dimanche 30 mars 2008

Juliette



Dimanche ensoleillé dans une jolie maison du Morbihan. Juliette de Charry, ma plus jeune lectrice connue, a lu Peau d’Ane dans la collection jeunesse de L’Avant-Scène Théâtre. Comme je la verrais très bien jouer les princesses dans mes pieces, sur la scène d’un cours de theatre, je lui ai offert Le secret des pommes d’or et La Princesse et l’architecte, mes pieces pour enfants parues dans la même collection. Prolongement naturel, nous avons joué aux portraits croisés : elle a fait le mien, moi le sien. Je garde précieusement le mien, il est flatteur. Bonne lecture, Juliette!

jeudi 27 mars 2008

première lectrice


Oui, c'est elle, mon amie, Flo' Bouffault, la première lectrice de la "Confession d'une séductrice", mon roman qui paraît chez Favre début mai. Ici, à la Grosse Mignonne de Montreuil. Contrairement aux apparences, nous n'avons bu que de l'eau. Pour en savoir plus, sur myspace : luludji bridjida.

mardi 25 mars 2008

C'est la vie!



J'ai voulu voir Dinard et sa marée de 12,5 mètres ? J'ai vu Dinard et maintenant c'est avec un khrosss rhubbe que je corrige au lit les épreuves de "L'Exil d'Alexandra" qui paraît fin avril chez Actes Sud. Je fais de mon ...atch...mieux.

jeudi 20 mars 2008

PÂQUES


Pour la résurrection, je cultive
mon jardin.
Bonnes fêtes !

Mars en métro


photo de David Freymond

Border line

Charles Steffen, né à Chicago en 1927, commence par étudier l’art. Puis, faut-il y voir un lien ? il disjoncte. Dix ans d’asile plus tard, “stabilisé”, on le rend à sa famille : une mère et une fratrie fantasque. Cloîtré, il travaillera toute sa vie : au moins trois dessins par jour. Sur de grandes feuilles de papier d’emballage, des stripteaseuses, des autoportraits, des images de la mère de l’artiste au rosaire, vibrent de leurs nervures traitées au crayon noir, arachnéens, toujours constéllés de textes manuscrits sur le quotidien de Chas (double inventé pour meubler sa solitude, ) et remerciant le seigneur et le “garden angle” où il peut créer. Après la mort de sa mère, en 1995, faut-il y voir…? Steffen ose la couleur, les fleurs déracinées de ses dessins vont enfin s’épanouir quand… il décède à son tour quelques mois plus tard. Ses tableaux sont aujourd’hui dans les plus grandes collections. Les rares qui ont échappé à la destruction sistématique pratiquée la soeur de l’artiste qui craignait un incendie.
La Galerie Objet trouvé (24 rue de Charenton , Paris XII) expose ces bouteilles à la mer, troublantes d’innoncence et d’émotion contenue. Sur la Bastille, il pleuvait des gouttes de neige.. Les frontièreres sont fragiles. Dans les esprits comme dans la nature.

mardi 18 mars 2008

Si tu vas à Saint-Malo…


Un jeune chef creatif et sensible, à l’imagination enflammée, mais d’une grande modestie, Jullian Pekle est venu à la gastronomie par pure vocation. Dans l’anse préservée de Saint-Servan, à deux encablures de la cité corsaire de Saint-Malo, il mijote dans son restaurant-écrin damassé de noir, des saveurs d’ici et d’ailleurs dont l’originalité n’est égalée que par la saveur. Exquise. Secondé d’une petite équipe attentionnée et sympathique, ce chef qui vit la cuisine comme une philosophie de vie, vous régalera d’un repas qui est une oeuvre d’art. Ses textures sont uniques, je ne suis pas près d’oublier ses huîtres fraîches servies avec une mousse émulsionnée d’eau de mer et de….chut! Vous voyez bien, je me suis introduite en cuisine pour lui voler quelques secrets. Peine perdue, mais il paraît qu’il donne des cours de cuisine quand son restaurant lui en laisse le temps. Je précise que je ne reçois pas de pourcentage,(hélas, je le demanderai en nature, donc en nourriture), je l’ai découvert moi-même grace à une critique élogieuse et méritée que lui consacrait Ouest France. Si vous passes par Saint-Malo, bon appétit !
Les Corbières, 6-7 place Monseigneur Juhel, Saint-Servan-35400 Saint-Malo, 02 99 82 07 46

