéciles de la plupart des directeurs de théâtres, vedettes exigées sur le moindre petit spectacle (souvent de television! Elles ne feront qu’une saison, mais “boufferont” tout le temps de leur brève danse de papillon de nuit), frais de montage et charges sociales énormes nous condamnant à ne faire jouer que deux comédiens. Idéalement un seul. Comme Justine qui range sa raquette, j’ai rangé mes quarante pieces, une par an comme par hasard, dans une grande bibliothèque d’archives. Photo des urnes funéraires ci-jointe.
Mais Jutine H. part sur un triomphe, c’est le dossard au numéro 1 qu’elle raccroche, alors que j’ai l’impression de quitter un champ de bataille. Les rares mercenaires qui y tiennent des places, ne me stimulent ni n’excitent mon envie, les perdants ne méritent ni respect ni compassion. J’aurais dû quitter ce metier il y a une dizaine d’années : quand un de mes textes a été inclus dans un manuel de littérature à côté de Shakespeare, Anouilh et Hugo, J’avais atteint mon sommet. J’allais survivre dans les salles de classes, les examens du bac, cela me va. Et me suffit.
Il est vrai que, durant ces derniers dix ans, j’ai écrit “Mademoiselle Chanel”, “Madame Shakespeare” et “Quand même”, trois histories tournant autour du spectacle, sans illusions, de l’intérieur…
Petit à petit, le théâtre, de mariage d’amour, est devenu une habitude.Une série d’habitudes. Longue série : bientôt les noces d’or!... Le public commence à m’apprécier (long commencement, encore un peu et ils ne m’auraient pas connue vivante) je “connais tout le monde”. Et bien. La prevue? A la dernière soirée théâtrale je n’avais envie de saluer personne… Une comedienne m’écrit aujourd’hui pour me gronder. Parce que j’ai refusé les droits d’une de mes pièces à sa troupe, qu’un vieux grenadier voulait mener au fiasco. La vieille baderne qui, a un âge avancé, n’a encore jamais fait de mise en scène serait “une professionnelle”. De quoi? Finalement le seul auquel tout le monde fait la leçon est l’auteur. Vous savez le type sympa très timide qui est à l’origine de tout…
Heureusement que j’ai deux romans qui paraissent ce mois-ci chez dues bons éditeurs, si je n’avais que le theatre, j’irais de ce pas me chercher une corde pour me pendre haut et court.

Liens


Contente.
http://blongre.hautetfort.com/archive/2008/05/25/les-auteurs-s-expriment.html« Rester soi | Page d'accueil
recommande mon blog.2008.05.26
Les auteurs s'expriment... blogs d'auteurs découverts ces temps...
D'abord, celui d'Anca Visdei, dont le dernier roman, L’exil d’Alexandra, vient de paraître chez Actes Sud (un article en ligne ici). Anca est écrivain, dramaturge et metteur (metteuse ?) en scène - une trentaine de pièces à son actif, publiées et jouées en France et à l’étranger.
http://ancavisdei.blogspot.com/
Alors voilà... je vous y attends. Dans les bras du Neptune de Saint-Prex.

dimanche 25 mai 2008

Faites des mères-le retour



Je me suis fait adopter. A n'importe quel âge, cela fait plaisir. Maman est jolie et se porte bien.
Elle m'a offert une vache et je l'ai fleurie.

Bonne fête à toutes. Et à tous! Comme l'écivait Jean-Louis Bory : "Tous nés d'une femme!"

FETE DES MERES


Pour la célébrer, j’ai réalisé un vieux rêve. Comme quoi la mort n’empêche rien… Au très célèbre estaminet La Mort Subite de Bruxelles, j’ai bu un verre de Rochefort 10 en compagnie du Grand Jacques. D’accord, il n’était pas clairement consentant, mais j’ai des témoins, j’ai remis le tableau à sa place. Et lui, pour une fois, a respecté l’interdiction de fumer affichée… à ma droite !

