jeudi 31 juillet 2008

Galerie de portraits à voir en peinture par jour de bruine…


Dans la série « Nous sommes fous, fous, fous… de la fresque et du portrait féminin », comme il pluviotait aujourd’hui et que la lecture du très beau livre « Naissance de la vieillesse » du docteur Olievenstein risquait de me plonger dans la déprime, j’ai fait de la peinture. Sur le mur de ma chambre à Dinard. Une galerie imaginaire d’ancêtres femmes. Pourtant en bas, à droite toute, c’est ma vraie grand-mère, Iana. A gauche la petite fille que j'aurais rêve d'avoir, au milieu l’ancêtre qui a fait fortune avec son corps. (Cliquez sur l'image pour agrandir. ) Dans mes rêves…Zut, en tapant ce texte, j’ai mis du bleu sur mon mac Book ! De la sorte mon Winston bien aimé participe aussi à l’atelier peinture-décoration-tous- azimuts. Bon, assez dé… bloqué ! Il est temps de travailler un peu. Huit pages de questions intelligentes rédigées par l’ami Negresco-Soutzo au sujet de « Toujours ensemble » m’attendent. Il faut que je réponde à cette interview qui attend depuis au moins dix jours. Tant pis, j’apprendrai à vieillir demain.

MON AUTRE FET'NAT'-LE PREMIER AOUT


Toutes les festivités à caractère nationa-l ou –iste me sont indifférentes, mais à part que cela donne un jour de repos au brave peuple, ces deux couleurs vont bien ensemble.

mercredi 30 juillet 2008

A MARQUER D’UNE PIERRE BLANCHE


Ah la journée de rêve que j’ai vécue ! Il ne doit pas y en avoir dix comme cela dans l’année. Dommage. D’abord j’ai pris mon bateau préféré, le Passeur pour arriver à Saint-Malo. Puis petit tour qui se transforme en sitt-in à la Librairie du Môle rue de Dinan. Monsieur Duquesnoy qui est le Merlin des livres et connu comme le loup blanc partout où il y a des lecteurs et des éditeurs passionnés, me fait la belle surprise de m’apprendre que le distributeur de mon éditeur lui a envoyé ma « Confession d’une Séductrice ». Enfin, l’office des libraires fonctionne, oufff ! Ensuite il me conseille pour mes recherches sur Anne de Bretagne, il m’apprend qu’elle était herboriste, rebouteuse, qu’elle eut treize enfants et que, providence des enlumineurs, elle s’était commandé un livre sur les dames d’antan. Il me recommande aussi une des biographies de la duchesse de Bretagne deux fois reine de France signée G. Toudouze, enfin je saurai, quand je passe dans la petite place homonyme du neuvième arrondissement de Paris, à qui je dois tirer mon chapeau. Le prince des libraires (ça y est, anoblir ne doit pas rester le privilège de la reine d’Angleterre, je m’y mets, et, croyez-moi, je vais être sélective) me prodigue encore des conseils inestimables, m’apprend l’existence de Tiphaine, grand amour du Duguesclin et me présente deux princesses de rêve bien qu’en chair et en os : Marie et Noël-la. Revenue au présent, j’emporte de sa jolie caverne d’Ali Baba un guide des sentiers des douaniers (je m’y mettrai au plus vite) et un bel album de « gueules de marins ».
Dehors, c’est la braderie des enfants. Hélas, ce n’est pas des mômes qu’on y vend, sinon j’aurai tout de suite pris les deux canaris que voilà.


Ce sont les enfants qui vendent leur jouets. D’ailleurs que regardent avec ahurissement les deux petits ? Ben des grands !


Revenue à Dinard, je constate que la bonne nouvelle est confirmée : mon roman qui aurait dû être distribuée en mai est enfin partout, des Nouvelles Impressions à la Maison de la Presse Place de la République. Dans une des librairies je tombe (la deuxième fois pendant ces derniers jours ) sur Nicolas Vaude. Il rajeunit à chaque fois, bientôt ce ne sera plus Peter Pan, mais Gavroche, heureusement qu’à la rentrée il jouera une pièce de Florian Zeller, garantie pour adultes. La journée est splendide, j’ai une chance de… coquecigrue en tombant sur deux jeunes femmes qui me cherchaient désespérément et que je cherchais de même à Paris, pour me récompenser je m’offre un gâteau si immense que j’ai rajouté ma main dans le champ afin que vous voyiez l’échelle.
Confession d’une gourmande…

mardi 29 juillet 2008

JOUR DE SOLEIL

Belle journée de rêve passée à faire de l’administratif et du bricolage. Cependant deux révélations pendant une brève pause café. Merlin, coiffé de son très élégant panama blanc fut la source de deux révélations. Normal pour un enchanteur. La première est que je ne parle jamais à mes lectrices. Rouge de honte, je dois en convenir, désormais ce sera « mes lecteurs bijoux, mes lectrices joyaux », c’est la moindre des choses. La seconde révélation est cet anagramme de Anca Visdei. Casa divine. Respect. Et voici le paysage de rêve que j’avais sous les yeux mes lectrices fées, mes lecteurs enchantés, lors des découvertes qui précèdent et que je brûlais de partager avec vous.

