mardi 30 septembre 2008

Attention : « Sept jours » = grand film !


Vu « Sept jours » le film de Ronit Elkabez. J’en étais tombée amoureuse, comme beaucoup, lors de sa prestation comme actrice dans « La Visite de la fanfare ». Dans « Sept jours » elle est réalisatrice et comédienne. J’avais peur. Sept jours, c’est ce qu’il a fallu à Dieu pour créer le monde, plutôt six car le septième, trouvant que cela était bon (on se demande où il avait les yeux) il s’est reposé. Profitant de ce moment d’inattention, l’homme a créé la famille : à la fois temple, salle de tribunal, sanctuaire d’amour, asile de fous et utopie. C’est cela que Ronit Elkabez dit dans son film. Elle le dit aussi bien que Tchéchov (et je vénère Anton Pavlovitch !) et laisse loin derrière Le Woody Allen de « Hannah et ses sœurs » que j’avais adoré en son temps. De surcroît, Elkabetz doit traiter par delà la famille les questions d’un pays en guerre (Israël), d’exils croisés… Vaste programme. Elle s’en sort merveilleusement. Les comédiens sont tous sublimes, je pèse mes mots ! Occasion entre autre de revoir la belle Aliette Abecassis, la mère adoptive de « Va, vis et deviens ». Si vous n’avez pas le temps, faites l’impasse sur « Parlez moi de la pluie » de Jaoui, histoire de garder un peu de respect pour son passé et celui de Bacri.
Sans rapport, ou peut être oui… ce mur de Montreuil.
Ronit Elkabez

dimanche 28 septembre 2008

Visions de bronze et de terre


Un moine soldat, un punk tournant sans fin au dessus d’une terre dont le piètement mobile est constitué de deux roues dentées venues tout droit des Temps modernes de Chaplin, des mariages inattendus de céramique et d’écorce d’arbre, d’argile et de métal, un monde où la beauté est omniprésente mais danse toujours autour d’une faille originelle à laquelle il faut prendre garde, telle est l’œuvre humaniste, audacieuse et pure de Raphaël MarcZ. Il l’expose jusqu’au 6 octobre ) la Galerie Etienne de Causans, rue de Seine. Des techniques inattendues, novatrices au service d’un propos éternel, n’en déplaise à la modestie pleine d’humour de l’auteur que voici en image lors de son vernissage.

America dimanche


Service de presse dynamique, dix manifestations à gérer en même temps, mémoire en alerte, images à conserver, la saine montée d’adrénaline du journalisme, bonheur temporel de l’écrivain. Dernier jour du fabuleux America, succès de public, succès de qualité. Working girls & guys.

samedi 27 septembre 2008

America, America


Les 26, 27 et 28 septembre, Vincennes vit à l’heure de la littérature américaine. La quatrième édition du festival America, est à la fois fête de la littérature, lieu d’échanges, salon du livre et carrefour de rencontres entre écrit, film et photographie. Les auteurs du Canada, Mexique, des Antilles, Etats-Unis et Caraïbes découvrent la ville, pour certains la France. Convivial, chaleureux, passionné, un feu d’artifices avec des invités exceptionnels et un public de lecteurs de grande qualité. Le clou demain : le face à face des deux Richard : Russo et Ford. Mais l’ensemble du programme est fabuleux. Aujourd’hui, grand moment d’émotion, ovation debout lorsque l’on apprend après la projection de Un Homme Presque Parfait la disparition du protagoniste, Paul Newmann. Dans mon image, le trio parfait : auteur, lectrice, libraire. Votre servante en compagnie de Anne-ma-chère-Anne et de Benjamin de la librairie Millepages. Demain, dernier jour de festival, courez-y, il est unique !
www.festival-amercia.com

mercredi 24 septembre 2008

Présentation de « L’Exil d’Alexandra »


