jeudi 31 octobre 2013

On n'arrête pas le progrès... technique

Dernier jour d'octobre à Paris. Entre chien et loup, l'heure dépressive. Quand soudain, cette image inattendue, space et ...à l'ouest. Devant un lieu de culte parisien dont je tairai le nom, un mendiant, super sympathique par ailleurs, téléphonait sur son portable tout en faisant la quête. J'ai trouvé cela tellement amusant que j'ai perdu tout reste de vague à l'âme. J'ai tout imaginé : qu'il appelait son comptable, le maréchaussée, sa banque, son Dieu rapport aux aumônes, que sais-je encore? En effet la mendicité, la foi et la téléphonie mobile n'ont rien d'une triade incompatible, mais cela m'a tout de même mise en joie. Imaginant des saints communiquant par des ordinateurs en réseau avec l'Etre suprême, Saint Paul surveillant par caméra vidéo l'entrée du Paradis, des vaches dont les écouteurs diffusent du Mozart pour améliorer la qualité du lait (prouvé). C'est vrai qu'en ce moment je suis sans arrêt à la jonction de la technologie et de l'art. Normal, je suis en train de lire, en retard sur le marché, mais quelle importance, la biographie de Steve Jobs, fondateur de Apple,initiateur de I Tunes, Pixar, I pad, I pod et autres Macintosh. Vous croyez que j'ai pris cette photo en douce? Pas du tout : je suis allé parler au Monsieur qui avait un beau visage serein et un modèle assez récent de téléphone portable, une conversation intéressante et plein de conseils à me donner. Une reconversion? Possible : un auteur suisse avait bien écrit un Petit traité de mendicité culturelle pour attirer l'attention sur le triste sort des écrivains qui doivent vivre de la mâne des subventions. La preuve que je ne suis pas une paparazza, mais une photographe qui fait ami ami avec son sujet, tendance Diane Arbus? La voici, la preuve.

mercredi 30 octobre 2013

Enigme (presque) résolu

Vous êtes formidables. Ce n'est pas une citation de Stromae, mais un compliment sincère. Lisez les commentaires du précédent article du blog :vous verrez, cela fuse d'humour et d'intelligence. Du coup, vous m'avez mise au défi. Aujourd'hui même, interrogeant la concierge de l'immeuble d'où provient le trophée, j'ai appris qu'une dame du nom de Brétecher (?) ce n'est pas une blague, habitait à la fois une maison à Fontainebleu et, parfois, l'appartement parisien du douzième. Elle s'occupait de concours canins. La ThYphaine en question était un caniche, intuition du bloggueur confirmée. Par conséquent je me trouve détentrice d'un trophée appartenant à un toutou qui a caracolé en tête des grands concours canins. Et qui, vu la date gravée sur le trophée, a dû depuis longtemps rejoindre le paradis des klebs. Cela me rappelle d'ailleurs un repérage que je faisais au Beaurivage Palace de Lausanne pour y trouver des traces du séjour de Mademoiselle Chanel après la dernière guerre. A part trouver qu'elle s'était rajeunie de dix ans à la réception de l'hôte, l'unique trace était un cimetière canin situé dans le jardin de l'hôtel où, plusieurs générations de caniches appartenant à Mademoiselle reposent sous des écriteaux de marbre gravés. Dérision de notre condition. Je pensais que la propriétaire de la coupe était une grande sportive, je pleurais sur l'ensemble de ses biens retrouvés dans une benne anonyme, alors que la propriétaire ouarf ouarf paradait sur quatre pattes aux concours de beauté. Notez, vanitas vanitatum quand même... Je range donc en quatrième vitesse mon trophée, en le couronnant de fleurs.