lundi 28 juillet 2008

WEEK-END A BRUXELLES

Mais pourquoi n’y vais-je pas plus souvent ? à peine une heure et on change de monde. Samedi passé dans le village de W. dans les Ardennes. Le père de mon amie Joëlle y fut caché, enfant, avec ses deux sœurs pendant les persécutions de la seconde guerre. Un village de plus de quatre cents habitants, tous au courant, trois enfants juifs pendant trois ans. Qui retrouvèrent à la fin du conflit leurs parents qui, à Bruxelles, changeaient de domicile tous les quatre ou cinq jours. Je vous en parlerai lorsque j’aurai lu Rosita, les mémoires de la mère de Joëlle. Après cette parenthèse enchantée, dimanche de mijole, cela devient un rite. Le site vous expliquera la mijole mieux que je ne pourrai jamais le faire, donc http://www.mijole.com.
Obligée de rentrer avant la fin du joyeux tournoi (dur, dur de s’arracher à une aussi bonne ambiance) je fonce à la Gare de Midi à Bruxelles pour partir vers 19heures 30 avec le train prévu à 17 heures 43. La raison ? Le Thalys qui part de Cologne, n’avait pas pu dépasser Aachen. On avait volé les câbles de cuivre du train. Un conducteur a dû être cherché d’urgence pour conduire une nouvelle rame depuis Bruxelles. Merci à Eric, le très sympathique chef de train qui m’expliqua tout cela et fit en sorte que ce contre-temps de deux heures (double du voyage !) nous paraisse agréable. Mais pourquoi n’y vais-je pas plus souvent ? à peine une heure et…

Ci-dessus, une image de mon inénarrable lancer à la mijole. Photo de Pierre Bruylandt.

vendredi 25 juillet 2008

CONFUSION DE… SENTIMENTS

Par les soins de mon éditeur, je viens de recevoir une lettre, dûment cachetée, qui lui fut adressée à mon intention. Je vous la cite in extenso :
« 17 juillet 2008
Bonjour,
Je m’apprête prochainement à me plonger dans votre roman autobiographique « Confession d’une séductrice ou L’Eternelle amoureuse ».
Je suis certain qu’il va me donner l’envie de faire votre connaissance. Si votre quête du Graal amoureux n’est pas terminée, je vous invite à me contacter pour que nous puissions nous rencontrer
A très bientôt, j’espère. »
A jamais, Ducon ! Comme je suis gentille, je ne donne pas ton nom. Que ce Monsieur qui s’apprête à plonger dans mon œuvre, y sombre, sa goujaterie est si lourde qu’elle va l’entraîner au fond. Ma quête terminée ou pas, ce ne sont pas ses oignons, les inscriptions sont closes pour les gens qui imaginent que les écrivains font de l’après-vente en dehors de leur domaine. Pourquoi pas un massage puisqu’il y est… ? Notez c’est tendance que l’on fasse les choses pour lesquels on n’est pas forcément compétent. J’ai été récemment conviée à un bal d’auteurs : les lecteurs retenaient une danse avec les écrivains qui s’exécutaient… Même dans les bals de sous-préfecture, les jeunes filles avaient le droit de refuser un cavalier. Apparemment pas un écrivain. On pourrait aussi envisager l’auteur qui fait des gâteaux/sert à table / amuse vos enfants/ vous rase (gratis ? au second degré ?). La prochaine fois que je vois ma professeur de piano, je lui demanderai de me faire une permanente, à l’inspecteur du fisc je demanderai un baiser ou un Irish Coffee (j’adore ça ) et à ma caissière préférée du Monoprix des travaux de repassage. La palme de la confusion œuvre/auteur revient à un directeur artistique de petite structure théâtrale pour la jeunesse. Je lui avais envoyé l’une de mes pièces afin qu’il la lise et que, dans le cadre de son mandat, il la propose éventuellement à l’un de ses metteurs en scène. Comme il m’accuse réception, je le remercie,, il m’envoie un courriel pour me parler de son jardin, je lui réponds en lui donnant des nouvelles du mien, il me répond en me décrivant ses emmerdeurs quotidiens, je lui parle des miens, au bout de six mois je lui demande s’il a lu ma pièce, toujours pas, mais aimables propositions de visites communes, etc. L’ayant contacté ès qualité, je trouvais que la mesure était comble, je lui rappelle que notre prise de contact était justifiée par ma pièce qui, jouée, pouvait correspondre, éventuellement (vous voyez, je ne pousse pas à la consommation), dans son cahier de charges. Il me répond qu’il préfère me « voir » (texto !) avant de lire .
Il a reçu la seule réponse possible, bon d’accord formulée un peu abruptement : « Sachez qu’un écrivain, comment que vous le flattiez, (je crois que j’avais dit « léchiez » ou « brossiez »), s’il vous contacte comme auteur n’oubliera jamais l’essentiel : que vous le lisiez ! »
Un grand ami de Mauriac, décédé bien avant celui-ci lui avait dit « Si vous vous ennuyez de moi, ouvrez mes livres : j’y suis. »

PS Dans la photo, j’ai un tonneau de rhum et un fusil, il paraît que c’était les deux biens qu’on donnait à des marins mutinés lorsqu’on les abandonnait sur une île déserte. Il y a des gens derrière ? J’espère qu’ils ne vont pas me parler de ma quête du Graal amoureux, sinon je les flingue.

jeudi 24 juillet 2008

EPHEMERIDE


Le jour de votre mort, il y aura toujours quelqu’un qui se croira malheureux parce que, la foule n’avançant pas assez vite dans le métro, il va rater sa correspondance.
Et vous, râlant votre agonie sur un lit d’hôpital, votre dernier lit, vous donneriez le ciel et toutes ses étoiles pour vous faire piétiner encore une fois dans une foule.

mercredi 23 juillet 2008

MOI AUSSI, J’AI ETE A CAPOUE...ET J'EN SUIS MÊME REVENUE

La gastronomie étant un des beaux arts, nous y sacrifiâmes. Déjeuner au Château Richeux, table d’Olivier Roellinger, enchâssée dans une villa 1900 perchée au dessus de la baie du Mont-Saint-Michel. Tout simplement parfait. D’un bout à l’autre : service, cuisine, jardin et surtout chariot des desserts inoubliable. Voici une image du fumoir.

Juste retour des choses : je me suis deux fois trompée d’arrêt de bus. Descendant trop tôt, allant trop loin, cela finit par une marche de quelques kilomètres sur la grève et dans les champs. Ce qui donne la lamentable et dégradante scène de désespoir (malgré le sourire) ci-dessus. Je précise qu’il faisait au moins trente à l’ombre.