Bruxelles


Bruxelles. Un quartier que je ne connaissais pas, le quai au Foin, charme du théâtre flamand retapé flambant neuf. Et qui est surtout loué par des troupe wallonnes! Bel immeuble au numéro 55. Radio Nostalgie. Brice Depasse qui a lu "L'exil d'Alexandra" dans la nuit, me reçoit dans sa radio. Il ne pose que les questions dont je rêvais qu'elles me soient posées.
L'interview se mue en conversation, l'empathie est totale. Cela me rappelle mon autre vie quand j'étais journaliste et que, parfois, ce miracle d'osmose avait lieu. Après l'antenne l'échange continue, tout naturellement, passionnant. Merci Brice.

mardi 20 mai 2008

Capharnaum & Charity shop


Eh oui, c'est fait, je suis arrivée à dire non. J'avais comme tout un chacun envie d'avoir une pièce dans un joli théâtre à Paris. Surtout que cette "Madame Shakespeare" me tient très à coeur, j'y ai mis à peu près tout ce qu'un auteur dramatique peut souffrir et espérer. Joli théâtre, comédiens intéressants. Et un metteur en scène débutant, compliqué, incapable de sortir un mot sur sa vision "tout est dans ma tête". J'ai donc laissé la vision dans sa tête. Non, mais je suis un auteur pas une agence de réinsertion professionnelle. Des copains monteront leurs pièces dans ce théâtre qui me souriait et, vous savez quoi? je me sens drôlement soulagée. Je ne pouvais tout de même faire cela à Madame Shakespeare! Lui donner un mauvais accoucheur. Déjà que l'auteur... Il y a quelques jours j'assiste à la passation de pouvoirs directoriaux dans un autre grand théâtre parisien. C'était pire que ma petite histoire : le sortant, atteint par la limite d'âge, passait son temps à ne traiter son successeur que sous l'angle de sa filiation avec une grand mère catalane ou patagonaise ou portugaise. On aurait dit que c'était un spectacle folklorique. Pas une institution de renom. Compliqué. Où sont mes maîtres disparus? Ceux pour lesquels j'ai commencé ce métier? Ceux qui encourageaient les jeunes, leur mettaient le pied à l'étrier? Où sont passé les metteurs en scène qui se mettaient au service d'un texte? Et comment je vais illustrer cet article sur l'éternelle crise du théâtre? Ah, j'ai trouvé : une photo dans les verts, couleur qui porte la poisse sur les planches. C'est l'image d'un sympathique charity shop, magasin à bas prix pour les démunis. Il se trouve à Montreuil, il est gai, fleuri, divers et joyeux. Les gens de théâtre devraient en prendre de la graine, non?

vendredi 16 mai 2008

jeudi 15 mai 2008

S'abstraire...


Ce soir, récital de piano au Théâtre des Champs- Elysées. Richard Goode, le seul Américain à avoir enregistré l’intégrale des sonates de Beethoven dixit la brochure- programme distribuée par le théâtre. Un Clair de Lune inspiré, cérébral, Presque mathématique. J’adore cela : l’émotion n’en resort que davantage. Mon voisin de droite a tout fait sauf prendre la douche : il a bu bruyamment au goulot, rangé des papiers dans sa serviette, il s’est trémoussé bruuyamment sur sa chaise, tout en laissant tomber des objets divers. Ma voisine de droite se raclait la gorge pendant la sonate comme si elle devait parler dans la seconde d’après. Mais Goode jouait trop bien. J’ai décidé de m’abstraire. Et d’ignorer tout ce qui n’était pas la musique de Beethoven, filtrer les parasites. Cela a marché. Pourquoi ne puis-je pas faire pareil dans la vie? Simplement ignorer les perturbations, laideurs, vulgarités, malentendus. Pourquoi je ne peux pas? Pourquoi ne pouvons-nous pas ? D’accord, je commence demain. Et pour que cela ne soit pas sans image, voici “Cosmogonie personnelle” que j’ai peinte hier, sous un soleil triomphant, alors que je vous écris ces lignes en entendant la pluie tambouriner contre les lucarnes de mon grenier.