Bon, c’est difficile de dire que l’on est content de son travail. Mais, comme j’ai partagé avec vous mes angoisses préliminaires (voire blog d’hier), j’ose vous dire que ce fut une belle soirée. Comme ce n’était pas ma partie, je peux être enthousiaste sur l’efficacité, l’amabilité, le raffinement de nos hôtes à l’Ambassade Suisse de Paris, sur le discours d’Anne-Marie Aeschliman, notre conseillère culturelle qui fut à l’origine de l’événement, je peux dire que l’endroit était superbe et l’accueil chaleureux, je peux aussi dire que le public était de très grande qualité et que j’ai eu du plaisir à échanger avec la salle et avec chacun en particulier. Je peux remercier Nathalie Jeannet pour sa lecture et dire le plaisir complice que j’ai eu à lui donner la réplique. Une belle soirée émouvante et pimentée d’humour. Il y avait bien un photographe, peut-être il y a eu des images, si c’est le cas, je vous prie, faites-le moi savoir pour que les lecteurs de mon blog voient que je dis vrai. En attendant que le preneur d’image se dénonce (récompense assurée), en image : trois femmes heureuses à la fin de cette longue, belle, riche journée : Nathalie Jeannet, Anne-Marie Aeschliman et l’auteur de » L’Exil d’Alexandra », votre servante.

mardi 23 septembre 2008

CE SOIR, ON LIT


Ca y est, c’est l’automne… Et pour la lecture publique de mon roman « L’Exil d’Alexandra » paru chez Actes Sud, aujourd’hui à l’Ambassade Suisse, on refuse du monde. Depuis trois jours. C’est archi-plein, on ne saura déjà pas où placer les spectateurs. Et j’ai peur que ma voix ne porte pas dans une salle archi-comble. Et j’ai peur aussi que si l’on se sert de la sonorisation, cela ne nous expose à des réverbérations qui gâcheront le plaisir du public, tout en en gommant les nuances. Mon angoisse de la salle vide à l ‘ouverture des réservations n’est remplacée que par celle d’une salle trop pleine d’amis et lecteurs que je n’aurais pas le temps d’apercevoir, d’embrasser, de saluer. Excusez-moi d’avance si je n’arrive pas à consacrer à chacun le temps que je voudrais… Dualité d’auteur qui veut à la fois être en pleine lumière et, perfectionniste, s’angoisse à l’avance pour le moindre détail. Mais y a-t-il de détail dans la joie de donner voix en public à ce roman que j’ai vécu avant d’écrire, à cette histoire que le regard ami, le savoir à la fois d’auteur et d’éditeur de Hubert Nyssen m’ont aidée à mettre au monde ? Hier, au Centre Culturel Wallonie-Bruxelles, à la belle fête pour le départ du directeur Philippe Nayer, je disais encore tout le bien que je pensais de mon éditeur. A de bons auteurs pleins de charme et de talent que sont Rogiers, Jouve, Gauffette… Encore une fois « merci, Hubert ! », je le redirai ce soir. Pour l’instant, je m’en vais répéter mon texte pour que les spectateurs profitent d’une belle approche de « L’Exil… »

dimanche 21 septembre 2008

HARMONIES


Je me suis accordé quelques jours de vacances après la présentation de « Chasseur de lions » d’Olivier Rolin à la Librairie Millepages de Vincennes le jeudi 18 septembre. C’était un vrai plaisir d’interpréter ce texte baroque et romantique, parfois picaresque d’autres fois tendre, toujours brillant, rapide, généreux. L’auteur était à l’image de son œuvre : élégant, direct, complexe, talentueux, plein de charme. Le public, ravi, fermait la boucle de ce cercle vertueux : des libraires formidables, un bon livre, une lectrice qui faisait de son mieux (espérant mériter un peu les qualificatifs « délicieuse et pétillante » de l’affiche), des spectateurs de qualité. Je croise les doigts pour un prix Goncourt, le livre le mérite. Et sans Goncourt il reste tout aussi cher à mon cœur. A peine la joie de cette soirée réussie passée, je repars dans les angoisses de ma propre lecture ce mardi à l’Ambassade Suisse. Et, en guise de pause, je me suis offert une virée à la zone ni fric ni troc de la rue de Villiers, belle expérience qui commence à prendre racine dans nos villes. Objets, savoirs sont présentés, on les prend, on les laisse, on les donne… La possession deviendrait presqu’un art dans ces conditions.