Je n'ai échappé à une mort certaine par déshydratation que grâce à la bonne Samaritaine que voici, Maryvonne Beaujour, bénie soit elle. Habitant la jolie maison fleurie de géraniums et d'artichauts au numéro 31 des Portes Rouges elle me sauva la vie et me rendit à mes foyers et à vous, inestimables lecteurs sans pareille.

mardi 22 juillet 2008

HIER ET AUJOURD'HUI


Dans la matinée, depuis la poste de Dinard, partent dare-dare en direction du Festival d’Avignon les quatre exemplaires de « Toujours ensemble » que j’ai pu récolter auprès d’amis. Un coup de fil à l’excellent et charmant-charmeur Philippe Kopf de la Librairie du Spectacle, (www.frequence-theatre.com) libraire, éditeur et ami qui a soutenu la pièce et le livre depuis sa parution, lui qui m’a prévenue en urgence de la rupture de stock, me confirme ce que je craignais : depuis des jours, des festivaliers, ravis du spectacle du Théâtre sur le Fil, demandent en vain le texte. Patron des Postes, priez pour nous… et faites diligence.
Revenons à notre… Ille et Vilaine : la villa Les Roches Brunes de la pointe de la Malouine vient d’être léguée à la ville de Dinard par son dernier propriétaire. A l’occasion de l’exposition « Dinard : de l’argentique au numérique » elle est ouverte au public. Ayant appartenu à un couturier « lancé » du Novecento , le bâtiment est mis en scène comme une vaste salle de bal : immenses pièces à cheminées sculptées et colonnes réunies par une vaste véranda, terrasse enchâssant le bâtiment comme une pierre précieuse dans une monture de platine, vue sur les quatre points cardinaux. Des cartes postales témoignent de bâtiments disparus, de baigneuses couvertes de soieries de la tête aux pieds et de cabines de bain se déplaçant à roulettes ou en charrette à cheval d’un point de la plage à l’autre afin de protéger l’intimité et la vertu des estivantes. Une cheville que l’on apercevait et toute une réputation était à terre. Et à sable… Un siècle, plus tard, un peu plus loin, vers le Ponant, plage de l’Ecluse, j’ai pris pour vous dans les filets de mon appareil numérique cette petite merveille, la seule à pouvoir rivaliser avec la beauté des lieux.

dimanche 20 juillet 2008

RECONVERSION PROFESSIONNELLE


Le théâtre ne nourrit pas sa femme, la littérature non plus, c’est un fait. Reconversion professionnelle aujourd’hui à Saint-Briac-sur-Mer, vide grenier en compagnie d’un patronat de qualité puisque amical : Rolande et Jean-Claude. Quatorze heures de travail sans un moment d’ennui. Bonne entente avec la concurrence, merci Jean Philippe de Saint-Servan, avec les chineurs et rencontre imprévue avec Nicolas Vaude, rappel éternel du théâtre.

samedi 19 juillet 2008

ENTRE DEUX EAUX


Dans le TGV Rennes-Saint-Malo de cet après-midi, quittant le golfe du Morbihan pour l’embouchure de la Rance, joie de retrouver Louis-Charles Sirjacq, excellent scénariste, traducteur et surtout auteur dramatique ( L’Argent du Beurre, « Les riches reprennent confiance ») et de roman (« Comment j’ai tué mon chat ») et surtout, titre de noblesse absolu à mes yeux, natif d’Ille et Vilaine, ex-lycéen de Saint-Malo. Retrouvailles fêtées à l’eau, comme vous pouvez admirer. Bonus : sur le quai d’arrivée, l’attendait la très très jolie Ana, sa fille toute en blondeur et grâce.
La rencontre d’un confrère m’a irrésistiblement fait penser au Festival d’Avignon où le succès de l’équipe de « Toujours ensemble » arrive à mes oreilles à travers les demandes pressantes des bons libraires qui sont en rupture de stock du livre : »Les gens voient le spectacle, ils aiment, donc ils se précipitent ensuite pour acheter le texte. On a vendu le dernier ce matin, il faut nous en envoyer… » Oui, oui au premier courrier de lundi, mais en attendant, comme le disait Laetitia Bonaparte « pourvu que dourre ! »
Libellé : théâtre

vendredi 18 juillet 2008

DESESPOIR AMOUREUX


Mes adorés lecteur bijoux, comment allez-vous ? Etes-vous en vacances ? Etes-vous surchargés ? Déprimés ? Plus aucune nouvelle, aucun commentaire. A moins que ma Bretagne vous « gave ». Bon, j’essaie la diversification. Sur cette image, votre Bécassine change de train à Rennes en route vers le Morbihan, son fidèle Winston, (un Mac Book blanc comme neige), son Canon numérique et sa clef 3 G à ses pieds, dans une de ces serviettes pour ordinateur qu’elle a toujours détestées. Sur les hommes, qui donnent des coups avec, comme sur femmes déguisées en executive-truc. Dans ce dernier cas, le sac ordinateur noir se porte toujours sur un tailleur pantalon de couleur foncée, uniforme qui se croit high tech mais qui ne me rappelle qu’une chose : les robes des bonnes sœurs, toutes embrigadées au service d’une divinité absente à laquelle elles croient associer leur destin. Pour les bonnes sœurs c’est le fiancé en copropriété Jésus, pour les hermaphrodites tailleur-pantalon-oreillette c’est l’Entreprise. Pas celle de Mister Spock, hélas.
Alors pourquoi je voyage sur les rails de France avec cet accoutrement qui me ferait prendre à tort pour un(e) suppôt(€) du stade ultime de l’aliénation capitaliste ? Juste pour pouvoir vous faire signe, inestimables lecteurs trésors : pour vous écrire, pour capter des images et vous les envoyer. Alors faites un geste, pour que je sache que vous êtes encore là. Je vous embrasse invisibles et virtuels, uniques et incomparables lecteurs beaux, beaux, beaux et… indifférents.