lundi 28 octobre 2013

Adieux

Ouauh! que de commentaires : merci, je suis très contente. Et j'ajoute celui d'une maie très chère qui veut rester anonyme et qui m'a envoyé ceci sur mon mail: "Ton article de samedi est quelque peu étonnant... Bravo pour le trophée ! Après quelques recherches, je suis tombée sur la fleur, le lys bleu, créée par des Japonais en 2012 et non en 1984... En 1984, le lys bleu ? Une fiction ! Et puis bien sûr, je tombe sur 1984 de Orwell... Avant de trouver un prix du Lys de 1984... Bon, je parie que c'est encore une histoire compliquée... Coupe d'argent ? Il faudrait que le propriétaire de la coupe ait été un intime de la dame. Je parie une histoire d'amour derrière tout ceci. Bon courage pour remonter le temps !(...)Cela m'a passé un bon moment d'amusement à jouer les Herlock Sholmes des vacances, tu as de bonnes idées ! J'espère bien que tu trouveras le fin mot de l'énigme !" Peut être que nous allons trouver, en tout cas je restitue la coupe au légitime propriétaire. Hier jour d'adieux : la dernière de la Patiente au Proscenium. Salle pleine, réceptive, belle mise en scène, excellents comédiens, très beau théâtre. Mais que c'est triste une dernière... Pour ceux qui auraient raté la pièce, il y aura une autre production à partir du 17 novembre à l'Aktéon Théâtre. Triste fin, mais qui n'est qu'un au revoir. En revanche dans la série des adieux définitifs, voici l'image de la benne dans la quelle tiennent les restes d'une vie. Puisqu'il faut vider l'appartement pour le rénover. "Au suivant" chantait Jacques Brel. In memoriam résolvons l'énigme du Lys Bleu!

samedi 26 octobre 2013

samedi à Paris

Je sors tranquillement de la maison pour faire de plantations à la Bastille. Un peu fatiguée. Moi qui roupille comme un loir, j'ai, pour une fois, mal dormi : sur la cour intérieure, des travaux au deuxième étage du 12 bis rue P. ont fait un boucan d'enfer jour et nuit. Devant la maison une benne. Sur la benne : une coupe argent. Belle forme. Je la prends après avoir regardé si personne ne l'a déjà remarquée. Je demande même à l'ami et voisin Jean Mi' du commerce traiteur si je peux la prendre. Il me dit "oui", je m'empare du trophée. Je remarque un jeune homme qui émerge de la benne. Un autre type l'apostrophe de l'autre bout de la rue. Et à mon jeune homme de répondre : "Il y a cette paysanne qui me l'a prise". Précision n°1 : la phrase je vous l'ai traduite, car elle était dite en roumain. Précision 2 : dans le langage des Roms roumains "paysan" " ( tsâran en roumain) est une insulte des Roms nomades par rapport aux malheureux attachés à leur terre. Comme je suis polyglotte, ah, elle en a des tours, notre Bécassine! je lui réponds en roumain vo dont voici le sous titre "Je ne suis pas paysanne, je suis citadine".Je ne suis pas Parisienne, cela me gêne... Le Rom spolié me répond "Ben oui, je l'avais sortie... et puis vous m' l'avez prise". Bécassine, dans le rôle de la pie voleuse de la Castafiore rentre le trophée et le couvre de fleurs. (voir photo) J'ai trois témoins : Jean Mi', Patrick et la jeune femme. C'est le versant drôle. L'autr versant est un peu différent : je reviens vers l'ami Jean Mi' pour lui demander à qui appartiennent les objets dans la benne. Il m'indique le deuxième étage où tant de bruit, n'est ce pas... une dame y est décédée, on refait son appartement, on a vidé ses affaires dans la benne... Une dame qui en 1984 recevait un trophée. Dans la benne il y avait des dossiers, des meubles, et bien d'autres petites affaires personnelles, je n'ai pas regardé. Que reste- t-il d'une vie? Je vous agrandis l'étiquette du trophée, si un proche sait de qui il s'agit, je suis à sa disposition; la coupe aussi. Que reste-t-il de la vie d'un être humain? Et en plus, il y a des citadines parlant roumain qui spolient des Roms innocents. Comme le disait Viallatte pour conclure : "Et c'est ainsi qu'Allah est grand".