mercredi 17 septembre 2008

JE ME LAISSE ENCORE EMBOBINER PAR LA GRANDE VILLE DONT LA FORCE CENTRIFUGE M’ELOIGNE DE MOI-MÊME…


Un lecteur fidèle me fait remarquer que je néglige le blog. Il n’a pas tort, merci lecteur fidèle, depuis mon retour à Paris je n’ai plus le temps du recul : trop de projets, d’obligations, d’agitation… Aujourd’hui j’étais fière, malgré des problèmes liées à la distribution de ma maison d’édition, aux contrats avec le Canada et aux retards de livraison des livres pour une signature dédicace, d’être parvenue à me promener une heure au mois de Vincennes, une heure arrachée de haute lutte, une heure de communion immédiate et totale avec la nature. Pourquoi ce besoin là croît avec l’âge ? Un retour aux sources ? Au propre comme au figuré ?
Le soir, je vais au théâtre dans ce sublime, coloré théâtre traditionnel qu’est el Déjazet. Un décor de film fin prêt… Je prépare avec entrain la lecture de « Chasseur de lions » de Olivier Rolin que j’aurai le plaisir de lire ce jeudi à la soirée de Mille pages. De beaux textes, qui mélangent passé et présent, histoire personnelle et fiction, érudition et humour, un bel exercice de lecture qu’il faut traiter avec la délicatesse exigée par le texte. Dérision digne du chasseur des lions, au Bois de Vincennes, presque voisine du triomphal socle en pierre d’un Beethoven dont le sculpteur disparut dans la première guerre, cette estrade-tribune conçue par un SDF. Avec une belle pancarte à son nom pour réserver la place la plus haute. Une tente voisine cette installation d’apparat. Est-ce révolutionnaire ? Est-ce impérial ? Tout cela n’est qu’une histoire de socles, n’est-ce pas ?

jeudi 11 septembre 2008

SCHYZO’


Un sympathique jeune lecteur me fait savoir que lire mon blog lui donne envie de se pendre. Et il a l’amabilité de me demander si c’est normal. Je suis très flattée que quelqu’un ait pu imaginer un seul instant que je pourrais donner mon avis sur la normalité. Qui, entre nous soit dit, est très surfaite. Mais cela m’a touchée car aujourd’hui j’étais constamment… pas à côté de mes pompes, mais carrément à côté de moi même. Très tard j’ai réalisé pourquoi : nous sommes le 11 septembre. Les dates parlent à notre inconscient dans une langue secrète mais claire. D’où la blessure de ceux dont on oublie les anniversaires. L’ombre de ce onze septembre a plané sur moi toute la journée alors que je n’ai ici ni radio ni télévision et que je n’ai pas ouvert un journal depuis deux semaines, donc je n’ai croisé aucun signe de commémoration ou rappel. Pas le temps, j’ai trop de pain sur la planche. Mon combat ordinaire en ce moment ? Assumer la dualité d’une nature gaie, communicative extravertie en société mais qui, devant l’incontestable beauté des paysages, devient contemplative, malincolique, parfois carrément oblomoviste, donc assortie d’un immense et vital besoin de solitude. Dois-je choisir ? puis-je faire coexister les deux dans l’harmonie ?
En de moment la nature c’est la Bretagne, je vous bassine suffisamment avec. Je la quitte demain, je retourne « chez les fous » Snif. D’accord, je me sonde le nombril, mais c’est juste pour dire que le cordon breton tient bon. Hi hi.
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mercredi 10 septembre 2008

Madeleines...