jeudi 17 juillet 2008

RACONTARTINES


Hier, dans le beau parc de la Bibliothèque Municipale de Dinard, Grandes Dragotartines, histoires de dragons pour tous les goûts. Pour l'occasion, Evelyne, directrice de la bibliothèque, se transforme ( les transformations féeriques sont l'essence des légendes) en conteuse espiègle. Elle tient en haleine petits et grands pour une heure d'enchantement, les enfants interviennent, ils sont jolis, drôles, passionnés. On redevient enfant soi-même en s'abreuvant à la source de jouvence des belles hispoires (dixit le Prince de Motordu). Prochain sortilège le 13 août, même lieu, même plaisir, à la Bibliothèque(02 99 46 28 30) pour les nouvelles aventures de la princesse Sécotine, du Sparadragon et du reste de la bande du conte.

mardi 15 juillet 2008

PEINTRE ET ARTISTE PEINTRE, ECRIVAIN ET...?


Pour distinguer les deux métiers, on trouve, surtout dans les vieux films français (je crois que ma dernière référence connue date de « La traversée de Paris » de Claude Autant-Lara avec Bourvil et Jean Gabin) les termes : peintre et artiste peintre. Peut-être que le peintre gagne mieux sa vie, dispose d’un cahier de commandes bien rempli et des prestations sociales, mais il y a dans l’intitulé comme dans la pratique de son confrère, l’artiste peintre, une liberté, une implicite recherche, un léger orgueil aussi, qui les rendent séduisantes et un peu mystérieuses. Il en va de même, malgré l’absence de distinguo lexical, de l’écrivain et de l’artiste écrivain.
Il y a ceux qui, dans le genre populaire (parfois carrément populiste), dans l’intellectuel, dans le snob’, dans le polar, l’auto fiction ou l’actualité pondent régulièrement leur crotte imprimée. Elle est sans surprise et parfois c’est exactement ce qu’ils ambitionnent : ils ont leur public qui n’entend pas être bousculé, qui va au livre comme au supermarché, attendant de trouver tel produit sur tel rayonnage, on entre, on achète on sort, c’est de la consommation on n’en demandait pas plus. Surtout pas. Dans ce rayon (surgelé prêt à cuisiner) je m’étonne toujours de voir que, malgré leur mort cérébrale qui doit remonter à bien longtemps, tels les éléments radioactifs, Christine Angot, Philippe Sollers, Poivre d’Arvor-écrivain (pardon de ne pas donner de liste complète, mais ils sont nombreux, croyez-moi) continuent à émettre leurs radiations. Ce sont des écrivains et ils clament bien fort leur droit à cette appellation incontrôlée (écrits vains, pauvres forêts ) à longueur d’interviews, d’entretiens, de placards publicitaires dans la presse, à la télévision, sur les ondes. Qu’on leur laisse cette étiquette. Ils la méritent : à date fixe et régulière, ils pondent leurs… oeufs et les négocient auprès de leur éditeur fidèle (en principe, ils vendent et bien, sinon la vacuité de leur production les aurait fait disparaître depuis longtemps) qui écoule les stocks auprès de lecteurs qui croient entrer dans un univers alors qu’ils ne font que tourner les pages en marchant le long d’une autoroute, dans la pollution des gaz d’échappement et le bruit d’une circulation intense. Voilà pour les écrivains dans l’acception que nous lui donnons dans ces lignes.
Celui que j’appellerai artiste écrivain risque sa vie ou au moins sa santé mentale, ses rares certitudes et son confort intellectuel à chaque ligne. Il ne s’écoute pas écrire, il va à la mine (charbon ou or, il ne sait pas ce qu’il va trouver, mais il va remonter, pour nous, le trésor en surface), il est aussi concis et audacieux que possible. Son livre nous transforme en profondeur, on s’arrête souvent pur relire une phrase, revenir en arrière, son œuvre est un corps vivant qui réagit au moment où nous nous emparons, un sommet qui se laisse conquérir, une mer qui nous entoure, berce et caresse. Le livre fermé, son souvenir, son parfum nous poursuit encore, des phrases nous hantent, des images, surgies dans notre esprit comme de vieux compagnons familiers. Le plus souvent, l’écrivain artiste vit (mal, meurt dans l’incompréhension, souvent de tuberculose si ce n’est pas carrément de misère voire Orwell, David Thoreau) dans l’ombre des mercenaires du jour qui ont la parole insignifiante et le verbe haut, mais la postérité lui fait généralement justice. Rarement best seller, son livre se fraie un chemin à long terme et se recommande entre initiés comme une bonne médecine ou un cru exceptionnel. Le temporel appartient aux écri-vains, l’éternité aux autres. Mais comme elle doit leur sembler longue l’antichambre de cette reconnaissance méritée.
Pour compenser l’injustice, un banc idéal pour artiste écrivain, dans l’écrin des couleurs du monde et des roses trémières associées.

lundi 14 juillet 2008

FETNAT


Toutes les festivités à caractère nationa-l ou –iste me sont indifférentes, mais à part que cela donne un jour de repos au brave peuple, ces trois couleurs vont bien ensemble.

dimanche 13 juillet 2008

FEUX... DE VIES


Hier, fleurs d’artifices sur la Plage de l’Ecluse. Les lumières, d’abord en bouton, s’épanouissaient en vastes corolles, puis, comme toute chose ici-bas, disparaissaient en perdant… des pétales. Mais ces éclats d’énergie continuaient à vivre : tombés entre terre et mer, ils devenaient phares. Ou réverbères, veilleuses, feux de détresse. Pour guider nos pas sur le chemin de ronde de notre sursis terrestre. Oscar Wilde et Andersen ont écrit de belles pages sur la courte vie de star de ces lumières qui ne durent que le temps d’une ascension.

