mercredi 2 juillet 2008

Evasion... à Moulinsart


En quittant Paris hier, j’étais devenue une machine qui tournait à vide. Je m’obstinais à m’occuper de la promotion de mes deux romans alors qu’à une exception près, notable ! tout le monde avait le cerveau en vacances. J’étais l’emmerdeuse qui voulait pousser les autres à travailler, camarades un dernier effort, parlons de mes livres avant que la déferlante des sorties de septembre ne balaie tout sur son passage ! Ben non : ils avaient déjà un parasol sur chaque neurone. Certains n’avaient donc qu’un seul parasol en tout. Comme sur le fonds j’avais tout de même raison, on ne pouvait pas dire non franchement, mais on me « baladait » : parlez à mon assistante, moi je suis pris avec la rentrée de septembre (évidemment anticiper permet de ne pas faire le travail d’aujourd’hui) ou avec d’autres écrivains (parce que moi je suis quoi, la bonne bretonne , la jeune fille au pair, la femme de ménage, la stagiaire en CDD?) , après quelques jours, l’assistante vraiment ne pouvait rien faire sans le chef, mais le chef n’est jamais là, ah oui j’avais raison, mais elle ne peut rien pour moi, désolé… Et ils sont censés s’occuper de ma promotion. D’ailleurs, s’ils ne sont pas étudiés…, ils sont payés pour. Peut-être qu’ils pourraient faire quelque chose pour réparer mon électricité, s’occuper de mon chat ou arroser le jardin… Ils doivent bien pouvoir servir à quelque chose tout de même… N’ayant pas trouvé leur utilité, ni le moyen de les faire bouger, j'ai donc annulé tous mes rendez-vous de la semaine et je suis partie me faire voir chez les Bretons… Le premier jour j’ai dormi, le second aussi, c’est vrai que c’est bon de ne rien faire, j’aurai dû commencer plus tôt !
Prise d’une angoisse ce soir, pensant à mes adorés lecteurs chéris qui ne verront rien de nouveau sur mon blog, comme je suis incapable de vous dire « je en peux rien pour vous, désolée » j’ai déniché cet endroit, figurant sur les cartes sous le nom de Villa Eugénie, mais je suis sûre que vous avez reconnu Moulinsart, il est à deux pas du Prieuré où je crèche pour l’instant et il me donne des envies de squatt. Mardi je dois rentrer à Paris pour la première de ma pièce La Patiente au Théâtre Darius Milhaud. Oui, bien sûr, je me réjouis, mais je suis si bien ici que je compte les jours avec un soupir pour chaque soir dinardais qui s’écoule inexorablement.
Pour mettre un peu de piment, mon téléphone portable, seul lien avec le continent, a au un infarctus ce soir et ma messagerie mail, soudain pleine, s’est déclarée en grève. Ce ne sont pas des hasards, n’est-ce pas ? Le destin allié à l’inconscient disent : ras le bol, coupons les amarres, concentrons nous sur le réduit… vital. Un bon conseil : prenez des vacances. Vous venez squatter Moulinsart avec moi ? Il y a des pièces pour tout le monde.

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