dimanche 17 mars 2013

Au galop des Hussards


Au lendemain de la mort de Gide, le 19 février 1951, François Mauriac reçoit  dans son bureau du "Figaro "ce télégramme :
"Enfer n'existe pas. Stop. Tu peux te dissiper. Stop. Préviens Claudel". Signé Gide.

Interrogé par Mauriac, Roger Nimier que toutes les rédactions parisiennes donnaient comme expéditeur du "poulet" répondit  : "Je ne pense pas être l'auteur du télégramme, mais l'idée aurait dû m'en venir en effet". Je trouve l'anecdote dans "Au galop des Hussards" de Christian Millau. Et je me dis que j'aurais tant aimé vivre à cette époque-là où les écrivains faisaient ce métier pour le plaisir et la joie des canulars... au lieu de sourire comme des volatiles en cage devant un animateur vedette, si tant est qu'ils soient arrivés à se faire inviter devant une caméra.
Il y a quelques années, désespérée de voir sur les scènes françaises uniquement des auteurs américains adaptés (50% pour l'auteur du forfait), j'ai proposé à  mon agent et à l'un de mes éditeurs d'inventer un David Mc Touch, auteur aussi secret que Sallinger, dont j'allais adapter les oeuvres en français. Evidemment, je devais aussi écrire les oeuvres du dit Mc Touch. C'était un private joke, au collège, mon surnom étantt Mademoiselle N'y Touche. Agent et éditeur ont beaucoup ri puis conclu avec un sourire : "Cela marcherait peut-être mais ils ne vous le pardonneront jamais". Plus tristement ils ont ajouté: "Ils nous le pardonneront encore moins." Du coup, David Mc Touch a juste écrit quelques critiques dramatiques dans un journal dont je tairai le nom car la direction m'était complice.
Et dire que Borgès, Bioy Casarès, Jary se sont prêtés à ces innocentes et charmantes plaisanteries...
Mais où sont les neiges d'antan?


Pour le fun, cette citation du métro de Londres, le jour (et ce n'est pas par hasard, de la Saint Valentin.

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