samedi 12 juillet 2008

LE PRINTANIA-12 juillet 2008


Je prenais les adorateurs de la Bretagne, en tout cas ceux que je voyais à Paris pour des snobs finis qui se faisaient mousser avec leurs histoires de voiles, de grande maison à retaper, de soins aux hortensias. Pour moi, il ne s’agissait que d’un ramassis de masochistes qui allaient se les geler sur les plages d’un océan infréquentable, se bourrer de crêpes qui ne nourrissent pas son quidam et danser autour d’un menhir couronnés de gui qui tache, ou de houx qui pique, je ne sais plus cela fait longtemps que je n’ai pas relu Astérix.
Un jour, histoire de faire connaître son pays à l’enfant, histoire de l’aérer aussi pour qu’il ait sa dose d’iode marin et d’embruns, je choisis la destination Ultima Thulé. Plus précisément Saint-Malo. Sortant de la gare, un local nous renseigne : « la ville est par là, à trois kilomètres », on s’engage en pensant qu’on allait trouver des champs d’artichauts et des élevages porcins, sur la chaussée du Sillon à partir de Paramé. Et soudain, on l’a aperçue, elle nous guettait. Depuis des siècles. Au lointain, mais bien présente, attirante comme un aimant, irrésistible, majestueuse et sûre d’elle : unique La cité corsaire s’approchait de nous à chaque pas. C’était le plus beau paysage que j’avais vu de ma vie. Vingt ans après, malgré des voyages aux antipodes, cela n’a pas changé. Une ville de conte de fées parachutée sur la mer. Depuis ce coup de foudre, il y a une génération en temps humain, ma passion n’a fait que grandir. Et je n’arrête pas de découvrir de nouveaux lieux. Emerveillée à chaque fois. Le dernier est ce restaurant-hôtel près du Bec de la Vallée, au début de la promenade du Clair de Lune à Dinard. Le Printania est une merveille de maison, meublée breton (ces lits clos où les gens dormaient assis, pour avoir plus chaud) avec un restaurant et un salon bow window surplombant l’eau, une vitrine toujours ouverte vers la tour Solidor, Saint-Servan, la cité corsaire intra muros (ah, ces noms ! on voyage déjà, sentez le pont du bateau tanguer sous vos pas), une avancée où il fait bon « slurper » ses huîtres, boire son cidre pendant que le soleil se couche sur la dentelle issue de millénaires de combat amoureux entre terre et mer.
En prime : l’amabilité réelle, charmante et sans afféterie du service dont voici l’échantillon d’un sourire.

Anca sur les ondes


Lecteurs chéris, comme nous sommes à la veille d’un long week-end que vous allez consacrer, je vous connais comme si je vous avais écrits (non, je dé-blogue), le samedi à vous reposer, le dimanche à faire ce que je pense et que vous préférez, le lundi à dormir et le mardi à manger/aller à la plage /vous promener sous les feux d’artifices pour attraper des fusées perdues, je dois vous proposer un peu de culture dans ce monde de brutes. Je vous signale donc que je « passe » sur France Culture le mardi 15 juillet à 15 heures dans l’émission " à plus d'un titre" de Toufik Hakem. Pendant une demi-heure vous pourrez entendre ma douce voix déblatérer sur des sujets d’actualité (où je comprends autant que vous) et répondre de son mieux à des questions intelligentes sur mes deux romans parus en mai.
Pour les amateurs de folklore qui n’écoutent que la musique des mots et n’en entendent pas le sens, il y aura « mon-merrrveilleux-accènt-ne-le-perdez-surtout-pas ». Tiens, ils ont raison, je vais le mettre dans mon portefeuille, ces petites choses sont si vite égarées… comment chantait Brel ? « Salut à toi, dame Bêtise, toi dont le règne est méconnu. »
Pour ceux qui s’en fichent/ n’ont pas la radio/ ne savent pas trouver France Culture/ni sur un transistor/ni sur leur ordinateur/en direct /podcasté, en lot de consolation cette image de la culture de plage jeuns, un grand classique à l’émergence duquel j’assiste depuis des années : le club des Ecureuils !

PS L'émission sera écoutable sur le site franceculture.com pendant une semaine à partir de cette date. Je suis une Bretonne têtue, hein ?

vendredi 11 juillet 2008

PREMIERE


Adorés lecteurs chéris, je sens que je vous soûle avec ma Bretagne. Vous souffrez en silence, je le vois car il n’y a pas plus de commentaires quand je parle de mon réduit celte que de banane au pôle Nord. Sud non plus d’ailleurs. Bon, le lecteur est notre roi, passons au sujets sérieux. Abandonnons les chansons marines, les bolées de cidre et les moeurs corsaires pour un peu de culture.
Aujourd’hui commencent en Avignon les représentations de « Toujours ensemble », la pièce qui a connu le plus de succès de toutes celles que votre servante a écrites. Pièce pas trop mal écrite avouons-le, mais qui, comme toute pièce n’acquiert un vrai visage que lorsqu’elle est incarnée par des comédiens. J’ai vu cette version et j’ai admiré le travail, la ténacité, le sérieux et la sensibilité de l’équipe. Bravo à Séverine Garde, Jean-Paul Daniel, Amandine Jarry et à tous leurs autres camarades. C’est au Théâtre de l’Albatros et c’est pour la deuxième année qu’ils présentent le spectacle. Allez les voir ! Et pour eux, toutes les bonnes ondes qu’un auteur peut transmettre à l’autre bout du pays.
Je n'aime pas dire de gros mots, mais je n'en pense pas moins...