jeudi 24 octobre 2013

Le bar à chats

A partir du 21 septembre, 16 rue Michel Le Comte, 75003 Paris(métro Rambuteau) on peut découvrir premier Café des chats français. De 12h à 22h, idéalement en réservant à l'avance (reservation@lecafedes chats.fr) on peut prendre une tasse de thé ou déjeuner légèrement (tartes, salades) en observant, caressant, (mais sans les nourrir!) des chats. Le nombre de visiteurs est intelligemment échelonnés, on se lave les mains avec une solution désinfectante avant de pénétrer dans ce lieu où les pierres du Marais s'arc boutent sur deux étages. Aujourd'hui, il y avait dix chats, tous adoptés dans divers refuges. Des bâtons a pompon, des aires de jeux félins et des couffins chat sont disposés en peu partout et l'atmosphère est au câlin. Ou au sommeil diplomatique car les pensionnaires sont déjà las de tant de caresses. Le concept venu du Japon connaîtra sûrement un grand succès vu le nombre de passants, petits et grands qui ne décollaient plus de la vitrine. Et un petit temps d'attente car à midi s'est souvent plein. Je vous présente Othello, le petit noir, le plus jeune, le plus joueur.J'espère que ma chatte Chloé ne sera pas au courant de cette inadmissible trahison. Si elle l'apprend, je saurai qui a parlé...!

mercredi 23 octobre 2013

Fin heureuse pour Pierre-Caron

Et voilà, et voilà!... ce que m'écrit Daniel : "Cher auteur, Tu m' énerves: je ne sais pas quel est le grand homme dont la statue figure sur ton blog. J'avais pensé à Beaumarchais mais apparemment, ce n'est pas ça. Bon nombre de tes admirateurs doivent, comme moi, enrager de ne pas savoir. Bisous" Mais pourquoi ne met il pas ce texte en commentaire alors que... c'est bien Pierre Caron de Beaumarchais statufié rue Saint-Antoine côté Bastille. Bon, oufff, grâce à lui, je pourrai continuer la série des hommes dont je suis raide dingue. En attendant un peu d'autopromotion (3il faut toujours dire du bien de soi, cela se répète et on ne se souvient plus d'où ça vient"-Sacha Guitry) je vous signale un joli spectacle avec ma pièce La Patiente au théâtre Proscenium jusqu'au dimanche 27 octobre.

mardi 22 octobre 2013

???

Vu aujourd'hui dans mon quartier. Je ne savais pas qu'on pouvait préparer ses obsèques a posteriori. Ou en retard? Je vois bien que l'homme dont je suis raide dingue n°1 ne vous a pas intéressés. Tant pis pour vous. Le N°2, contrairement au précédent, est bien vivant et j'avais un portrait de lui qui vous aurait fait rire. Mais tant pis, tant que vous ne trouvez pas le premier... j'arrête d'être raide dingue. En guise de représailles. Et je vous embrasse.

lundi 21 octobre 2013

Les hommes dont je suis raide dingue - 1

Les temps sont durs, une amie est décédée, deux autres sont entre la vie et la mort avec des maladies à l'issue incertaine. Que faut-il faire? Bon coeur contre mauvaise fortune. J'inaugure donc, pour penser aux belles choses de la vie et pas seulement, ma série "Les hommes dont je suis raide dingue". Amoureuse, bien sûr. Celui-ci est un de mes premiers amours et sous son nom, j'ai pu entreprendre des aventures fabuleuses. Non, il n'a pas un catogan, ni un chignon de sumotori au sommet de la tête.Non, c'est une pigeonne parisienne (salope!) qui lui est montée à la tête, au mépris de mes droits de préemption sur le coeur du Monsieur. Alors, c'est qui? PS Ces temps-ci pour me remonter le moral, je relis et revois les sketches et films de Francis Blanche, vous vous en souvenez du "Touche pas au grisbi, salope" des Tontons flingueurs? A propos du mot, quand j'apprenais le français j'étais persuadée qu'il fallait écrire salaud ainsi : SALOP. La prononciation concordait et,en bonne logique c'était le masculin de salope...

