vendredi 11 juillet 2008

Retour aux sources… de la Rance


Après deux ou trois exercices imposés (poste, échange de transformateur, courrier, coups de fil) je fonce vers la Gare Montparnasse. Mais bon sang mais bien sûr, je ne devrais pas emprunter l’Avenue Pasteur, l’arrêt du métro qui s’y trouve est condamné pour cause de travaux. Je rebrousse chemin, change à Nation, et soudain … mais bon sang mais c’est bien sûr : jusqu’en septembre pas de métro entre Porte d’Italie et Nation. Pour travaux ! Je sors le plan Orsec, pensant attraper la une pour changer à Châtelet et continuer avec la quatre, les moniteurs annoncent un accident sur la ligne. Je remonte en surface, des taxis passent, mais les deux mains pris par les valises (ordinateur, appareil photo, clefs 3G, sans tout cela je ne pourrai pas être près de vous, mes adorés lecteurs bijoux) je ne peux pas leur faire signe. J’essaie des grimaces, mais cela ne fonctionne pas. Je me mets donc sur l’orbite de la place de la Nation jusqu’à la borne de taxis du même nom. Evidemment, pas une voiture pendant… trois siècles. Il est moins une quand enfin un taxi arrive, je le partage avec une charmante Françoise, ophtalmo’ rue Docteur Roux, conversation passionnante mais je ne revis que lorsque la Tour Montparnasse est en vue.
Le train de Saint-Malo est bondé, un bagage atterrit dans la voiture neuf sur l’ordinateur qu’un malheureux à laissé ouvert sur sa tablette, le PC est ramené du plancher en vie végétative, on appelle un conducteur pour qu’il constate la mort cérébrale, l’acte de décès servant pour l’assurance. Je constate une fois de plus un phénomène étonnant : au départ de Paris, tous les voyageurs se marchent sur les pieds, s’engueulent, se poussent mutuellement les bagages, les enfants braillent, les couples s’accusent, les solitaires boudent… mais aux abords de Rennes, le ton baisse, deux ou trois personnes commencent à parler à leur voisin, certains s’extasient sur les petits enfants des autres, des couples s’embrassent, les solitaires s’endorment ou regardent le paysage, des enfants braillent encore un peu mais c’est pour le principe et cela devient même mélodieux. Nous partîmes cinq cents… dingues et nous nous retrouvâmes à peu près autant de charmants compagnons de voyage. Serait-ce l’air du large qui apporte cet apaisement, ce soudain voile de civilisation recouvre tout avec douceur et naturel ? En ce qui me concerne, j’ai fait un voyage exquis, ma voisine, Elisabeth, directrice de maisons de retraite, ne m’a raconté que des choses passionnantes, Allez, une que je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous : il y a des personnes du quatrième âge qui n’arrivent plus à parler, cependant, elles sont capables de chanter sans faute des chansons entières.
Sur le quai de la gare de Saint-Malo j’étais redevenue vivante : vibrante avec la brise, éclairée par un soleil qui vous peint un sourire irrésistible sur les lèvres, le pas alerte, le regard caressée par la lumière triomphante de ce pays de peintres. Ah, je vous proposais de squatter Moulinsart, j’ai trouvé mieux, Port Breton, château de mer construit en 1923 pour la richissime lady Meyer Sassons. Winston Churchill qui avait du goût, y a fait des séjours entre 1934 et 1939. On y va ? On peut : c’est à la fois un jardin zoologique, un parc, un jardin botanique et un parcours forme que la ville de Dinard ouvre aux habitants. Kenavo ar verchal !

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