lundi 14 octobre 2013

Bonsaï

Dimanche ensoleillé, y en aura-t-il avant longtemps? donc passage au Parc Floral et découverte d'une magnifique exposition de bonsaï. Celui dont les branches peignent les rayons de soleil est né en 1794! Ensuite, dune foulée légère, Théâtre de la Tempête pour "Bobby Fischer vit à Pasadena" de Lars Nören. Joyeuse surprise, le metteur en scène (Philippe Baronnet) et la distribution ( Nine de Montal , Camille de Sablet, Elya Birman, Samuel Churin tous excellents) ont trouvé la clef de cet auteur trop souvent mal compris : ses pièces sont drôles, infiniment drôles et désespérées. Il ne faut pas les jouer avec le sérieux ou la morgue que l'on imagine aux Nordiques ou aux Allemands (quelle généralité imbécile, d'ailleurs ;j'ai failli passer à côté de Thomas Bernhard pour n'avoir vu que des mises en cène funèbres jusqu'à ce que je découvre dans un spectacle de Hans Peter Cloos à quel point l'auteur autrichien est fin, spirituel, ironique). Toujours ce vieux complexe français que des génies comme Rabelais, Molière et même Anouilh ne sont pas arrivés à guérir chez les critiques et les intellectuels : ce n'est pas parce que c'est drôle que ce n'est pas profond. Le public, lui ne se trompe pas, il connaît le vieil adage latin Ridendo castigat mores (rire corrige les moeurs). La pièce traitait d'un jardin de bonsaï domestiques. Une famille occidentale classique : parents, fils et fille. Chacun réprime ses élans, se tord sur lui-même, s'auto censure et auto mutile pour entrer dans le cadre de la famille classique. L'esquif prend l'eau de toute part, car on ne renonce pas impunément ni à son âme, ni à son désir le liberté. Les ailes coupées n'ont jamais été un sacrifice suffisant pour laisser entrer la vie dans nos coeurs. Bien entendu, il s'agit d'une famille suédoise, car, comme le disait Hamlet à peine paraphrasé "ces choses-làn'arrivent qu'en Suède"...

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