Pépites


Le grand chef Eugen Jochum résume ainsi l’interprétation de la musique de Beethoven : “C’est difficile, c’est simple, c’est fin.”
Le cycle Classique en images : Ludwig van Beethoven et ses métamorphoses vient d’entamer sa seconde partie : on va de découverte en émerveillement. Le premier jour fut illuminé par l’enregistrement intégral de la Neuvième symphonie par Arturo Toscanini avec la NBC Symphony Orchestra, document rarissime de 1948. Christian Labrande et René Louis se livrent, avant chaque séance, à un duo prélude plein de sensibilité et de compétence, d’humour et de passion, l’une des présentations les plus intelligentes que l’on puisse imaginer avant la musique du Titan. Les thèmes à venir ont de quoi faire vibrer d’enthousiasme tout mélomane : le violon beethovenien le soir du 19 mars (Szeryng, Oïstrakh, Stern, Milstein, excusez du peu) et Glenn Gould le jeudi 20, (la célèbre emission de la BBC réalisée par Humphrey Bruton, et l’interprétation par le genial pianiste des trente-deux variations en ut mineur et de la Sonate N°17 La Tempête). C’est si beau que l’on a envie de partager avec la terre entière. “Alle Menschen werden Brüder”. Que vous dire de plus pour vous inciter à y aller? Le public est charmant, passionné, discret. Quelques grammes de finesse dans un monde…? Bruyant.

lundi 17 mars 2008

Appel à témoins


Pour cause de déprime de printemps, ai traîné les pieds qui pesaient de tonnes, avant d’aller au Salon du Livre. Finalement passée à l’acte. Pas regretté. Magnifique pavillon israélien : moitié espace communication (auditorium, café), moitié stands de livres. Espace signé David Tartakover, designer et Aliza Arens, architecte.Et la plus belle exposition de portraits d’écrivains qui puisse se rêver. Chaque portrait raconte une histoire, chaque écrivain est mis en scène dans un rêve éveillé. Signé Daniel Mordzinski. Unique. Voir :http://www.danielmordzinski.com

Après un entretien de grande tenue avec Frédéric Miterrand pour le direct de “Ca m’dit l’après midi”, Hubert Nyssen, éditeur qui fête cette année les trente ans de Actes Sud, redevenu auteur, signe, charmant charmeur, ses derniers livres dont ces “Déchirements” qui sont un univers couronnant et éclairant l’oeuvre d’une vie. Dernier café en compagnie de Rémi Amar et Caroline, la jeune et efficace équipe de Calibre, distributeur de ma maison d’édition, La Femme Pressée et bien d’autres.

Des auteurs n’auraient pas pu renter en raison des contrôles de sécurité. Etonnant puisque je suis rentrée sans que l’on me demande d’ouvrir mon sac, pourtant volumineux. Aurais-je l’air si inoffensive? Un miroir, vite! Cela me vexe! Je prie les personnes qui m’ont connue “offensive” (si si, j’ai souvent entendu des plaintes!) d’avoir l’extrême obligeance de metre un commentaire dans ce sens sur mon site. Merci d’avance, j’ai une réputation à préserver.

Le problème avec les choix…

...est que je ne voudrais pas avoir à choisir. Bloquée littéralement pendant des heures pour une soirée où, à la même heure, il y avait un vernissage de l’exposition Denis de Rougemont organisée par la Fondation et l’Ambassade Suisses à la Maison du Brésil de la Cité Universitaire (j’adore de Rougemont qui a eu raison sur tout et avant tout le monde : antinazi, promoteur d’un fédéralisme européen, mettant en garde contre le côté cannibale de l’amour romantique), la suite du cycle Beethoven à l’Auditorium du Louvre et mon atelier des Nénuphars de Montreuil avec mon peintre préféré Thérèse Henningsen. J’ai décroché dix fois le téléphone pour réserver l’un ou l’autre, puis reposé le combiné. Incapable de choisir. Attirée par les trois. Je ne suis pas adulte. Vivre, c’est faire des choix. Alors je ne suis pas vivante non plus? Dans le cas précis, c’est en effet un choix métaphysique : entre deux manifestations où je serai consommatirce, même éclairée, de culture, et l’atelier où je créerai. Au bout de deux heures d’hésitation douloureuse comme je n’avais plus vécue depuis l’adolescence (Je l’appelle? J’attends qu’il m’appelle) quelqu’un qui n’était pas moi a fini par d’emparer du manteau et du bonnet estonien (il pleuvait) et me sortir dans la rue, les pas ont continué à me porter et j’ai presque découvert, cheminn faisant, où j’allais. Mon cerveau ne m’a été d’aucun secours, mais qui est cette autre qui a pris la decision? J’aimerai qu’elle s’occupe plus souvent de moi. Voici ce qu’elle a fait de la soirée:

vendredi 14 mars 2008

Jour de pluie


13 mars. Je ne croyais pas me passionner un jour pour Marie-Antoinette… Le talent de Stefan Zweig était parvenu à me la rendre proche, le temps de deux cents pages de la biographie romancée qu’il lui a dédiée. Hélas, ce n’est pas ce livre qui a inspiré Sofia Coppola pour le film dédié à la malheureuse reine. Le mashmallow doucereux fourré de guimauve qu’elle a filmé effleurait à peine le sujet et s’arrêtait pile-poil au moment où les choses, se gâtant, devenaient intéressantes. Merci la pluie. Pour la braver, je suis allée au Grand Palais voir l’exposition Marie-Antoinette. C’est une des meilleures expositions de ces dernières années. Scénographie magnifique, explications brèves et claires. Les trente-huit ans d’une vie sont présentés comme une tragédie en trois actes : l’enfance à Schönbrunn, le règne, la chute. Impossible de ne pas trouver son bonheur dans cette variété : fabuleux meubles incrustés de nacre, porcelaines précieuses, vases taillés en cristal de roche, citations de la correspondance entre la reine et sa mère, l’impératrice Marie_Thérèse, souvenirs personnels, vrais pans d’histoire (la chemise, le livre des comptes au Temple) et surtout les portraits. Cette monarchie, aussi, aimait se mettre en scène : commandant tableau sur buste, miniature sur gravure, rarement contente, la reine trouva en Madame Vigée-Lebrun sa prêtresse. Des beaux portraits idéalisés de celle-ci, en passant par les caricatures sans pitié de la disgrâce, on arrive au terrible dessin de David, esquissé depuis une fenêtre pendant la procession vers l’échafaud. Ecce mulier. Une vie…En sortant, sur les Champs-Elysées, les drapeaux israéliens et français étaient déployés pour la fin de la visite de Simon Pérès à Paris. C’était l’heure de l’inauguration du Salon du Livre dont Israël est l’invité d’honneur. Certains boycottent. Qui n’ont pas boycotté ni la Chine ni la Russie.
Dans le métro, je lis “La vie possible de Christian Boltanski”. En haut d’une page, cette phrase m’adresse un clin d’oeil :
“Je crois que les juifs et les artistes ont ça en commun, ils sont à la fois refusés des homes et élus de Dieu.” Une époque. Il pleut.

mardi 11 mars 2008

LISEZ ANOUILH !



Je viens de relire La Sauvage de Jean Anouilh dans un joli volume de Folio theatre. Il s’agit d’une edition présentée, établie et annontée par Bernard Beugnot, professeur émerite à l’Université de Montréal et également auteur du monumental travail qu’est la parution dans la Bibliothèque de la Pléiade de l’oeuvre de Jean Anouilh. Cette réédition de La Sauvage est enrichie et éclairée par un dossier critique de qualité : une chronologie de Anouilh qui force l’admiration, tant son oeuvre est vaste, des notes précises et bienvenues, une préface au style élégant qui n’exclut pas l’humour, une finesse d’analyse qui nous rend encore plus proche cette pièce classée “noire” par son auteur. Créée par les Pitoeff, nerveuse et sans concession, mais également tendre, forte, châtoyante de scènes comiques irrésistibles, La Sauvage brille de la la dureté de pur diamant de la jeunesse intransigenate. Sensible à la pudeur implicite de l’oeuvre, Bernard Beugnot relève chez l’auteur “ l’infinie tendresse pour l’être humain égarrré dans la solitude d’un univers sans Dieu.” Je me réjouis que l’on réédite Jean Anouilh, un des derniers auteurs vraiment populaires, un écrivain qui savait construire une pièce, bâtir des répliques et des personages, nous faire rire et nous émouvoir. Et comme, Bernard Beugnot a présenté dans la meme collection une autre pièce de Anouilh, LeVoyageur sans bagage, j’ai envie de dire : et de trois! Quand?
Pour en savoir plus : http://pages.videotron.com/beugnot/

lundi 10 mars 2008

E viva Beethoven!



J’ai passé un excellent week-end. Avec Beethoven. La manifestation de l’Auditorium du Louvre(www.louvre.fr) dure jusqu’au 4 avril : un mois d’images, plus d’une centaine de documents exceptionnels, de quoi se faire ou reviser sa culture musicale. Voir à l’oeuvre des chefs d’orchestre que nous étions trop jeunes pour connaître, approcher par la magie des gros plans le creuset des plus célèbres orchestres du monde, dont l’alchimie n’a qu’un but : faire revivre la musique du génial compositeur. Commencé avec Bernstein et Kleiber, ce cycle de Classique en images a tout pour séduire : presentations brèves et de grande qualité, variété des sources, exigence et humour, entretiens éclectisme et esprit d’excellentce. Une programmation que l’on ne reverra pas de si tôt, Le week end du 15 /16 mars sera fabuleux : Nikolaus Harnoncourt, Carlos Kleiber, Bruno Walter, Claudio Abbado, Otto Klemperer et bien d’autres : un regal. Un public de passionnés et de fidèles, discret et cultivé, on se met à aimer le genre humain, comme dans le finale de l’Ode à le joie qui clot la dernière symphonie du compositeur. La tempête fait rage dehors? Le printemps n’arrvie pas? Il reste quelques places à l’auditorium du Louvre pour se ressourcer dans un monde de beauté absolue, éternellement suspendue loin des tracas du monde.
Anca Visdei

vendredi 7 mars 2008

Perles sous la plume...

