vendredi 30 janvier 2009

Inès


Rencontre heureuse et fortuite. Inès T, quatre vingts-ans et... des sourires, ma voisine de chambre à la Clinique du Mont-Louis. Beau rayon de soleil, adorable sourire, après une chute chez elle, maison de repos et rééducation, retrouvera-t-elle son nid de Joinville-le-Pont ? ira-t-elle en maison de retraite avec sa cœur Alice? Où que vous soyez, ma tendresse vous suit, à très vite Inès, je vous aime.

jeudi 29 janvier 2009

Temps mort


Non, ce n’est pas la journée de mobilisation qui m’a fait cela.
Oui, cela devient un peu répétitif, puisque vous avez déjà vu my left foot dans le même état, mais cette fois ci c’est the right one. And the last one. Du moins, je l’espère.
Il y a des moments où l’on est heureux de ne pas être un mille-pattes.
Je mets à profit ce repos forcé pour préparer le prochaine conférence que je donnerai sur Chanel et la réédition de mon livre "Mademoiselle Chanel".
Et si je suis d’humeur glamour et travailleuse, je dois remercier, il faut toujours le faire quand on rencontre des êtres de qualité, mon chirurgien, le docteur Wilfrid Graff qui est un artiste, un éminent spécialiste, un thérapeute rassurant et un magicien. En attendant l’inauguration de ce petit monument que sera mon pied tout neuf, le ruban est déjà préparé.

dimanche 25 janvier 2009

L’Ecosse à Paris



Burns Supper et grande fête écossaise avec haggis (panse de mouton farcie) et bal aux Chapiteaux turbulents.
« Ye Pow’rs wha mak mankind you care ,
And dish them out their bill o’fare,
Auld Scotland wants nae skinking ware
That jaups in lufggies ;
But, if ye wish her gratefu’prayer,
Gie her a Haggis ! »
Robert Burns

jeudi 22 janvier 2009

Ma voix par l’éther…

Lecteurs-trices chéri-e-s,
Vous me boudez ?
Vous ne me lisez plus ?
Si vous voulez entendre par l’éther ma douce voix (et mon « charmant accent », c’est vous qui l’avez dit, camarades !) répondant aux questions de Brice Depasse, (un journaliste intelligent et sensible) au sujet de mes deux derniers romans, voici le lien pour écouter l’émission podcastée diffusée par Radio Nostalgie et en première sur Skynet
http://lireestunplaisir.skynetblogs.be/
Merci à Alain Trelu pour le beau portrait qui figure sur le site.

Pour les flemmards, voici un extrait de l’article :
« Une table, le midi, aux Deux Magots, bd St Germain, boulevard des écrivains. Je retrouve la dramaturge roumaine, l'adorable et géniale Anca Visdei. Nous parlons de L'exil d'Alexandra (…) J'ai écrit tout le bien que je pensais de cette belle oeuvre (cliquez sur la couverture), cet échange de lettres entre deux soeurs que séparent le rideau de fer, les kilomètres et bientôt des décennies. Un document-fiction remarquable, drôle et émouvant sur la Roumanie de Ceaucescu et l'exil ».
Brice Depasse
« L'exil d'Alexandra est l'adaptation romanesque par l'auteure de Toujours ensemble, la pièce de théâtre qui a fait le succès d'Anca Visdei de New-York à Tokyo et en Avignon.
Alexandra va passer les fêtes de la fin d'année 1973 en Suisse, le pays où elle vient de demander l'asile politique. Elle écrit à sa soeur cadette, restée en Roumanie, un pays qui s'apprête à vivre deux terribles décennies sous le régime de Ceaucescu.
La solitude d'Alexandra et la misère de son pays natal qu'elle a fui la mort dans l'âme, c'est ce que Anca Visdei propose de vivre à ses lecteurs au travers des lettres de deux soeurs que lient l'amour familial et la passion du théâtre. Alexandra est auteure; elle découvrira cet occident tant espéré mais qui ignore tout de sa chance d'être libre. Iona est comédienne; elle découvrira que s'il faut plus de courage pour rester dans ce pays que pour le quitter, la vie ne s'arrête pas pour autant.
Un texte puissant, authentique qui contient tous les éléments de la vie avec ses drames, ses bonheurs, ses larmes et ses rires. L'épisode de la chute du dictateur vu à travers les yeux d'Alexandra devant sa télé mais aussi ceux de Iona et de sa grand-mère dans les rues de Bucarest vaut son pesant de Milan Kundera ou de Philip Roth.
Un endroit où aller, un livre à lire et à vivre ».
Brice Depasse
Suit un article sur mon second roman, mais j’en ai assez fait, ma modestie (déjà durement éprouvée) en prendrait un coup si je le citais.