samedi 19 octobre 2013

Gares de triage

J'apprends par des amis proches que notre collègue de lycée Anca Ciortan sera enterrée demain à Bucarest. C'était une fille exceptionnelle, chaleureuse, scrupuleuse, désireuse de faire plaisir à tout un chacun. Je l'ai revue lors de la rencontre des anciens du Lycée Lazar fin mai. Elle abritait déjà dans son corps un crabe impitoyable, mais elle était si douce, si souriante que je n'ai pas soupçonné la maladie. Durant les heures de français, je lui envoyais des "poulets" en l'appelant son excellence le Prince de Chou fleur. Et je signais "Perce neige" avec je ne sais plus quel titre de noblesse inférieur. La correspondance faisait rage pendant les cours, correspondance décorée de dessins et de rêveries, et, le plus étonnant, Anca qui était bien meilleure que moi en français était aussi celle qui avait le premier prix à la fin de l'année. Preuve que cette rage postale ne nous empêchait pas de travailler. Elle nous avait apporté à la rencontre un cahier dans lequel, dans les derniers jours de lycée, chacun de la quarantaine de collègues lui avait écrit un mot, dessiné un motif. On s'est penché sur les doux délires de nos dix-neuf ans avec émotion et moult rires. Elle s'est éteinte, elle me manque. Une image de l'Eglise Saint-Paul dans le Marais qui vient de retrouver sa blancheur après des années sous les échafaudages pour nous consoler du temps qui passe, des amis qu'il nous enlève. Nous sommes sur un quai de gare : certains prennent le train, d'autres agitent la main. "Car on prend tous le train qu'on peut" chantait Brel dans Adieu l'Emile. Adieu, Anca.

vendredi 18 octobre 2013

Retour à la case départ

Après cette enthousiasmante et enthousiaste conférence à Marseille, au pas de course un repérage autour du MUCEM (la dentelle du musée sert de toile de fond au bateau), visite toute extérieure car le MUCEM ouvre à 11 heures quand je prends mon TGV. Mais le MUCEM n'a ouvert qu'en juin et pourtant reçu jusqu'en août son million de visiteurs.L'affiche de l'exposition Bazar en cours ne manque pas d'humour avec sa torera à la cocotte minute et, autre souvenir féminin, sur un boulevard des environs de la gare, cette plaque pour rappeler le passage sur terre et dans la ville d'une personne remarquable : Louis Michel. Paris sept degrés de moins, rhume, lit, à demain...

jeudi 17 octobre 2013

Journée de travail à Marseille

Tous mes potes les plus cartésiens et sérieux m'ont envoyé des sms : "Tu pars à Marseille? Fais attention, reviens nous vivante!" Cela aurait presque fini par m'inquiéter, je ne savais pas trop s'ils craignaient que je succombe à la balle perdue d'une fusillade de règlement de comptes dans le "milieu" ou que les "machos" de Brignolles me prennent pour une Rom et m'envoient paquet à Bucarest. La surprise ne vint pas de Marseille, mais elle interrompit mon voyage à Aix. Partie à midi de Paris pour honorer une conférence à Marseille, bloquée dans le TGV plus d'une heure(acte de malveillance, lire : vol des cuivres transmetteurs), fort heureusement avec un psychologue suédoise et une biographe norvégienne et leurs deux enfants de cinq mois chacun (ce qui nous a permis de faire connaissance) arrivée sur les chapeaux de roues (5 minutes de retard malgré un taxis rapide et audacieux)à dix-huit hautes à la maison de quartier de Mazargues, une conférence sur "Jean Anouilh-une biographie" qui fut un bonheur. Public nombreux et attentif, plein d'humour, mais sans aucune prétention, cultivé, souriant, sensible. Une magnifique soirée conclue par un verre de l'amitié. Beaucoup de preuves de sympathie, de questions intelligentes, de conversations passionnantes. Pas eu un instant pour penser à la photo du blog. Donc, en vous écrivant ce soir depuis une chambre du Holiday In face à la Gare de St Charles, je ne peux que vous illustrer mon intimité nocturne : chambre d'hôtel de la conférencière, avec valise en chantier pour le départ de demain : vieux journaux pas lus, chocolat Jeff de Bruges offerts par la direction, plan de Marseille, chaussures perlées et confortables, sac à main contenant l'ordinateur sur le quel je vous écris en ce moment. Vingt degrés le soir à Marseille d'où retour à l'hôtel à pied, respirant l'air du soir. J'ai écrit dans le livre d'or de la Maison de Mazargues que je reviendrai dès que possible pour une autre conférence. Je le pensais et l'on m'a assurée qu'on me prenait au mot. J'espère bien.

