Au lendemain de la mort de Gide, le 19 février
1951, François Mauriac reçoit dans son bureau du "Figaro "ce
télégramme :
"Enfer n'existe pas. Stop. Tu peux te
dissiper. Stop. Préviens Claudel". Signé Gide.
Interrogé par Mauriac, Roger Nimier que toutes les
rédactions parisiennes donnaient comme expéditeur du "poulet"
répondit : "Je ne pense pas être l'auteur du télégramme, mais l'idée
aurait dû m'en venir en effet". Je trouve l'anecdote dans "Au galop
des Hussards" de Christian Millau. Et je me dis que j'aurais tant aimé
vivre à cette époque-là où les écrivains faisaient ce métier pour le plaisir et
la joie des canulars... au lieu de sourire comme des volatiles en cage devant
un animateur vedette, si tant est qu'ils soient arrivés à se faire inviter
devant une caméra.
Il y a quelques années, désespérée de voir sur les
scènes françaises uniquement des auteurs américains adaptés (50% pour l'auteur
du forfait), j'ai proposé à mon agent et à l'un de mes éditeurs
d'inventer un David Mc Touch, auteur aussi secret que Sallinger, dont j'allais
adapter les oeuvres en français. Evidemment, je devais aussi écrire les oeuvres
du dit Mc Touch. C'était un private joke, au collège, mon surnom étantt
Mademoiselle N'y Touche. Agent et éditeur ont beaucoup ri puis conclu avec un
sourire : "Cela marcherait peut-être mais ils ne vous le pardonneront
jamais". Plus tristement ils ont ajouté: "Ils nous le pardonneront
encore moins." Du coup, David Mc Touch a juste écrit quelques critiques
dramatiques dans un journal dont je tairai le nom car la direction m'était
complice.
Et dire que Borgès, Bioy Casarès, Jary se sont
prêtés à ces innocentes et charmantes plaisanteries...
Mais où sont les neiges d'antan?
Pour le fun, cette citation du métro de Londres, le jour (et ce n'est pas par hasard, de la Saint Valentin.
Pour le fun, cette citation du métro de Londres, le jour (et ce n'est pas par hasard, de la Saint Valentin.
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