mercredi 21 janvier 2009

A l'assaut de la ville!



Peu de joies plus belles que de retrouver un peu de mobilité à la faveur d’une convalescence !
Grand marathon cinéma (ne ratez pas « Les trois singes » de Nuri Bilge Ceylan ni « Import-Export » de Ulrich Seidl) et expositions (estampes japonaises et photographie américaine à la Bibliothèque Nationale, Robert Frank au Jeu de Paume). Bon, j’en ai un peu trop fait, mais je ne suis pas rentrée avant de trinquer avec les manifestants que voici. Place le la Concorde, devant l’Ambassade Américaine, une centaine de CRS aux aguets surveillaient une dizaine de maires et associés, menées par la vedette anti-américaine que voici (pourtant élevée aux Etats-Unis). La raison de la fronde ? La taxation à 300% du Roquefort français qui entre aux States. En effet, c’est scandaleux ! Honteux. Dans ces conditions, GADAREM LOU ROQUEFORT ! Miam.

Des auteurs qui aiment les amateurs


Ce soir, séance de préparation du Festival de théâtre de Châtillon qui se déroulera du 20 au 24 mai.
Dans l’image, les membres de L’Académie Internationale d’auteurs.
De gauche à droite et de haut en bas : Robert Poudérou, notre secrétaire perpétuellement éphémère, Jean Lariaga, Anca Visdei, Fatima Gallaire, Claude Broussouloux et Jean-Paul Allègre.

mardi 20 janvier 2009

PRENONS GARDE A LA BEAUTE DES CHOSES


Je reçois ce message, je remercie celle qui me l’a envoyée via Michelle Simonnet, et je ne résiste pas à le partager avec vous.
Je peux vous envoyer éventuellement la version originale.
« Lu dans un quotidien américain et traduit par mes soins (donc approximativement, soyez indulgents).
UN VIOLONISTE DANS LE METRO
Un homme s'assit dans le métro à Washington DC et commença à jouer du violon. C'était un matin froid de janvier. Il joua 6 pièces de Bach pendant environ 45 minutes. Pendant ce temps, comme c'était une heure d'affluence, il a été calculé que plusieurs milliers de personnes avaient traversé la station, la plupart sur le chemin du travail.
Au bout de 3 min, un homme d'âge moyen remarqua qu'un musicien était en train de jouer. Il ralentit le pas pendant quelques secondes puis accéléra pour rattraper le temps perdu.
Une minute plus tard, le violoniste reçut son premier dollar de pourboire: une femme jeta l'argent dans la caisse, sans s'arrêter et continua à marcher.
Quelques minutes plus tard, quelqu'un s'adossa au mur pour l'écouter, mais regarda sa montre et reprit sa course. Il était de toute évidence en retard pour le travail.
Celui qui fut le plus attentif fut un garçon de 3 ans. Sa mère le traînait, pressée, mais l'enfant s'arrêta pour regarder le violoniste. Finalement la mère le tira plus fort et l'enfant continua à marcher en regardant tout le temps derrière lui. Cette action fut répétée par plusieurs autres enfants. Tous les parents, sans exception, les forcèrent à avancer.
Durant les 45 minutes où le musicien joua, seulement 6 personnes s'arrêtèrent et restèrent un moment. Environ 20 personnes lui donnèrent de l'argent mais en continuant de marcher normalement. Il reçut 32 dollars. Quand il s'arrêta de jouer et que le silence reprit ses droits, personne ne le remarqua. Personne n'applaudit ou ne manifesta un signe de reconnaissance.
Personne ne le savait, mais le violoniste était Joshua Bell, l'un des meilleurs musiciens du monde. Il joua l'un des morceaux les plus difficiles jamais écrits, avec un violon d'une valeur de 3,5 millions de dollars.
2 jours avant qu'il ne joue dans le métro, il jouait à guichets fermés dans un théâtre de Boston, où les places avaient été vendues, en moyenne, 100 dollars chaque.
Ceci est une histoire vraie. Joshua Bell jouant incognito dans le métro était une expérience, organisée par le Washington Post, sur la perception, le goût et les priorités des gens. L'argument en était: Percevons-nous la beauté? Nous arrêtons-nous pour l'apprécier? Reconnaissons-nous le talent dans un contexte inattendu?
L'une des conclusions possibles à une telle expérience pourrait être celle-ci:
Si nous n'avons pas un moment pour nous arrêter et écouter l'un des meilleurs musiciens du monde jouer la meilleure musique jamais écrite, combien d'autres choses ratons-nous? »