Décidément, je n’arrive pas à ne pas travailler. Après tout, c’est peut-être ma manière d’être au monde. Ce matin, sur Le Passeur, j’apprends que le matelot que j’avais toujours grand plaisir a saluer, un futur capitaine sur les bateaux de croisière est aussi un ancien éclairagiste. Bonjour, collègue. Salut l’artiste. Et quand je lui dis que je dois retourner pour une lecture à Paris, il me répond « Ah, vous retournez chez les fous ! » Merci, l’ami. Il sait de quoi il parle, il a été parisien. L’ennui c’est qu’ici, avec la mer pour horizon et le vent du large pour fidèle compagnon, on n’a pas de peine à rester sage, juste, naturel. Mais à Paris, à peine arrivée je deviens dingue parmi les dingues, cela doit être contagieux… Ensuite, visite chez Isabelle Pirot qui dirige avec Loïc Frémont les deux théâtres de Saint-Malo. J’adore la salle du Chateaubriand, un outil de travail plein de charme, intime, chaleureux. Bonne acoustique, ah comment faire autrement ? notre besoin de musique est insatiable. Isabelle me précise en riant qu’on entend aussi les mouettes, la grêle, la tempête. Isabelle n’a pas changé depuis le Lady Pénélope, le spectacle pépite d’or qu’elle interprétait après en avoir écrit avec David Pharao. Jeune critique à l’époque, j’avais été fascinée par la qualité de leur travail. Je suivais leur trajectoire faite d’humour et de poésie. Je ne suis pas étonnée que le grand Chaplin lui-même leur aura écrit, ému par Cassez le melon, un spectacle burlesque, fou, qui devait lui rappeler sa jeunesse. Cela tombe bien : Jea- Luc Schné, le co-auteur qui y jouait Mac Sennett est là aussi. Ils sont toujours passionnés, beaux, passionnants. Les heures passent sans qu’on s’en aperçoive, le plaisir de la reconnaissance est grand et la relève assurée : la fille d’Isabelle a rejoué « Lady Pénélope ». On échange nos livres, je devrais dire nos tapisseries.
Au retour, je croise un vol de pingouins, garçons et filles, élèves du lycée hôtelier tout proche. Ils en sortent par grappes, en uniforme, un uniforme qui ressemble beaucoup à celui que je portais au lycée Lazar de Bucarest et que toutes les costumières de New-York à Aachen, en passant par Paris et Saint-Etienne ont dû recréer puisqu’il était la tenue des personnages dans mes pièces Photo de Classe, Toujours ensemble ou Puck en Roumanie. Je les photographie, on échange deux mots puis ils partent se promener sur la plage. Quelle chance j’ai eue d’étudier uniquement dans des villes qui n’étaient pas au bord de la mer. Sinon, je n’aurais rien fichu. La mer m’aspire, elle sait tout. J’aurais été à son écoute. D’ailleurs j’y vais de ce pas, il reste un petit moment avant que le soleil ne se couche.