Retour aux sources… de la Rance


Après deux ou trois exercices imposés (poste, échange de transformateur, courrier, coups de fil) je fonce vers la Gare Montparnasse. Mais bon sang mais bien sûr, je ne devrais pas emprunter l’Avenue Pasteur, l’arrêt du métro qui s’y trouve est condamné pour cause de travaux. Je rebrousse chemin, change à Nation, et soudain … mais bon sang mais c’est bien sûr : jusqu’en septembre pas de métro entre Porte d’Italie et Nation. Pour travaux ! Je sors le plan Orsec, pensant attraper la une pour changer à Châtelet et continuer avec la quatre, les moniteurs annoncent un accident sur la ligne. Je remonte en surface, des taxis passent, mais les deux mains pris par les valises (ordinateur, appareil photo, clefs 3G, sans tout cela je ne pourrai pas être près de vous, mes adorés lecteurs bijoux) je ne peux pas leur faire signe. J’essaie des grimaces, mais cela ne fonctionne pas. Je me mets donc sur l’orbite de la place de la Nation jusqu’à la borne de taxis du même nom. Evidemment, pas une voiture pendant… trois siècles. Il est moins une quand enfin un taxi arrive, je le partage avec une charmante Françoise, ophtalmo’ rue Docteur Roux, conversation passionnante mais je ne revis que lorsque la Tour Montparnasse est en vue.
Le train de Saint-Malo est bondé, un bagage atterrit dans la voiture neuf sur l’ordinateur qu’un malheureux à laissé ouvert sur sa tablette, le PC est ramené du plancher en vie végétative, on appelle un conducteur pour qu’il constate la mort cérébrale, l’acte de décès servant pour l’assurance. Je constate une fois de plus un phénomène étonnant : au départ de Paris, tous les voyageurs se marchent sur les pieds, s’engueulent, se poussent mutuellement les bagages, les enfants braillent, les couples s’accusent, les solitaires boudent… mais aux abords de Rennes, le ton baisse, deux ou trois personnes commencent à parler à leur voisin, certains s’extasient sur les petits enfants des autres, des couples s’embrassent, les solitaires s’endorment ou regardent le paysage, des enfants braillent encore un peu mais c’est pour le principe et cela devient même mélodieux. Nous partîmes cinq cents… dingues et nous nous retrouvâmes à peu près autant de charmants compagnons de voyage. Serait-ce l’air du large qui apporte cet apaisement, ce soudain voile de civilisation recouvre tout avec douceur et naturel ? En ce qui me concerne, j’ai fait un voyage exquis, ma voisine, Elisabeth, directrice de maisons de retraite, ne m’a raconté que des choses passionnantes, Allez, une que je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous : il y a des personnes du quatrième âge qui n’arrivent plus à parler, cependant, elles sont capables de chanter sans faute des chansons entières.
Sur le quai de la gare de Saint-Malo j’étais redevenue vivante : vibrante avec la brise, éclairée par un soleil qui vous peint un sourire irrésistible sur les lèvres, le pas alerte, le regard caressée par la lumière triomphante de ce pays de peintres. Ah, je vous proposais de squatter Moulinsart, j’ai trouvé mieux, Port Breton, château de mer construit en 1923 pour la richissime lady Meyer Sassons. Winston Churchill qui avait du goût, y a fait des séjours entre 1934 et 1939. On y va ? On peut : c’est à la fois un jardin zoologique, un parc, un jardin botanique et un parcours forme que la ville de Dinard ouvre aux habitants. Kenavo ar verchal !

jeudi 10 juillet 2008

Première


Pascal, Corinne, Isabelle, Benoît, l'auteur, Jean-François, Christophe, l'équipe de "La Patiente" de Anca Visdei, ce soir après la première au Théâtre Darius Milhaud à Paris.

mercredi 9 juillet 2008

LE BLOG DE JEREMY


Le blog de Jérémy, le premier que je recommande :
http://n3uf4-n3uf5.skyblog.com

Humour, harmonie, fraîcheur, ouverture et musique. Attachant.Un blog sympathique, fait par un garçon très intéressant, avec des amis charmants.
qui ont la délicatesse de me faire un peu de pub’ pour ce soir,
merci les potes !
Et la photo d'une idylle de vancances.

mardi 8 juillet 2008

C’EST DU GEORGIEN…


Ce samedi 5 juillet, à Tbilissi, dans le cadre de l'Expo-livres des régions entourant la Mer Noire, les Editions Agora ont publié trois de mes pièces en traduction géorgienne.
Voici le livre. J’ai eu quelques peine à… me lire. Si c’est aussi votre cas, voici le mode d’emploi livré par l’éditrice, Marina Balavadzé.
« Je suis ravie que la couverture vous plait.
Le livre est sortie dans la collection "Avant-scène" qui est écrit en vertical.
En gros avec les lettres rouges est écrit "Toujours ensemble", titre de la première pièce du recueil.
Et en bas avec les lettres blanches - votre nom ».
« Toujours ensemble » traduite par M.Georges Ekizachvili
vient de recevoir le prix du concours de la Fondation Thoumanichvili qui distingue la meilleure traduction d’une pièce étrangère inédite.
Les autres pièces du volume sont « Dona Juana »
traduite par Mme Gouranda Datachvili
et « Photo de classe » traduite par Mlle Kethy Kvantaliani.
Troublant de se voir traduit dans une langue dont on ignore même l’alphabet. Emouvant. Merci Marina, Georges, Gouranda, Kethy, Christian et Pierre Laurent !