dimanche 18 janvier 2009

"Si on ressemble à ses copains…"


Pour cause de tendinite, bras droit au repos. Cependant à la demande générale émanant de la Coccinelle bleue, je vous soumets une image sexy :
Mon fan club masculin : le Männerchor de Steffisburg.
Les initiés comprendront, les esthètes apprécieront.

jeudi 15 janvier 2009

SEMPRE VIVI!


Sur Facebook, je trouve le profil de Peter Sellers. Grand névrosé mais comédien de génie. J’admire les photos, je descends le curseur vers les activités récentes et je trouve…
« Mini-actualités : Peter Sellers n'a aucune activité récente de ce type. »
Evidemment, puisque l’inspecteur Clouzot alias la Panthère rose, Mister Chance et autres docteurs Fu Man Chu est mort depuis 19808
Comme quoi, pour les fans on n’est jamais mort.
En attendant une photo d’une grande dame revue hier avec joie. Sa pièce, un journal à quatre mains écrit avec sa sœur, se joue dans un théâtre parisien. D’accord, ce n’est pas Peter S. et elle est bien vivante. Heureusement. Longue vie à …qui ?

Folies… Dramatiques



Présentation de la deuxième partie de la saison des théâtres privés. Première sortie pour my left foot après deux semaines de convalescence. Et le décor des Folies Bergère. Un nourrisson charmant prénommé Ulysse. A part cela la routine habituelle : Chlotilde C. joue du Sacha Guitry avec une autre vieille gloire, on adapte à tour de bras des auteurs américains qui savent construire une pièce (à la chaîne) mais dont les sujets et les personnages ont aussi peu d’intérêt qu’une glace au pôle Nord, on raconte qu’on veut faire de l’art alors qu’on ne pense qu’à faire du fric (pardon, des entrées !). Les mêmes directeurs et -trices un peu plus fripés que l’an passé, un peu plus démunis devant leurs chiffres catastrophiques, un peu plus prétentieux. Mensonges et ronds de jambes, vilenies et langue de bois. Thalia, morne plaine. Ah, si, il y a du nouveau : un spectacle où Sarah Bernhart est joué par un comédien et un autre où Camille Claudel est jouée également par un homme. Chouette, je pourrai enfin incarner le rôle dont j’ai toujours rêve sans oser me l’avouer : Georges Clémenceau. Dois-je laisser pousser la moustache ou, comme pour Camille ou Sarah, on compte sur l’imagination (ou la patience ?) du public.

lundi 12 janvier 2009

Confession d’une pomme (par Anca Visdei)


