mercredi 25 février 2009

lundi 23 février 2009

Indice supplémentaire


L'indice est la photo au dessus de votre servante, en train de lire ses oeuvres à...? sous l'oeil de... ?qui s'est choisi une nouvelle patrie...? la même que la Loustikch...

dimanche 22 février 2009

Mais où étais-je passée pendant tout ce temps ?


Où ?
Quand ?
Pourquoi ?
Qui ?
A peine rentrée, trop crevée pour écrire davantage, j’attends vos réponses
Et je vous embrasse fort.

lundi 9 février 2009

Méditation pascalienne avec chat


Je suis devenue sage. Pascal écrit « Tous les malheurs de l’homme viennent de ce qu’il ne sait se tenir tranquille dans sa chambre ». Justement, moi je l’apprends.
Dehors, la pluie martèle le sol, les toits, les branches des arbres sans discontinuer.
Ma chatte Chloé repose sur un lit de roses anglaises en coton.
And so do I. Lay out ? Laying in…side.
Maturation.
Gestation.
Bonus : pendant le sommeil, je travaille d’arrache-pied. Hier, j’ai rêvé que je savais rendre la neige bleu ciel, je ne vous raconte pas la joyeuse confusion, je l’ai rêvé, quelqu’un va le faire…

samedi 7 février 2009

LE MIEUX !


Très belle soirée hier au Théâtre des Champs-Elysées consacrée à Marie-Nicole Lemieux, authentique contralto, timbre rarissime qui nous arrive de Québec d’où, c’est connu « il n’y a de bec que de Qué… »
Le velours de sa voix est chaud et profond, agile et pénétrant, sa présence en scène d’un naturel époustouflant et d’une autorité spontanée mais indiscutable. A part ses qualités de cantatrice, un génie naturel du contact avec le public, une concentration presque mystique mais sans une once de prétention. En prime, elle transmet la certitude qu’elle peut « tout » chanter : des mélodies françaises à l’opéra, en passant par la musique sacrée. Marie-Nicole Lemieux nous fit redécouvrir des lieder de Schumann (Frauenliebe und-leben) et de Johannes Brahms et goûter au miracle d’une parfaite osmose avec le public. Au troisième bis( !), des cris spontanés( « Merci ! », « Beaucoup ! ») fusaient dans la salle dans une belle unanimité. La diva, car elle l’est déjà à n’en pas douter, était accompagnée au piano par Daniel Blumenthal et à l’alto par Antoine Tamestit. Ce trio était d’une qualité exceptionnelle, tant par la valeur personnelle de chacun de ses membres que par l’harmonie artistique et humaine qu’ils entretenaient et qui se transmettait immédiatement à une salle enchantée. Réincarnation de cette « Hexe Lorelei », la Lemieux nous tenait sous son charme comme dans le Waldegespräch de Schumann.

mercredi 4 février 2009

Pendant les travaux, la lecture et le blog continuent


-La Bibliothèque nationale en réfection,
-l’Hôtel de Sully en rénovation (c’est parmi ses échafaudages dont ne surnagent que les deux sphinges que je suis arrivée à voir ces beaux portraits photographiques d’Albert Einstein, d'Aristide Briand, d’Edouard Herriot pris par Erich Salomon « les roi des indiscrets », artiste qui survécut aux champs de bataille de la première guerre, se reconvertit après la banqueroute de sa famille, commençant à faire de la photo à plus de 40 ans, devint une star du reportage et de la dissimulation, mais n’échappa aux nazis qui l’embarquèrent aux Pays-Bas avec femme et enfant pour le néant,
- et, last but not least : mon pied droit (the right one) est aussi en travaux.
Mon autonomie est de cinq mètres (ouaouas), ce qui me permet de me prélasser avec délices dans Tristes tropiques de Claude Levi-Strauss, une merveille ! Le piano est à douze mètres, dix degrés latitude Est donc « un clavier trop loin ! » mais je reviendrai ! J’entends aussitôt ses petits marteaux feutrés et ses jeunes touches vertes soupirer : ils savent que je mettrai à exécution mes menaces.