mardi 9 septembre 2008

Retour au pays natal


Je sors sur la plage à l’heure de chiens, à l’heure de plus rien, ( Brel) à l’heure où les autres dînent en famille en pestant contre le crachin (que moi j’appelle le larmin ou le ririn selon l’humour du jour), à table les enfants à table, t’as pas acheté du beurre, et ta sœur ? Je sors seule, mais je fais toujours de belles rencontres, un chien au loin, des traces d’oiseaux, un enfant qui me regarde « pour de vrai », aujourd’hui j’ai rencontré Lionel qui sait tout sur Dinard et pour cause, il est seigneur de Saint-Germain. Je rentre seule, riche de paysages et de paroles échangées. Pour moi, la course du rat est achevée. J’ai un toit. Pour manger, j’y ai pensé depuis longtemps, je pourrais toujours ramasser les fruits tombés par terre dans les marchés, cueillir des berniques sur les rochers ou marauder quelques baies dans les bois. Si vous avez les mêmes ambitieux projets d’avenir que moi, ne prenez pas les fruits du bas des buissons, surtout pas celles-là ! les renards leur pissent dessus et on attrape une maladie mortelle. Notez, dans un sens, le problème de la nourriture serait résolu.
Je pourrais dire qu’après presque quarante années d’écriture, oui, je sais j’ai commencé incroyablement tôt, vous êtes très aimables, je prends ma retraite. Mais là, seule, sans obligations, heureuse sur la plage, je ne me sens pas comme une retraitée mais plutôt comme une travailleuse émigrée qui après s’être exilée dans la compagnie des hommes et accessoirement dans le monde du travail, bref : après avoir été dans la Société, revient dans sa patrie. Celle d’une belle et originelle solitude.
Walden… Seen… je reviens à l’endroit d’où nous venons tous : de l’eau amniotique, des liquides primaires dont un jour un amphibien curieux est sorti (à quatre pattes) pour faire quelques pas sur la Pangea naissante. Lui aussi était un exilé, un immigré sur la terre… sèche. Son exil aura duré des milliards d’années. Aller simple car ils sont longs les cycles de l’éternel retour. Et c’est moi la veinarde qui réalise le come back. Trêve d’enthousiasme sinon je redeviens sirène. Beata ! Aujourd’hui j’ai appris que » Toujours ensemble » ma pièce sur l’exil, terrestre celui-là, sera traduite en italien. Toujours ensemble. Sempre insieme. A se.

lundi 8 septembre 2008

Permanences



Quelque part entre (ou à côté) des structures gigognes et des fractal(e)s (ah les puits fascinants et se reproduisant à l’infini ou presque de Benoît Mandelbrot !) il y a ces ressemblances inédites, ces bis repetita placent de la nature : des traces d’oiseaux sur la plage qui ont les mêmes nervures disposées de la même manière que la feuille d’un ginko biloba, cette fleur qui, oubliant la règle majoritaire de la symétrie en étoile, semble nous faire un signe de la main avec ses pétales. Ou un pied de nez. Ces discrets signes de la nature qui semblent dire : ce dessin, tu l’as déjà rencontré une fois, il t’est familier. Parfois, ce sont des visages qui nous en rappellent d’autres. Au point d’avoir envie de se frotter les yeux pour être certain que l’on ne rêve pas. D’autres fois, des situations (oh, là, j’ai déjà vécu ça, prudence , je sais comme cela finit). Plus rarement, ce sont des sentiments… j’ai déjà ressenti cela, je m’en souviens… mais, généralement, l’expérience a modéré l’emballement de l’affect. On ne se reconnaît pas dans les colères, elles se sont calmées, on est plus prudent dans les élans. Qui, de nous ou du monde extérieur, vieillira et jettera l’éponge en premier ? Quels seront les formes entre les fractal(e)s et les matriochkas que nous reconnaîtrons encore ?

samedi 6 septembre 2008

Eternel retour


Paris. Exposition Annie Leibovitz à la Maison Européenne de la Photographie. « Je n’ai pas deux vies. » dit –elle. Les photos de commande seront mélangées aux photos intimes ;J’y suis allé pour voir les dernières photos de sa compagne, Susan Sontag, dont le regard et les écrits sur la photo nous manquera à jamais. Et j’ai vu. Ces deux femmes, fortes, belles, dont l’une est devenue mère pour la première fois à 51 ans, ces deux femmes dont le regard de Sarajevo à l’Ouganda, de Nicole Kidman à Demi Moore enceinte, ont marqué le siècle ont mûri un miracle d’amour. En sortant de l’expo, je me suis trompé deux fois de sens dans le métro. J’allais retrouver un homme qui avait perdu une femme exceptionnelle il y a neuf mois. Et j’en porte le deuil comme je les aime. Car il y avait parenté. De qualité et de sentiment. Les dernières photos de Susan Sontag, agonisante, condamnée, sur son lit d’hôpital, par Annie étaient des photos pleine d’amour et de beauté. Car au fond, qu’est-ce une vie sinon une naissance, un amour et une agonie ? Et voici, en pendant à son Kyoto végétal et aquatique, l’hommage d’un mur de fleur de Montreuil pour l’éternel recommencement de l’amour.