Ne vous fiez pas aux apparences ! Qui, en ce moment, sont toutes contre moi. Vous voyez bien qu’il y a une erreur là, n’est-ce pas ? Il y a quelque chose qui ne va pas. Pas du tout ! C’est évident pourtant…Comment, vous ne voyez pas ? Cela saute aux yeux. Il y a une baisse de niveau, une inculture générale qui me terrifient. Quel public ! Enfin : vaut mieux voir ça que d’être tombée de l’arbre…
Faisons de la pédagogie puisque vos parents et vos enseignants ne l’ont pas faite… Qui suis-je ? Une pomme ! Exact, je vous accorde de parler de moi sans pedigree. Car la désignation exacte serait pomme du Paradis des Hespérides de Pâris de Troie et des Contes Balkaniques. Je vous parle de la dynastie car, à part cela, nous avons tous des titres personnels : le chevalier de Grany Smith, la comtesse de Royal Gala, le baron de Golden et le vicomte de Jonathan pour ne citer qu’eux.
Je suis donc une pomme de haute lignée, comme toutes les pommes. Et vous me voyez où ? Dans un potager… Une pomme dans un potager… Visiblement, cela ne vous trouble pas…Mais comment faites-vous, dites-le moi. Je voudrais être comme vous. Vous avez pris des champignons, fumé la moquette ? A moins que ce soit de naissance… J’arrête : le Patron m’a dit qu’on ne doit pas insulter son public. J’obéis. Mais que c’est difficile parfois…
Donc, ici, c’est un potager. Ce n’est pas ma place. Ma place c’est un verger avec les abricotiers, les pêchers, les pruniers et autres arbres à l’allure fière qui ne traînent pas leurs fruits dans le ruisseau… Bien que, là aussi, il y en aurait à redire : il ne suffit pas d’être de haute naissance. Le poirier porte bien haut sur ses branches ses fruits, ils sont élevés au sérail, avec d’excellentes relations, eh bien, cela reste des poires quand même.
Donc en ce moment vous me voyez dans un potager, en compagnie d’un chou, d’une carotte et d’un monstre que j’ai de la peine à identifier depuis ma hauteur mais je crois bien qu’il s’agit d’un navet. En tout cas, tout ce petit monde rampe dans la fange du potager, le nez dans la boue, quand il pleut , sans pouvoir s’élever dans les airs et danser avec le vent quand il fait beau. Pourquoi suis-je donc là ? Quand on m’a attribué cet emplacement, je me suis dit : « Je vais refuser, c’est indigne de moi, les pépins de mes parents doivent se retourner dans la terre en sachant quels milieux je fréquente ». Puis je me suis dit : « Tout de même, c’est le potager du Roi. Il vaut mieux être première dans le potager du roi que chenille anonyme dans le verger de la Reine ». Je me comprends.
Ne faites donc pas attention à la triste compagnie dans laquelle vous me trouvez, un aristocrate doit savoir s’adapter à tous les milieux. Et mes quatre quartiers de noblesse sont bien là, j’espère que cela se voit.
D’ailleurs dans ma tour de feuilles, quand je regarde vers les légumes en bas, légumes tout un programme ! Les humains quand ils ont un court-circuit dans le tubercule, on dit qu’ils sont des légumes, jamais des fruits… quand je regarde donc vers ce peuple de la terre, je me vois pleine de reconnaissance pour mon créateur. Le Patron, on peut y croire ou pas, mes parents ne l’ont pas vu, les parents de mes parents non plus, mais notre ancêtre était le premier fruit du jardin du Paradis. Un héros. A peine créé, il a dû souffrir de son côté exceptionnel. Eh oui. Pourtant c’était le protégé du Patron. Patron qui avait bien prévenu ses enfants : « Touchez à tous ce que vous voulez mais pas à ce fruit ! » C’est qu’il y tenait. Mais à peine eut-il le dos tourné, qu’un serpent surgit. Ah, la rivalité entre le monde végétal et animal est une longue histoire.