mardi 15 octobre 2013

Une journée parisienne en trois images

Lecteurs chéris, lectrices adorées, étant écrivain, j'en ai assez fait. Quand je veux vous gâter, c'est plutôt aux images que je fais appel. Cette fois, vous en aurez trois. Ma journée devenue soudainement libre grâce à une amie qui déclare forfait pour cause de maladie, j'ai disposé d'une heure (une heure! entière! non, je ne me trompe pas) pour me promener dans les Tuileries. Côté Cour , à l'est comme on dit dans le monde civil, étonnement, sous un rayon de soleil encore des fleurs et la gemme bleu topaze du bassi. Illustration:Côté Jardin (je rappelle à mes lecteurs que ces noms de la scène de théâtre viennent très précisément de la scène dressée aux Tuileries du temps de Molière) donc vers l'Ouest, manifestation contre la réforme des retraite (quelle réforme? il me semblait qu'on n'y avait -presque- rien changé). Mille personnes, ballons, ambiance kermesse et sur un camion ce slogan étonnant "non à l'Europe Austeritaire!". Serait ce du phonétique? Ost Europa? Est ce que cela à un rapport avec l'Autriche. L'excellente initiative récente pour demander aux footballeurs de l'équipe bleu-blanc-rouge de maîtriser le français devrait s'étendre. Mais je suis rassurée : les syndicats ont des solutions. Illustration, preuve à l'appui... Incroyable, mais vrai, entre les deux, juste au dessus du jardin, à mi chemin , ce ciel parisien. Cela me rappelel une vieille blague des pays de l'Est : "Qu'est ce qui est noir, froid, grand et menaçant et qui frappe à notre porte?" Réponse : notre avenir radieux. Illustration :

lundi 14 octobre 2013

Bonsaï

Dimanche ensoleillé, y en aura-t-il avant longtemps? donc passage au Parc Floral et découverte d'une magnifique exposition de bonsaï. Celui dont les branches peignent les rayons de soleil est né en 1794! Ensuite, dune foulée légère, Théâtre de la Tempête pour "Bobby Fischer vit à Pasadena" de Lars Nören. Joyeuse surprise, le metteur en scène (Philippe Baronnet) et la distribution ( Nine de Montal , Camille de Sablet, Elya Birman, Samuel Churin tous excellents) ont trouvé la clef de cet auteur trop souvent mal compris : ses pièces sont drôles, infiniment drôles et désespérées. Il ne faut pas les jouer avec le sérieux ou la morgue que l'on imagine aux Nordiques ou aux Allemands (quelle généralité imbécile, d'ailleurs ;j'ai failli passer à côté de Thomas Bernhard pour n'avoir vu que des mises en cène funèbres jusqu'à ce que je découvre dans un spectacle de Hans Peter Cloos à quel point l'auteur autrichien est fin, spirituel, ironique). Toujours ce vieux complexe français que des génies comme Rabelais, Molière et même Anouilh ne sont pas arrivés à guérir chez les critiques et les intellectuels : ce n'est pas parce que c'est drôle que ce n'est pas profond. Le public, lui ne se trompe pas, il connaît le vieil adage latin Ridendo castigat mores (rire corrige les moeurs). La pièce traitait d'un jardin de bonsaï domestiques. Une famille occidentale classique : parents, fils et fille. Chacun réprime ses élans, se tord sur lui-même, s'auto censure et auto mutile pour entrer dans le cadre de la famille classique. L'esquif prend l'eau de toute part, car on ne renonce pas impunément ni à son âme, ni à son désir le liberté. Les ailes coupées n'ont jamais été un sacrifice suffisant pour laisser entrer la vie dans nos coeurs. Bien entendu, il s'agit d'une famille suédoise, car, comme le disait Hamlet à peine paraphrasé "ces choses-làn'arrivent qu'en Suède"...

dimanche 13 octobre 2013

Les risques du métier

Aujourd'hui samedi, rencontré deux jeunes comédiennes qui pourraient incarner mes textes avec beaucoup de talent, puis foncé à Philotechnique pour une conférence sur Jean Anouilh. Un public nombreux, attentif, réactif, un vrai bonheur. Et comme j'avais oublié dans l'émotion mon appareil photo, vous aurez droit à la photographe photographiée afin de voir quels risques je prends pour présenter l'ascenseur Belle Epoque de l'Hôtel Métropole à mes lecteurs chéris. Après l'arroseur arrosé, la photographe éclairée.