"Il vous parle avec sensualité mais seulement de ses pierres. Que d’heures avons-nous passées à ergoter béatement sur la gemme qu’il fallait marier à une perle de jade ou à un corail rose taillé en camée ? Il a, de surcroît, le sens de l’amour, ce gaillard. Cela se voit à sa manière de toucher les pierres, d’enfiler une agate roturière, presque neigeuse, à côté d’un précieux rubis couleur sang de pigeon. Depuis des années, il m’en a fait des pièges à hommes, des pièges à regards. Ensemble, nous avons compté, soupesé et aligné sur ses présentoirs de velours les perles faites pour ne pas se rencontrer mais qui se mariaient harmonieusement.
(…) Il m’a fabriqué des bijoux sensuels à en perdre la tête, comme cette perle baroque encore à moitié prisonnière de sa nacre dont l’orient brille sur ma peau mate comme un clair de lune. Pour les hommes que j’ai aimés, il m’a fait des bijoux sages, sans secrets, où la turquoise pure dit dans sa simplicité ce que je n’aurais jamais osé leur dire. Pour les amants d’un jour, qui ne s’en rendaient même pas compte, il a monté dans une explosion de gouttes d’or un coquillage modeste, vulve rose et brune qui danse entre les seins. Nous n’avons jamais parlé ni d’amour, ni des diverses fièvres qui consument les vivants. Pourtant, j’ai toujours su que, de tous les hommes que j’ai rencontrés, il était assurément celui qui s’y entendait le plus. Si bien que, prudemment, j’ai voulu avoir sur la question uniquement les lumières que ses doigts d’artisan voulaient bien faire jaillir. Plus, ç’aurait été incestueux.
(...) A l’œil nu, il voit vieillir les perles et pousser secrètement, vers l’intérieur, les coraux. C’est un magicien discret qui garde pour lui tout ce qu’il apprend et qui joue à Dieu-le-Père devant son établi. Un clairvoyant qui lit la destinée d’une femme dans le jardin d’une émeraude, un magicien capable d’enfermer les esprits qui hantent le monde dans un cabochon de pâte de verre. Sa boutique s’appelle Boule de Cristal. En toute innocence".

extrait de "Confessions d'une séductrice" de Anca Visdei aux Editions Pierre-Marcel Favre,Lausanne

Défilé de perles


"Des perles de pluie venues de pays où il ne pleut pas "qu'il chantait, le grand Jacques! Sous des perles de pluie d'une ville où il pleut souvent, je piétine trois quarts d'heure dans une file noyautée par des "vacances scolaires" pataugeant dans les flaques et accessoirement sur vos pieds, avant de procéssionner, dans la Grande Galerie de l'Evolutions, sous le squelette du grand tyranovéloceraptrorexmachinus, (je sais, cela n'existe pas, "procéssionner" non plus) avant d'entrer dans l'exposition."Perles, une histoire naturelle." Plusieurs salles-écrins de velours noir desquelles se détachent les coquillages, les colliers, les écrans.On ne regrette plus l'attente. www.mnhn.fr/perles, de 10 heures à 18 avec promenade facultative au Jardin des Plantes ensuite.
Scoop : seule un coquillage bivalve donne des perles, un monocoque n'a pas assez de place pour son ego, alors s'occuper à faire grandir un petit grain de sable, vous pensez! Conclusions : les bonnes choses se font toujours à deux et on ne trouvera jamais de perle dans les escargots de Bourgogne.
Le 10 mars on remballe le tout, fin de l'expo'. Courez-y cela vaut la peine : c'est intelligent et sensuel. Entre le baroque et le sphérique l'esprit de la perle scintille de cette irisation qu'on appelle orient.

mardi 4 mars 2008

Anniversaire



Le 5 mars 1985 à 16 heures 45, je faisais la connaissance de ce jeune homme.
Il venait d'arriver rue de Marignan et au monde.
Il s'appelle David. Benvenuto.
La maman s'en souvient, l'ancien bébé se porte bien.
Bon anniversaire, cher toujours bienvenu !