Voilà des millénaires que, sous une forme ou une autre, ils nous picorent la peau, ils nous grignotent les entrailles, ils nous fauchent sur la branche. Les animaux, tous, oiseaux, insectes, vers et parasites, tous sans exception sont des barbares. Ils peuvent se déplacer, d’accord, mais tout ça pour semer la mort et la terreur. Le plus humble des navets vaut dix fois plus que le plus prétentieux de ces barbares véloces. Là, les légumes, j’en veux bien car c’est l’alliance sacrée des fruits de la terre contre l’ennemi mobile ! Les animaux, je les hais, je les hais !
Il faut que je me calme, je suis en pleine période de mûrissement, déjà que cela prend toute mon énergie alors il ne faut pas que je me fatigue davantage. Et la colère me donnerait une vilaine couleur et une peau grainée. La honte !
Revenons à mon célèbre ancêtre, fondateur de la dynastie. Donc, les deux enfants du Patron, encouragés par l’immonde reptile, perpètrent un vil attentat sur mon aïeul : ils le mordent, ils lui arrachent sa chair, sa peau. Il faut dire qu’il était sûrement très beau et très tentant mais ce n’était pas sa faute. C’était son créateur qui l’avait fait ainsi. Créateur qui, furieux, se jeta dans un torrent de foudres, sur les malheureux… Trop tard. Mon ancêtre gisait par terre, dans son jus, ses pépins à l’air, tombé de l’arbre, agonisant dans l’herbe. L’horreur. Le carnage ! Il ne faut pas s’étonner qu’avec un tel passé familial toutes les pommes soient un peu névrosées.
Pour compenser un peu nos malheurs, les peintres nous ont donné du lustre, si j’ose dire, car, ils ont immortalisé la scène des milliers de fois. Dans leurs tableaux, sauf les seins d’Eve qui nous ressemblent à peu près, il n’y a rien de marquant à voir sauf mon ancêtre. Peint sur ses plus belles couleurs. Mais pour quelques fans, combien de persécutions ! Tenez : cet hurluberlu de Pâris qui refusa la pomme à deux déesses pour la donner à Aphrodite, pensez-vous qu’il nous a fait du bien ? La légende dit qu’il s’agissait d’une pomme d’or mais il faut faire avec l’ignorance des anciens. Les mecs n’y connaissaient rien. Il s’agissait tout bêtement d’une Golden. Aphrodite a fini par la jeter dans un coin, l’oublier, et la pauvre pomme est morte oubliée de tous après un trop court moment de célébrité.
C ‘est pour ça que je dis à tout le monde : il n’y a que le combat armé ! Car de toute l’histoire de notre race héroïque, quelle est la pomme qui s’en est le mieux sortie ? Qui est devenue célèbre tout en gardant son intégrité ? C’est la pomme qui a atterri sur la tête de Isaac Newton lui inspirant la géniale idée de la gravitation terrestre. Non seulement elle a immortalisé notre espèce, non seulement elle a été utile à la civilisation mais, en plus, elle a gardé son intégrité. Trop content d’avoir une idée si géniale, le brave Isaac a couru ausitôt la coucher sur le papier et mon ancêtre ne s’est pas fait bouffer.
C’est ce qu’on appelle finir en beauté. C’est un sujet qui me préoccupe. Particulièrement en ce moment. Je suis presque mûre et je ne veux pas finir fruit blet sur l’arbre. Je voudrais rester digne de ma glorieuse ascendance. Donc il faut que je trouve une bonne chute. Bien sûr, la Chute, surtout sans avoir jamais péché, ne réjouit personne mais il le faut bien. Car, à cause du précité Isaac Newton, je n’ai pas d’illusion à me faire. La gravitation est sans pitié : je finirai entre le chou et le navet… Je pourrais me lancer dans une nouvelle carrière : populiste ! Un truc un peu comme le comte de Mirabeau votant pour la mort de Louis XVI. Mais c’est du retournement de veste, et la trahison des siens… Ah, mais j’ai une idée, moi ! Pour échapper à la chute, comme pour éviter de finir gâteuse et ridée m’accrochant lamentablement à ma branche, je pourrais être cueillie et finir bien au chaud dans un compotier. Cueillez-moi, je vous en prie, prenez-moi je suis une descendante de la pomme du Paradis, je suis divine, je suis d’avant le péché, elle est belle ma pomme, elle est bien mûre ! Je vous en prie : un geste ! Je ne veux pas finir dans le caniveau, je vous en supplie, mangez des pommes ! Et moi d’abord !

