samedi 6 septembre 2008

Eternel retour


Paris. Exposition Annie Leibovitz à la Maison Européenne de la Photographie. « Je n’ai pas deux vies. » dit –elle. Les photos de commande seront mélangées aux photos intimes ;J’y suis allé pour voir les dernières photos de sa compagne, Susan Sontag, dont le regard et les écrits sur la photo nous manquera à jamais. Et j’ai vu. Ces deux femmes, fortes, belles, dont l’une est devenue mère pour la première fois à 51 ans, ces deux femmes dont le regard de Sarajevo à l’Ouganda, de Nicole Kidman à Demi Moore enceinte, ont marqué le siècle ont mûri un miracle d’amour. En sortant de l’expo, je me suis trompé deux fois de sens dans le métro. J’allais retrouver un homme qui avait perdu une femme exceptionnelle il y a neuf mois. Et j’en porte le deuil comme je les aime. Car il y avait parenté. De qualité et de sentiment. Les dernières photos de Susan Sontag, agonisante, condamnée, sur son lit d’hôpital, par Annie étaient des photos pleine d’amour et de beauté. Car au fond, qu’est-ce une vie sinon une naissance, un amour et une agonie ? Et voici, en pendant à son Kyoto végétal et aquatique, l’hommage d’un mur de fleur de Montreuil pour l’éternel recommencement de l’amour.

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