dimanche 27 novembre 2011

C'est du lard ou du...?


Dans une campagne d'élections balkaniques j'avais bien vu un candidat se retrousser les manches ostensiblement pour nettoyer le pays de la corruption, toute mon enfance j'ai vu Lénine, barbiche en avant , tirant sur sa veste à Smolny comme pour retenir un trop plein d'élan et ne pas tomber de la tribune où ses partisans l'avaient hissé, mais voir sur les murs de Lausanne ce candidat qui, pour se montrer prêt (en tout cas c'est ce que dit le texte) noue sa cravate, vraiment, je suis ... sciée. A moins qu'il la dénoue....
Quoi qu'il en soit mon appareil photo facétieux ou le soleil de midi lui envoient un rayon prometteur... pour l'éclairer. Sinon ce sera râpé.

jeudi 17 novembre 2011

Et dire que Nyssen est mort...

C'est dur d'être orphelin. A tout âge. Mon père dort au cimetière du Bois de Vaux à Lausanne et je ne suis toujours pas arrivée à écrire sur lui le livre qu'il mériterait. Mon premier père spirituel, celui qui m'a possé dans la voie épineuse de la littérature, Alexandru Mitru, est parti aussi. J'ai eu au moins le bonheur de lui dédicacer de son vivant mon premier livre en français. Un autre père spirituel vient de s'en aller. Hubert Nyssen avec lequel j'ai eu le plaisir, le bonheur, l'honneur, la joie de travailler mon premier roman chez Actes Sud, "L'Exil d'Alexandra". Un être merveilleux : cultivé, charmant, charmeur, enthousiaste, un éditeur écrivain, un homme de talent mais aussi de stratégie, un passionné de littérature et d'écrivains qui éditait des merveilles dans la formidable maison qu'il avait créée, Actes-Sud, et qui, presque jusqu'au bout s'est occupé de sa collection "Un endroit où aller". Quo vadis, Domine? Et maintenant, où vais-je aller?

Humour hospitalier



J'adore l'hôpital St Antoine. D'abord parce qu'on m'y a sauvé jadis la vie, ensuite parc- qu'il est à deux pas de chez moi, puis parce qu'il permet en entrant par de Boulevard Diderot d'en sortir par le Faubourg Saint Antoine en jouissant du plaisir quotidien mais inestimable de ne pas être hospitalisé. Durant l'une de ces traversées qui m'aident à positiver, je tombe sur ce petit coin de verdure et de couleur. Une main espiègle a tracé à la peinture rouge le mot PSY, une autre, sûrement la même qui a apporté sur ce coin de bitume un figuier en pot et quelques plantes a protesté contre l'enlèvement crapuleux du règne végétal. Interrogé, le jeune homme sympathique de la photo a précisé qu'il n'était pas psy mais qu'il travaillait juste à la cafétéria de l'hôpital.

dimanche 13 novembre 2011

Les dimanches d'Aligre


Sur la Place d'Aligre, comme tous les jours, fête des objets anciens, bonheurs tactiles et osmiques, passants gouailleurs et vendeurs philosophes, un rayon de soleil vous dore tout cela à la feuille de tendresse est le vieux monde devient tout neuf. Je l'aime mon douzième arrondissement, depuis un bail que je ne m'en lasse, un long bail d'amour, et pourtant ce n'est qu'aujourd'hui que je me rends compte que sur la place, à côté du clocher, les arbres sont des palmiers dattiers. Jeudi, ce sera le Beaujolais nouveau mais aujourd'hui les dattes semblaient mûres aussi. Séparés par le clocher, les palmiers et le réverbère 1900. Ah France , diversité est ton nom. Comme cette inénarrable soupière (voilà pourquoi je vous l'envoie en image) au dessus de la boîte PTT bien traditionnelle qui ne sourit pas en service. Vieilles dentelles et froid de novembre, de Ledru-Rollin à la rue de Bercy, carnaval des flagrants délits du passage du temps. Si un jour, "ah je les vois déjà...", bien après que je sois devenue immatérielle, on retrouvera sur un de ces étalages une vieille croûte que j'aurais peinte, un chapeau de mon bataillon de couvre-chefs ou l'un des livres qui me sera passé entre les mains, eh bien, j'en serais bien contente. Souriant ravie et enchantée, en équilibre sur la cime des palmier. A moins que je ne choisisse de m'enrouler autour du réverbère 1900 comme dans le dessin de l'ivrogne du Petit Prince... Finalement, je crois que je vais flotter jusqu'à l'horloge du clocher et faire revenir le temps un peu en arrière en déplaçant les aiguilles. Les vivants croient toujours manquer de temps.