jeudi 8 janvier 2009

Convalescence


Shakespeare au balcon, 8 janvier sous la couette.
A gauche de la taverne homonyme, Shakespeare en trois dimensions au balcon et en deux comme enseigne. Plus on est de Shakespeare, plus on rit, abondance de William ne nuit pas...

mardi 6 janvier 2009

My left foot


L’Alice de Lewis Caroll s’imaginait, devenue géante, en train d’envoyer des lettres à son pied adressées à « Son Excellence le pied gauche d’Alice ». Pour la Fête des Rois, j’ai couronné mon pied gauche. Qui a été très méritant ces derniers jours. Je vis désormais sur un grand pied, anobli de surcroît.
Sur le net, je tombe sur cette information : « Sous Louis XIII, les grandes dames qui tiraient la fève devenaient reines de France d’un jour et pouvaient demander au roi un vœu dit « grâces et gentillesses « . Louis XIV abolit cette coutume. » Quand j’ai raconté l’histoire, on m’a demandé :
- Quel âge avait Louis XIVlors de l’abolition ?
Grâces, gentillesses ? Avec G comme gâteries ?

lundi 5 janvier 2009

Page blanche


Au sujet de la devinette d'hier, je reprends ce que j'ai écrit dans les commentaires : Yes! Bravo! C'était cela. Le "journaliste" nomme les interprètes, raconte l'histoire de la pièce, la trouve drôle, etc, etc sans nommer ni la pièce ni l'auteur qui y sont tout de même pour quelque chose. Le genre à écrire, comme je l'ai déjà lu, " L'Avare" de Planchon ou le" Richard III" de Lavaudant. Quand ce n'est pas" Le Roi Lear" de Piccoli. Enfin, je suis en bonne compagnie. Encore bravo. L'anonyme de l'heure du thé est meilleur professionnel que le critique.
Et comme il n'y avait pas de prix prévu, juste une photo de mon jardin (enfin!) sous la neige.

Résistance bloguera


Yoani Sanchez, héroïne des temps modernes, mère, philologue et … Bloguera cubana !
Allez sur www.desdecuba.com/generaciony
Car, blogguer, c’est facile, mais essayez de le faire depuis Cuba ! L’accès à internet lui ayant été coupé par un régime dont on connaît la tolérance, Yoani met ses contributions on line depuis les halls d’entrée des grands hôtels ou l’accès au web est libre, ceci tout en se faisant la plus discrète possible pendant la saisie. Allez sur son blog, ne fut-ce que pour la soutenir. Elle doit se sentir bien seule, mais nous, on se sent bien fier qu’il y ait des femmes de cette trempe. N’en déplaise au Leader Minimo qui lui a interdit d’aller chercher ses prix à l’étranger. De surcroît le blog est intéressant, vivant, moderne, courgeux…
Comme ce rosier en fleurs sous la neige qui frappe à ma fenêtre.

dimanche 4 janvier 2009

Premières visites


J’y ai enfin droit et, même obligée de tenir une patte en l’air (french cancan attitude de mise avec mon amie danseuse et professeur de claquettes), revoir Brigitte, rire avec elle et Pierre Chesnot, son mari et auteur plein d’humour et de sagesse, me semblent les meilleures médecines pour accélérer une convalescence.

Devinette


Je reçois cet aimable article sur une excellente troupe, le Cafarnaüm qui joue ma pièce La Patiente. Deux excellents comédiens, une belle mise en scène. La critique est positive, pourtant… il y a une erreur dans ce texte. Pouvez-vous me dire laquelle ? Réponse demain.

