lundi 25 mars 2013

Le Salon est fini, vive le le livre!

Pour une fois, j'ai vraiment vécu les quatre jours du salon, quel bonheur!
en boudant le stand officiel invité-on est dissident ou on l'est pas, en présentant mes divers éditeurs, dont le dernier pour la biographie d'Anouilh, et les "livres roumains" chez Actes Sud et à la Femme Pressée, ouff , merci Martine, merci Yvonne et merci à l'auteur de ces images, Mihaela Delamare, qui transmet toute la joie d'y avoir été et d'avoir rencontré consoeurs, confrères et surtout lecteurs.

samedi 23 mars 2013

Roumanie : Politique sans délicatesse, écrivains pris en ôtages

J'étais au Salon du Livre en train de signer joyeusement "Jean Anouilh- une biographie" que j'ai publié chez Bernard de Fallois...quand...

... "Quand la politique se mêle à la culture, les deux sortent perdantes" écrit Mirel Bran dans Le Monde daté 23 mars 2013. La messe est dite.

 Je suis passée deux secondes, en croisant au large du stand roumain, à la soirée d'ouverture du salon du livre 2013 dont la Roumanie (les lettres roumaines?) est/sont l'invité /les invités d'honneur.
Juste à temps pour assister à l'expulsion de contestataires, certes expansifs mais nullement dangereux.Tout à l'heure, Place des Auteurs P 42  je vais  faire une intervention sur web tv culture au sujet de la littérature roumaine. Et préparant ma prise de parole, je me demande comment cela se fait que mon roman sur la Roumanie, L'Exil d'Alexandra, est bien présent sur le stand de son éditeur français, Actes-Sud, mais surtout pas sur le stand roumain. Il en va de même d'autres de mes textes sur la Roumanie, Toujours ensemble (joué en ce moment au Laurette Théâtre de Paris) et Photo de classe édités aux Editions La Femme Pressée. Et je me dis que la culture-officielle-roumaine-de -Roumanie qui fait toute sa publicité et plonge ses vraies racines culturelles dans ses écrivains en exil (Istrati, Ionesco, Cioran, Eliade, Celan, Fondane, Isu,Noailles, Bibesco) évite soigneusement les plumes libres. 
Ce ne serait donc qu'un fond de commerce? Les apparatchik que je vois tout joyeux sur le stand roumain, auraient-ils participé à une "sélection dans la ligne actuelle politique?". Et je me retrouve, comme les grands écrivains vivant en Roumanie, qui ont boycotté le salon  du côté de ceux qui n'y sont pas puisqu'ils s'opposent naturellement, epidermiquement à une dégradation de la vie culturelle et à son encadrement par des politiques. Toujours dissident , cela doit être un destin. Même pour les êtres sans destin.

Rien n'est plus nuisible que la politique de la chaise vide, on sait que les absents ont toujours tort, mais les conditions ne sont peut être pas réunies, sur le stand roumain du moins, pour parler librement littérature. Je comprends désormais les écrivains qui ont boycotté  le stand, je suis contente de ne pas avoir "passé le tri des béni oui-oui", je ne jette pas la pierre à ceux qui à titre personnel son venus défendre leurs livres. Au demeurant, les écrivains absents ont refusé de se laisser instrumentaliser politiquement, en payant ce courage d'une moindre visibilité de leurs oeuvres.

Pour l'anecdote car, comme le disait le grand écrivain Caragiale "l'espace tragique des Roumains est le grotesque" je vous signale, parmi les écrivains officiels invités à s'exprimer,  un ancien directeur de l'institut culturel roumain qui s'était kidnappé lui-même (pour se faire de la pub? pour écarter les soupçons de collaboration avec la Sécuritaté que la diaspora commençait à nourrir?)  et qui fut retrouvé par la DST (qui prit l'affaire au sérieux, ah ces Français, aucun humour!) confortablement planqué, ravisseur de lui-même.

Si d'excellents écrivains roumains en arrivent à boycotter le stand roumain au Salon du livre de Paris, et on sait ce qu'il coûte à un auteur de ne pas venir défendre ses livres, ses idées, son éditeur, je pense que le moindre des soutiens que nous pouvons leur apporter, est de boycotter à notre tour, espérant qu'un jour viendra où une vraie fête des lettres roumaines (sans tri ni grenouillage) soit possible.

 Les lettres roumaines (d'écrivains vivant en Roumanie ou en exil) ont raté un rendez-vous où ils étaient chaleureusement attendus. Ce n'est ni la faute des livres, ni des auteurs... quelques collabos, contrebandiers de culture politique, ont saboté la fête et c'est tout un peuple (pays et exil confondus) qui se montre indigne de l'honneur qui lui est fait.
Sincères excuses, tristesse au moins égale. Et vive la littérature, sans politique et sans "délikatessen"!*

Politique et délicatesse, savoureux texte de IL Caragiale, du temps duquel le dangereux mélange explosif

lundi 18 mars 2013

le temps passe...


A soixante-quatre années de distance : la même épreuve olympique. Est-ce que le sport est le même?

dimanche 17 mars 2013

Au galop des Hussards


Au lendemain de la mort de Gide, le 19 février 1951, François Mauriac reçoit  dans son bureau du "Figaro "ce télégramme :
"Enfer n'existe pas. Stop. Tu peux te dissiper. Stop. Préviens Claudel". Signé Gide.

Interrogé par Mauriac, Roger Nimier que toutes les rédactions parisiennes donnaient comme expéditeur du "poulet" répondit  : "Je ne pense pas être l'auteur du télégramme, mais l'idée aurait dû m'en venir en effet". Je trouve l'anecdote dans "Au galop des Hussards" de Christian Millau. Et je me dis que j'aurais tant aimé vivre à cette époque-là où les écrivains faisaient ce métier pour le plaisir et la joie des canulars... au lieu de sourire comme des volatiles en cage devant un animateur vedette, si tant est qu'ils soient arrivés à se faire inviter devant une caméra.
Il y a quelques années, désespérée de voir sur les scènes françaises uniquement des auteurs américains adaptés (50% pour l'auteur du forfait), j'ai proposé à  mon agent et à l'un de mes éditeurs d'inventer un David Mc Touch, auteur aussi secret que Sallinger, dont j'allais adapter les oeuvres en français. Evidemment, je devais aussi écrire les oeuvres du dit Mc Touch. C'était un private joke, au collège, mon surnom étantt Mademoiselle N'y Touche. Agent et éditeur ont beaucoup ri puis conclu avec un sourire : "Cela marcherait peut-être mais ils ne vous le pardonneront jamais". Plus tristement ils ont ajouté: "Ils nous le pardonneront encore moins." Du coup, David Mc Touch a juste écrit quelques critiques dramatiques dans un journal dont je tairai le nom car la direction m'était complice.
Et dire que Borgès, Bioy Casarès, Jary se sont prêtés à ces innocentes et charmantes plaisanteries...
Mais où sont les neiges d'antan?


Pour le fun, cette citation du métro de Londres, le jour (et ce n'est pas par hasard, de la Saint Valentin.