vendredi 11 octobre 2013

Lieux de mémoire

A Bruxelles, place de Brouckere, passage au mythique hôtel Métropole. Dans le hall, cette photo incroyable : congrès Solvay au Métropole en 1911. Une seule femme, Marie Curie, et avec elle, plein d'autres gloires et prix Nobel : de Broglie, Poincaré, Solvay, Plank et, debout, deuxième au premier plan droite, un jeune homme qui promet : Albert Einstein.

jeudi 10 octobre 2013

Trois pays en une journée

Adorables, charmants et fidèles lecteurs et lectrices, je viens de vivre une folle journée. Ce n'est pas celle, musicale de Nantes, j'aimerais bien, c'est un 10 octobre époustouflant qui, sans intention aucune réunit mes trois pays. Donc je prends le Thalys. A mon poignet cette montre SACD La Folle Journée, Beaumarchais avec nous! rien de mal ne peut nous arriver. Donc matin à Bruxelles, un mini chevalier (le verre cornue que vous voyez à l'image) de Chimay triple avec mon adorable, irremplaçable, toujours jeune Laurent Carpentier, peintre , dessinateur et web master du site qui nous permet de nous rencontrer ,à la Brasserie Le Corbeau rue St Michel, adresse à retenir, merci Laurent. Déjeuner magique avec ... Magi Dalila, ma camarade d'école et de lycée Gheorghe Lazar à Bucarest); retrouvailles émouvantes , riantes et pleines de sensibilité comme toujours avec elle, et voici les adieux tristes ce n'est qu'un au revoir devant le Théâtre de la Monnaie, avant le Thalys... puis, pour boucler la boucle dune vie en trois temps, une soirée Nicolas Bouvier à l'Ambassade de Suisse. Et là je ne suis que la paparazza dans le miroir.

mercredi 9 octobre 2013

Rayon de soleil

Pluie sur Paris. Les beaux jours sont derrière nous. Pour mes lecteurs bijoux, une image de soleil : Marc Chagal dans les rues de Saint-Paul de Vence. Le plus étonnant est qu'il a l'air au moins aussi jeune (curieux et éveillé) que les enfants qui l'entourent ou observent. Tenons bon : l'été reviendra. Espérons que nous serons encore là pour le recevoir.

dimanche 6 octobre 2013

frisson métaphysique à la plage

Encore à Cannes, sur la plage, quelques personnes observent ce curieux oiseau qui s'obstine à "forer" le sable de la plage avec son bec en spatule. Son obstination est un peu pathétique, mais il crée un mouvement de sympathie. Chance inespérée : un des vacanciers connaît ...l'oiseau. C'est un barge à queue noire. Nous sommes épatés par son érudition. L'ornithologue est épaté par l'oiseau : c'est un oiseau des Pays Baltes, il se demande que cherche-t-il si loin de ses origines sur les rives de la Méditerranée. On le regarde encore dans son effort dont l'inutilité n'a d'égale que la ténacité. Et moi, qu'est que je cherche sur ces rives? et nous que cherchons nous sur nos rives? Tous barges.

samedi 5 octobre 2013

un couple arbre

Milthon a étrangement nommé son oeuvre Vigueur. Elle a gagné le concours de sculpture arbres de Cannes organisé lors du passage à l'an 2000. J'aime son surgissement à la fois discret et audacieux sur une place bordée d'oliviers. Qu'elle préside les deux jours de notre fin de semaine avec douceur et sérénité.

vendredi 4 octobre 2013

Soudain, face à l'autre face de soi-même

Un Janus au musée d'Art classique à Mougins. Merveilleux marbre antique d'une beauté et d'une ambiguité troublantes. Le bâtiment est petit mais merveilleux : moderne, tout en verre, transparent jusqu'à l'ascenseur, peu d'oeuvre mais toutes merveilleusement choisies; on les traverse au rythme du tango des étages, d'un portrait de femme de Toulouse Lautrec à un jeune homme à la jarre de Picasso-avant-Picasso, égyptologie, art romain, une merveille et c'est évidence : sans être lycanthrope, le jour on est un, la nuit autre. Janus est en nous, essayons de garder l'équilibre et jouissons de la richesse "bipolaire" de notre nature.

mardi 1 octobre 2013

Fenêtre et porte à Biot

La beauté du monde, donc l'art est partout. Parfois davantage dans la rue que dans les galeries. Ouvrons les fenêtre, ouvrons les yeux.Cela vaut la peine.