vendredi 2 janvier 2009

Souvenirs, souvenirs…


Je voulais partager avec vous ce texte de Benoît Vitse, metteur en scène , comédien mais aussi excellent auteur des courageuses et drôlatiques « Lettres du Moldave ». Paru dans la presse, ce texte retrace certains de nos souvenirs communs pendant une épopée roumaine que Benoît décrit avec précision et humour. La photo représente l’auteur des lignes qui suivent dans le rôle de Victor Brauner.
Souvenirs, souvenirs...
A cette époque-là, en 1993, il n'y avait qu'un terrain vague devant l'aéroport d'Otopeni. Quelques voitures y écrasaient les rares brins d'herbe. Nous étions venus pour jouer en français la pièce d'Anca Visdei « L'Atroce Fin d'un Séducteur ». Anca nous avait accompagnés et elle avait surtout servi de guide. Elle était à la fois joyeuse et inquiète à l'idée de retrouver la Roumanie qu'elle avait quittée bien des années auparavant. Nous avons eu la chance de jouer au festival de Brasov, puis à Bucarest, à Craiova (première rencontre avec Purcarete) et même une mini-tournée dans le département de Teleorman.
La surprise était permanente. D'abord, l'accueil que nous avons reçu nous a émus au-delà de ce que nous pouvions imaginer. Ensuite, cette passion du théâtre et cette faculté de comprendre la langue française dans ses plus fines subtilités étaient pour nous une source continuelle d'étonnement. Cette première tournée fut déterminante puisque c'est à partir de cette date que j'ai pensé continuellement à la Roumanie, en tant que comédien et metteur en scène. Il faut dire que les discussions que j'avais eues avec les acteurs roumains et moldaves m'avaient fait comprendre que se jouait dans cette région du monde un théâtre sans trop de moyens techniques, privé des dernières sophistications en ce qui concernait la musique et la lumière, mais un théâtre vivant.
Pourtant, si en province tout fut remarquablement organisé, à Bucarest la situation se compliqua. Nous jouions au Théâtre Mic et le directeur de l'époque nous a convoqués, à l'issue d'une représentation qui s'était bien passée, et il nous a quasiment séquestrés. Il voulait nous faire signer un papier qui stipulait que nous l'invitions en France avec son spectacle. Il décidait avec autorité qu'il fallait promouvoir les échanges culturels. Nous en étions d'accord, mais nous n'avions pas les moyens de ses ambitions. Anca Visdei, d'abord affolée devant ce chantage, a pris la situation en main et elle a négocié avec beaucoup de courage. Finalement, nous avons dû quitter l'hôtel que nous avait réservé le théâtre et nous avons été pris en charge par quelqu'un qui avait aimé le spectacle et qui nous avait trouvé un hébergement dans une cité universitaire. Par la suite, un article était paru dans la presse pour dire que des acteurs français avaient joué une pièce scandaleuse et ruiné un théâtre roumain par leurs prétentions financières...
Dans le Teleorman, au contraire, nous avons été reçus merveilleusement. Il faut dire que pour cette pièce, qui est une excellente version d'un Don Juan, vue par une femme, nous avions besoin d'une dinde que je mangeais (en partie) sur scène. Dans les grands théâtres, on nous avait fourni des volailles en carton. Mais dans cette ville du sud, les habitants avaient tué leur dinde et l'avaient fait cuire. Je me souviens qu'on l'avait mangée après le spectacle avec les organisateurs.
Enfin une dernière anecdote lors de cette première tournée. Nous avions commandé des tomates dans un restaurant. Les différents plats passaient, mais pas les tomates que nous réclamions avec insistance. Nous y avions renoncé quand arriva l'addition sur laquelle les tomates apparaissaient. Nous avons signalé au garçon qu'on ne nous les avait pas apportées. Il nous répondit : «Oui, mais vous les avez commandées». En fait, nous nous en tirions à bon compte. On les avait commandées à plusieurs reprises et on ne les payait qu'une seule fois.
J'ai été confronté souvent à cet entêtement de certains Roumains à venir en France, notamment quand j'étais directeur du Centre Culturel Français de Iasi. Un jour, le directeur de la police vient me voir et insiste pour que je lui trouve un poste en France; il me donnait en échange quelques bouteilles de vin. Il était prêt à prendre n'importe quel travail, même le moins considéré. J'y voyais une marque d'humilité de la part d'un membre important de la police. Je lui demandais s'il parlait le français; il me répondit :«Le français? J'apprends cela en trois jours, je suis policier!» Brusquement, son humilité avait disparu.

Conditions difficiles


Le combat (et le blog) continuent pendant les travaux de rénovation.

jeudi 1 janvier 2009

31 décembre Clinique du Mont-Louis à Paris


Pas d’inquiétude, je suis allée volontairement. Pour recevoir ce bracelet en plastique blanc. Comme dans les maternités. Nouvelle naissance ? Celle de 2009, mais aussi le miracle quotidien de tout nouveau jour qui est la première journée de chacune de nos nouvelles vies.