lundi 2 février 2009

OBAMA A TOUTES LES SAUCES


Des amis vraiment chers m’adressent un courriel me
« recommandant chaleureusement la représentation du discours d'Obama sur la race au théâtre ». Suivent coordonnées du théâtre, horaires, etc.
Je suis auteur, ils doivent le savoir, bien que je les soupçonne de ne pas acheter un seul de mes livres pour me permettre d’acheter à mon tour mes épinards (du beurre je n’en rêve même pas !) pour pouvoir aider dans ma modeste mesure à la relance de notre économie claudicante.
Ils sont médecins, quand on me recommande un rebouteux, un mage, un ostéopathe, une magnétiseuse qui prétend tout guérir (et parfois cela peut même marcher !) je trouverai indélicat de les y envoyer. Pourquoi à moi, écrivain de théâtre, ils me recommandent un politique ?
Comme ce sont des amis chers, je leur ai fait la réponse que voici. Je crains que c’est la fin de nos amours. Je me console avec tant d’historiques exemples où des gens qui voulaient « bien faire » passaient à côté de leur objectif, quand leur action ne se retournait carrément contre le but initial. Si j’étais Barak (Obama pas Ehud) je me méfierais très fort de ces thuriféraires qui m’encensent avant même le début de mon action. Hormis qu’ils portent la poisse, ils alimentent ensuite les premiers régiments de déçus, les pires.

« Chers amis,
A une époque où les auteurs francophones (de langue maternelle française ou qui auront choisi le français pour s'exprimer) crèvent la dalle et sont incapables de trouver des scènes pour faire entendre leurs textes, je crois qu'il n'est pas d'une urgence démente de mettre sur la scène d'un théâtre en France le discours d'un président des Etats-Unis qui a d'autres et multiples tribunes dans tous les media pour s'exprimer. Sans parler de sa langue (devenue) de circulation plus internationale que la nôtre. Cette représentation n'est qu'un maillon, vertueux certes en raison du personnage et du sujet, mais quand même l'un de ces innombrables maillons qui ont livré le théâtre qui devait être art, poésie, mystique et combat (Camus, Shakespeare, Tchekhov, Sophocle, etc) aux "basses tentations prométhéennes" du jour (politiques, faiseurs d'argent, snobs divers). C'est ainsi que Maître Vergès empuantit avec ses vieilles déjections le beau Théâtre de la Madeleine... qu'un quarteron de quart-vedettes de la télévision montent des spectacles bâclés mais loués d'avance à guichets fermés, que des professeurs de médecine, par ailleurs éminents, squattent des théâtres avec des OVNI scéniques genre "Le professeur E. A deux mots à vous dire". Leurs prestations sont des conférences, il y a plein de lieux prestigieux dans Paris pour cela, sans parler des auditoires des Universités.
Vous me répondrez peut-être que les représentations théâtrales actuelles sont si dépourvues de qualité que ces impétrants, ayant horreur du vide, comme la nature, casent leur ego dans les endroits laissés libres par la fuite des spectateurs. Peut-être mais agir ainsi, voler au secours de la victoire, ne sera qu'ajouter une pelletée de terre sur le cercueil du théâtre en français agonisant (mais qui respire encore !) qui se fait déjà bousculer de tous les côtés : spectacles de danse et divers snobismes sans paroles, fascination de la vedette qu'elle quelle soit (le Tapie paillasson), impératifs économiques dictant la réduction des "plateaux" à un comédien (tout au plus le comédien et sa maîtresse du jour, damned! on est sous l'Empire, le second).
Une idée, un discours vertueux ne sont adaptés que s'ils n' occupent la maison d'un autre nécessiteux qui, dans ce cas, se trouve être l'écriture scénique française.
Pardon pour ce bémol, en ce moment je lis tous les soirs la correspondance de Georges Clémenceau et c'est à peu près aussi franchement qu'il casse les élans purs de ses amis quand il voit se profiler derrière un second plan auquel ils n'ont pas prêté attention. Et contrairement à lui, je crains que » le dernier quart d'heure » ne sera pas à moi. Ni au théâtre en français.
A part cela le sieur Obama a été élu président, c'est sur son action concrète qu'il va être jugé, on n'est qu'au début d'un terriblement long et difficile chemin, rendu encore plus difficile par l'enthousiasme exagéré de zélateurs inconditionnels, même "si la photo est bonne" et si le discours excellent. Discours d'ailleurs écrit ou tout au moins amélioré par un écrivain maison... Blanche.
Et n’allez pas en déduire que je ne suis pas contente de l’élection de B.O. Qu’aurais-je pu souhaiter d’autre ? Mais ce n’est pas une raison pour le vouloir en auteur de théâtre, en cuisiner chef, en cardiologue ou en beau-frère, bref en Super man. Un peu de mesure serait la preuve d’un véritable soutien. »
Image : l'entrée de ma rue, quatre fois interdite, à peu près aussi bouchée que le paysage culturel francophone.