jeudi 26 juin 2014

Trois mariages mais pas encore d'enterrement

Hier, jour d'anniversaire, j'ai reçu tant de fleurs et tant de mots affectueux et agréables que cela s'est mis à ressembler à une répétition générale… de dernière fête. Il paraît que, pour les funérailles de la famille royale anglaise, ses membres se livrent régulièrement à des répétitions de protocole pour les enterrements à venir. Cela me rappelle aussi un magnifique passage de "L'oeuvre au noir" de Marquerite Yourcenar : pénétrant dans une église, un vieux bretteur revenu de toutes les guerres, mais néanmoins plein de sensibilité, entendant les orgues, s'imagine qu'il assiste à son enterrement. Il est ému,transcendé, il accepte la fin et la vit à cet instant-là avec des larmes aux yeux. Assister à son propre enterrement, sacré défi. Il faudrait que je trouve quelqu'un pour m'écrire l'épitaphe.

mardi 17 juin 2014

Dresde avant Paris!

Du bonheur pur, expliquez-moi cependant comment cela se fait qu'ayant écrit une" Lady Shakespeare" en fracçias pour le 450ème anniversaire de la naissance du Barde je sois jouée et traduite en allemand, italien et même flamand et qu'en français on "mégote" encore. Me trompe-je où les intermittents matent plus de temps à découvrir les auteurs de leur langue qu'à défendre leur droits? Je précise que les auteurs de théâtre ne sont pas intermittentes du spectacle (on doit être des permanents à vie, comme la prison, pain et eau) alors que le moindre comédien qui dit nos textes, le moindre accessoiriste ou maquilleuse qui "collaborent" à la mise en images ou sons de nos textes le sont. En Allemagne , il n'y a pas d'intermittents : je suis jouée et traduite bien qu'auteur français. Idem an Italie. Idem aux Flandres. Les intermittents aideraient ils les auteurs francais à se faire jouer? Les pays sans ce système seraient ils plus favorables aux auteurs, même étrangers? Je vous en laisse joutes, mais quel bonheur de voir ma première mondiale en allemand pour une pièce écrite en français. Nul n'est prophète en son pays? Excusez du peu : j'ai déjà "fait" la Roumanie et la Suisse, cela va presque mieux qu'en France… bizarre, vous avez dit bizarre… En tout cas un beau, un très beau spectacle allemand d'une pièce française.

mardi 10 juin 2014

Lady Shakespeare à Dresde

Une magnifique représentation de ma pièce à Dresde, la première mondiale en quelque sorte, puisque la pièce, bien qu'écrite en français, n'a encore connu dans sa langue que des lectures; Un public formidable, une superbe mise en scène délicate et précise de Helfried Schöbel, deux excellents comédiens, Olaf Huis, tout en nuances et Uta Simone, généreuse, comédienne et cantatrice, tout cela au rythme du piano de Claudia Pätzold. Un enchantement. Bientôt enfin à Paris? Nach Paris, nach Paris?

samedi 7 juin 2014


C'est un scandale!

Même en petite forme, elle n'arrête pas. A Roissy, je vois des affichettes qui m'intriguent : je réalise que ce "to be fired" (être licencié) c'est une allusion au slogan de la Lufthàsa avec sa
"Betterave WAY to fly". J'apprends que 200 employés vont être mis a pied malgré les excellents résultats de la compagnie. L'actionnaire est roi. Appelle des confrères allemands: ils sont au courant: le FAZ a fait un excellent article que l'on m'envoie aussitôt par mail. Il est excellent, mais cela n'aide en rien : une loi Hollande+les actionnaires sont rois = "c'est plié". Merci d'avoir volé sur nos lignes et on offre aux "débarqués" (c'est de saison) tenez vous bien : un psychologue. Gratuit. Qui leur dit qu'il trouve cela scandaleux. Je souhaite un bon atterrissage aux victimes qui se sont données a fond ces derniers temps pour améliorer leur entreprise et qui récoltent la reconnaissance que voici. Aug Wiedersehen.

Suite des malheurs de Bécassine

Voyons, qu'aurait fait une personne normale handicapée du bes droit, du pied gauche, le visage couvert de boutons de fièvre et la température a 38,5? Je me le demande encore. Et je vous salue depuis l'avion qui atterrira a 4 heures p. m. à Dresde.

Le goût du voyage

Lectrices chéries, lecteurs bijoux,
Un vieux dicton dit "Si tu veux faire rire Dieu, parle lui de tes projets." Entre hier et aujourd'hui celle qui a fait rire Dieu aux éclats, c'est moi. Aux larmes peut être, c'est pour cela qu'il pleut. Vous m'avez laissée un orteil en poupée (bandage) interdite d'avion. Je voyais un beau long week end a peindre et bavarder avec l'amie Roqe pour aider a la consolidation de petit tarse. Or, dans un temps record, moins qu'il n'en fallut a Dieu pour créer le monde, j'ai attrapé froid, avaler des antibiotiques qui m'ont couverte de boutons, et je me suis retrouvée avec le poignet droit cassé et sous attelle pour deux mois minimum. Appréciez mon attachement pour vous : je tape avec le pouce de la main droite. Ok voyons le positif: je vais devenir ambidextre (pas le choix!) et me reposer a la maison. Et a ce moment la, un coup de fil de Dresde pour m'inviter ce soir a la dernière de ma pièce Lady Shakespeare....

lundi 2 juin 2014

Tout ce qu’on aime

Pour la première sortie de mon orteil qui se ressoude, direction : Théâtre des Variétés sur les Grands Boulevards. On y donne une version de La flute enchantée pour quatre instruments (violon, alto, hautbois et basson) et neuf comédiens chanteurs. Le metteur en scène Jean-Philippe Daguerre a concocté un moment jubilatoire pour mettre du soleil dans ce début d’été morose ; dès les premières représentations, un public enthousiaste applaudit, petits et grands y trouvent leur compte avec ce beau spectacle familial de grande qualité. Les récitatifs sont dits en français, les airs chantés en allemand, les comédiens sont tous excellents chanteurs et acteurs. Cette version est moderne, dans ce sens que , sans trahir un instant la trame de l’opéra théâtre de Mozart, elle intègre des références culturelles récentes : pour la joie du public, Pamina s’est coiffée des macarons de la princesse Leila de Stat Wars, les Dames de la nuit sont des Catwomen débordantes de charme et de talent. Ce spectacle théâtral et musical de haute tenue, raffiné, brille par une très intelligente économie de moyens , un très beau rythme et une constante émotion. Les interprètes sont excellents, il en va de même de la chorégraphie et des lumières, avec une mention spéciale pour la costumière Corinne Rossi qui illumine la scène de ses trouvailles aux belles réminiscences picturales et scéniques (les moines de Zurbaran, les opéras de Klaus Naomi et bien d’autres). Une belle précision de jeu, beaucoup d’humour pour un spectacle inspiré, un des meilleurs de ces derniers années. Ludique, simple et inventif, Wolfgang Amadeus y retrouverait son génie enfantin. Bravo !