lundi 7 juillet 2008

De passage à Paris... en rêvant de re (de) venir Bretonne


Brève parenthèse, le dernier travail avant l’été, assister à la première de ma pièce, La Patiente au Théâtre Darius Milhaud, puis Bretagne à volonté ! Je vais me la jouer comme dans Le Blé en Herbe de Collette où l’on retrouve des citadins qui passaient leurs étés en Bretagne. Les veinards !
Trois nuits encore dormir… avant le grand large ad libitum. Les marées avaient une amplitude sublime cette saison ! Samedi, sur la plage de l’Ecluse, les vagues dépassaient souvent le bastingage devant le casino et des centaines de passants jouaient avec la mer, se faisant asperger un coup, trompant la mer un autre… Asperging syndrom ?
Consolation : je retrouve mon petit jardin, aux abricots presque mûrs, envahi par les mauvaises herbes, les figues dans leur adolescence, quelques roses anglaises écloses, les limaces en pleine offensive, je retrouve mon piano, le théâtre et des amis… et une immense lessive de marinières en attente.
Mon âme est déjà plus loin. Encouragé par un reportage découvert aujourd’hui pas hasard sur la chaîne Planète : un descendant de capitaine au long cours estonien parle. J’adore ce pays ! j’y ai même placé l’intrigue de mon récit « Maître Poperkunais, un avocat qui aimait les Bordeaux français mais réparait tout seul sa chasse d’eau ». Je reviens à mon vieil Estonien : il a vécu l’époque où les Soviétiques, après avoir envahi son pays pendant la seconde guerre mondiale, ont détruit toute le flotte qui avait eu la mauvaise idée de rentrer, au lieu de se réfugier dans le premier port étranger, il a vécu dans K, ce port à la Baltique où l’on naissait capitaine de bateau l’époque où l’occupant avait dressé des barbelés sur la plage pour interdire aux Estonien ne fût-ce que fouler la plage et approcher la mer. Il s’est exilé et n’est revenu qu’avec l’indépendance… et la disparition des barbelés. Et voici son viatique : « La proximité de la mer rend les gens audacieux. (… ) la mer transmet une force qui fait accomplir de grandes choses. »
Une image de mon cœur qui se languit des rives de l’océan. Femme libre, toujours tu chériras la mer ... Pour l’instant, mes bateaux sont à sec, mais je sens déjà la marée arriver à pleins naseaux. « Mi s-au înnecat toate corâbiile » . Ce n’est pas de l’estonien. Mais demain sera un autre jour…

samedi 5 juillet 2008

UNION ET HARMONIE - 5 juillet 2008



Dans la baie de la Rance, tous les navigateurs connaissent un petit phoque, égaré dans les eaux bretonnes, qui se laisse caresser en flottant sur le ventre. Cette année, on a signalé aussi une famille de dauphins, certains l’ont vue, d’autres entendu parler seulement. Je pars vérifier. Vous avez dit terre de légendes ? D’ailleurs, entre chien et loup la mer, la terre, le ciel se confondent encore plus qu’à l’ordinaire, qui est qui ? On est un. Libérez les bateaux encagés ! Et les autres prisonniers…

INVITATION


C’est un grand jour. Parce que c’est samedi. D’abord ! Comme disent les petits en guise d’argument définitif. Ensuite, à partir d’aujourd’hui, c’est pleine saison en Bretagne, donc trois bateaux de plus en fin de journée pour relier Dinard à Saint Malo, je ne resterai plus bloquée dans la cité corsaire pour cause de dernier bateau raté. Ensuite je pense à vous. Très fort. Le compteur de mon blog vous estime à plus de deux mille, ce qui est beaucoup. Une belle grande famille pour la fille unique restée primipare que je suis. Je voulais vous faire une surprise. C’était l’invitation à la première de ma pièce à Paris. La salle a 70 places ; pour 2000 c’est un tout petit peu juste, alors deux solutions : soit boire la potion d’Alice de Lewis Caroll pour rapetisser, soit ne pas oublier de réserver sa place au numéro que voilà, pour être sûr d’y entrer. Je vous conseille la réservation, j’ai des doutes sur les qualités bio’ de la potion. Je vous y attends ?

vendredi 4 juillet 2008

LA BRETAGNE EST... DESIGN


Patrick Timsit dit dan sl’ un de ses sketches que les Portugais ne sont pas design.
C’est une boutade, mais elle m’a aidée à comprendre pourquoi j’adore la Bretagne, elle est à la fois brut de décoffrage et… design. Elle est éternelle, parfois presque moyenâgeuse et à la fois si jeune, presque enfantine. J’ai embarqué en début d’après-midi sur la Compagnie Corsaire pour la traversée de Dinard à Saint-Malo. J’avais un but précis : la Librairie du Môle, rue de Dinan. Monsieur Chide, l’antiquaire dinardais de la rue du Maréchal Leclerc, m’a donné cette adresse infaillible. Comme c’est un homme de goût, j’ai suivi. A la Librairie-galérie, Monsieur Duquesnoy, peut vous trouver n’importe quel livre, même si vous n’avez qu’une idée vague de l’auteur, du titre. Parfois il y arrive juste parce qu’on lui raconte le sujet de l’ouvrage. Monsieur Duquesnoy n’était pas là, mais la librairie était une caverne d’Ali Baba et la gentillesse de sa collègue exquise. On cherchait un livre sur Suzanne Sontag sur la banque de données quand m’est venue l’idée de surfer pour voir si mes deux romans, « Confession d’une séductrice » et « L’Exil d’Alexandra » étaient faciles à dénicher. Quelle ne fut pas ma surprise de me découvrir, sur un site assez fréquenté, « auteur roumain de littérature française ( !) » chapeautant deux autres sujets, un peu disparates : le décès de Monseigneur Lustiger et « Femmes roumaines et des Pays de l’Est cherchent l’âme sœur ». Authentique ! Faut-il voir un rapport entre Monsieur Lustiger et les candidates au mariage ? Ou un rapport entre moi et Le Monseigneur ? Sauf celui qui « prêche au couvent » dans les Bigotes de Brel, je ne vois pas…Je suis partie discrètement en faisant tout de même emplette de ma bible, « Walden » de David Thoreau et mon livre–cinéma d’horreur (j’adore avoir peur en lisant la nuit des contes qui font froid dans le dos), un ouvrage sur les korrigans et autres morganes. J’ai embarqué sur l’Etoile de Bretagne pour le retour et, devant la pointe du Moulinet, j’ai pensé que je new vous avais pas envoyé de carte postale aujourd’hui. La voici. Au verso il est écrit : « En Bretagne aussi, je pense à vous ».