lundi 12 mai 2008

Marathon


Quatre jours en Suisse: Zûrich (pour retrouver ce coin de paradis où, dans la maison de mon amie Béa, j'ai écrit Les Contes de Züriberg, hantés par les renards qui fréquentaient notre jardin à l'ombre du vieux Ginko Biloba), Morges pour retrouver Mariela, (qui enseigne la linguistique hispanique à l'Université mais qui fut aussi la secrétaire générale des Festivals du Film d'Architecture et du Film d'Art que nous organisâmes dans la joie et la fébrilité en Suisse et en Roumanie) jouer un quatre mains au piano avec mon professeur Ines (voir photo), Lausanne pour la sortie de mon roman "Confession d'une séductrice " aux Editions Favre dans les libraires, une émission littéraire à la RSR, une interview pour Femina, les joies de la promotion mais aussi retrouvailles avec cette ville où j'ai fait mes études et où j'ai vécu tant de choses pour la première fois... Un crochet par le musée d'Art Brut qui m'émerveille à chaque fois, mais qui me donne aussi des complexes. Je rêve souvent d'être pareille à ces artistes qui travaillent sans se soucier du devenir de leur oeuvre. Il la mettent au monde, puis s'en désintéressent. Une démarche pure, désintéressée, une démarche d'où le côté marchand est absent. Une démarche enfantine. L'oeuvre n'est que le résultat du jeu qu'est sa construction, et le moyen (le jeu) en est le but premier et l'aboutissement. Y aurait-il un asile où je pourrais tisser mes textes, peindre mes tableaux sans m'occuper de rien d'autre? Avec la chance que j'ai, je tomberais sur un infirmier qui jetterait mes productions, me reprochant de gâcher du papier : "On a encore écrit des cochonneries, privée de dessert! Et de papier! Double dose de calmant! ". Parenthèse fermée sur l'enfer de l'enfer-me-ment. Et l'image d'un petit paradis : le village de Saint Prex sur la rive vaudoise du Léman.

mercredi 7 mai 2008

Le mur de mon jardin fête le 8 mai


Quand ma compagnie, La Femme Pressée, jouait dans un theatre le 8 mai, nous commencions toujours le spectacle par la lecture d’un même bref texte, “Churchill d’Angleterre” d’Albert Cohen. La dernière fois, c’était à l’Espace Icare de Issy les Moulineaux. Je me souviens que Brigitte Belle était sur la scène. Ce 8 mai, je serai à l’étranger pour la promotion de mes romans, mais, dans le train, je vais me plonger dans la lecture du petit livre de Cohen. Tout en vous embrassant fraternellement, heureuse que nous soyons tous là, grâce à un 8 mai 1945.

lundi 5 mai 2008

Lundi...

Après deux jours enchanteurs chez des amis qui ont une belle maison, de beaux livres, beaucoup de talent et un beau chat, séjour ponctué par la visite de la Devinière, maison natale de Rabelais et le château de Saché où Balzac écrivit “Le Père Goriot”, il faut reprendre le collier. Lecture –discussion d’un de mes textes avec les comédiens, le directeur du théâtre. Doute : est-ce le bon metteur en scène pour faire vivre ce texte-là? Ou faut-il attendre encore? Rester dans le “pourquoi?” et non dans le “pourquoi pas?”. Difficile décision. Je ne dormirai pas bien les nuits qui viennent.
J’enchaîne avec une conférence sur “Le Pouvoir de l’acteur “ au sujet du livre du même nom adapté de l’américain par Roger Miremont, excellent comédien auquel je voudrais voir jouer un de mes personages.. Humour, esprit ludique, idées. En sortant, rue de Malte coin avec l’Avenue de la République, des passants se bousculent autour d'un tombereau d’ordures...Pourquoi?

On venait d’y jeter les produits (bio!) périmés d’une grande surface. Me voyant faire ma photo pour mon blog, un jeune homme me parle. Il est clown et part faire une tournée dans les pays baltes. Bon vent. Rue de Malte, Paris, le 5 mai 2008.

vendredi 2 mai 2008

1er mai


Le 1er mai est une date de célébrations multiples. Je ne vous dirai pas ce que je fête, juste que c'est un anniversaire de sept ans. Devinez le lieu, il est sublime. Seul indice : je suis allée y chercher du muguet... et j'y ai trouvé des lapins.
En mai, faites ce qui vous plaît. Ne tutoyez donc pas comme Nicolas tutoie Anglela. C'est vulgaire. Et bête.