jeudi 4 septembre 2008

D’hier et d’aujourd’hui… de Dinard et de Paris


Hier, arrachage, transplantation, douloureuse rupture… je quittais Dinard par les mers, l’instantané montre le fanion du passeur « L’Etoile de Saint-Malo ». I shall overcome, sniff, je devais être si malheureuse que le destin se sentit obligé de me consoler : rencontre avec l’exquise Régine Sentier, déjeuner avec mon confrère Pierre Chesnot et ma maman adorée Brigitte, passage à la librairie de Monsieur Duquesnoy qui avait vendu le dernier exemplaire de mon roman « Exil d’Alexandra » et, dans le train, Marie Musso, ange plein de vie et de bonheur. Aujourd’hui : vie parisienne. Trois tâches à la fois, bureau encombré, rappel désespéré d’un distributeur qui me doit des sous (ils n’avaient plus de chéquier !?), classement en attente dont les piles s’effondrent, un piano qui ne me reconnaît plus contrairement à la chatte qui me fait des mamours redoublés, courrier en pagaille, invitations au théâtre qui semblent apparaître par génération spontanée, paperasse à traiter sous peine de « coûter cher en cas d’oubli », envois de cartons pour la lecture de septembre à l’Ambassade suisse, réception des colis d’exemplaires d’auteurs. Je me suis un peu calmée quand je me suis surprise à boire une tasse de thé tout en me versant une autre avec la théière… Moins de vingt-quatre heures suffisent donc pour me faire passer de la civilisation à la barbarie, le rythme de Paris m’entraîne malgré moi, pour rien, pour centrifuger, pour s’agiter, pour brasser, quoi ? Vanitas vanitatis. Faut que j’apprenne à me défendre mieux, ce soir, je lève le pont-levis. Cependant, un beau moment, suspendu dans le temps une heure avec Catherine Salviat, belle comédienne, forte, accomplie. Et talentueuse ! Je voudrais que nos projets aboutissent et qu’elle puisse incarner l’un de mes personnages…

mercredi 3 septembre 2008

Fin de vacances


Ca y est ! ils sont rentrés. Sagement derrière la vitre, je les vois qui se sont assis sur leurs petites chaises. Ou qui, impétueusement, explorent la classe et ses mystères. Qui, plus sociaux, assaillent la maîtresse de questions. Qui serrent un baigneur dans les bras ou se consolent auprès de leur doudou. Je peux tranquillement m’en détourner et rentrer à Paris travailler. Mais comme eux, je n’ai pas envieeee !

mardi 2 septembre 2008

Rentrée


C’est très tôt, il fait gris, il pleut. Une grand-mère souriante, malgré le crachin, me dit :
-C’est vraiment un temps de rentrée des classes !
Je passe devant une maternelle avec les retardataires qui courent, les inconsolables que l’on a changé de classe et qui ne côtoieront plus le « petit fiancé », les timides qui se cachent derrière la mère, les actifs qui se lancent dans les jeux, les indécis qui s’arrêtent à l’entrée du préau… Il y a une vie après les enfants. Mais un tsunami de souvenirs fond sur moi. Quand même.

Compensations


Bien sûr, il ne me reste qu'un jour au bord de la mer, et il pleut des cordes sur Dinard,
bien sûr des romans de la rentrée (pourtant il y en a plus de quatre cents!) les media nous matraquent avec les plus vils,
bien sûr demain c'est la rentrée des classes,
"Bien sûr il y a les guerres d'Irlande et les peuplades sans musique,
mais voir..." le sourire d'Alice, on est tout de même au monde des merveilles.

lundi 1 septembre 2008

PRECISION PREUVE A L'APPUI


Voici à quoi ressemble la plante dont je cherche le nom et que j'ai essayé de décrire dans les commentaires. Merci de sa part à celui qui essayera de lui donner une identité. Sinon elle restera pour toujours l'Anonyma grappiata orangeata in equibus passage bretonensis in coda venenum."Non, tu n'auras pas de nom..."