jeudi 3 juillet 2008

Théâtrales estivales


Il n’y a plus d’été, je ne parle pas de l’orage qui a giflé de matin toute la Bretagne, mais de la saison théâtrale. Deux jeunes compagnies joueront mes pièces cet été, qu’elle soient récompensées pour leur courage… et leur bon goût. L’une d’entre elles se produira à Paris avant de s’envoler porter la bonne parole à San Francisco, je vous en dirai davantage ce samedi, j'avais déjà promis.
L’autre, le Théâtre sur le Fil est en train de faire ses bagages pour bivouaquer en Avignon pour toute la durée du Festival et y jouer « Toujours ensemble ». D’après la représentation que j’ai vue à Brives, je trouve qu’ils mériteraient un plein succès. C’est d’ailleurs ce que je suis en train de dire à Stéphane Jacquemin, journaliste à Totem, dans l'entretien enregistré à l’issue de la représentation au Théâtre des Gavroches. Les deux tonneaux rouges qui nous entourent ne sont pas des balises de détresse mais des provisions de bons vœux pour la réussite du spectacle en Avignon. Pourvu que le public aille les voir au Théâtre de l’Albatros, ensuite, je ne me fais plus de souci. Séverine, Amandine, Jean-Paul, Rodolpho et Emilie, hissez haut et… bon vent.
Avec la bénédiction de votre auteur.

mercredi 2 juillet 2008

Familiales


Anna de Noailles trouvait des ressemblances entre la Corne d’or d’Istanbul et l’entrée de la Rance, donc elle baptisa Dinard le Bosphore d’Occident , conclusion logique : je suis à Byzance, d’où « je vous écris, espérant que ma lettre va vous trouver en bonne santé » , formule consacrée par les enfants en colonies de vacances que l'on obligeait, les après-midi de pluie, à écrire à la famille. Vous êtes la mienne, donc je me suis même « fendue » d’une image prise avec mon appareil. J’ai fait une croix à l’endroit où je me trouve, mais elle est microscopique. Telle notre planète infime, perdue dans l’immensité de l’Univers, mais unique, telle je me sens sur cette belle terre de Bretagne. Conclusion ? Small is beautiful ! And joyful. Full !
A part cela, une idée me vient, puisque vous êtes ma famille, il faut que je n ‘oublie pas de vous inviter, surveillez le blog ce samedi !

Evasion... à Moulinsart


En quittant Paris hier, j’étais devenue une machine qui tournait à vide. Je m’obstinais à m’occuper de la promotion de mes deux romans alors qu’à une exception près, notable ! tout le monde avait le cerveau en vacances. J’étais l’emmerdeuse qui voulait pousser les autres à travailler, camarades un dernier effort, parlons de mes livres avant que la déferlante des sorties de septembre ne balaie tout sur son passage ! Ben non : ils avaient déjà un parasol sur chaque neurone. Certains n’avaient donc qu’un seul parasol en tout. Comme sur le fonds j’avais tout de même raison, on ne pouvait pas dire non franchement, mais on me « baladait » : parlez à mon assistante, moi je suis pris avec la rentrée de septembre (évidemment anticiper permet de ne pas faire le travail d’aujourd’hui) ou avec d’autres écrivains (parce que moi je suis quoi, la bonne bretonne , la jeune fille au pair, la femme de ménage, la stagiaire en CDD?) , après quelques jours, l’assistante vraiment ne pouvait rien faire sans le chef, mais le chef n’est jamais là, ah oui j’avais raison, mais elle ne peut rien pour moi, désolé… Et ils sont censés s’occuper de ma promotion. D’ailleurs, s’ils ne sont pas étudiés…, ils sont payés pour. Peut-être qu’ils pourraient faire quelque chose pour réparer mon électricité, s’occuper de mon chat ou arroser le jardin… Ils doivent bien pouvoir servir à quelque chose tout de même… N’ayant pas trouvé leur utilité, ni le moyen de les faire bouger, j'ai donc annulé tous mes rendez-vous de la semaine et je suis partie me faire voir chez les Bretons… Le premier jour j’ai dormi, le second aussi, c’est vrai que c’est bon de ne rien faire, j’aurai dû commencer plus tôt !
Prise d’une angoisse ce soir, pensant à mes adorés lecteurs chéris qui ne verront rien de nouveau sur mon blog, comme je suis incapable de vous dire « je en peux rien pour vous, désolée » j’ai déniché cet endroit, figurant sur les cartes sous le nom de Villa Eugénie, mais je suis sûre que vous avez reconnu Moulinsart, il est à deux pas du Prieuré où je crèche pour l’instant et il me donne des envies de squatt. Mardi je dois rentrer à Paris pour la première de ma pièce La Patiente au Théâtre Darius Milhaud. Oui, bien sûr, je me réjouis, mais je suis si bien ici que je compte les jours avec un soupir pour chaque soir dinardais qui s’écoule inexorablement.
Pour mettre un peu de piment, mon téléphone portable, seul lien avec le continent, a au un infarctus ce soir et ma messagerie mail, soudain pleine, s’est déclarée en grève. Ce ne sont pas des hasards, n’est-ce pas ? Le destin allié à l’inconscient disent : ras le bol, coupons les amarres, concentrons nous sur le réduit… vital. Un bon conseil : prenez des vacances. Vous venez squatter Moulinsart avec moi ? Il y a des pièces pour tout le monde.

Art africain



Oui, je sais, cela n'a pas l'air, mais pourtant c'est la Bretagne. Une belle exposition : "Gloire de la Femme dans l'art africain". Au Palais des Arts à Dinard. Commencée il y a deux jours, elle durera jusqu'à la mi septembre. Ma préférée est une statuette de femme portant sur ses épaules un animal attentif, vif, flairant à gauche , à droite. Elle est censée insufler de l'énergie à ceux qui la possèdent. Mais qui est donc l'animal aux aguets? Son âme, sa raison, sa méfiance, son expérience?