dimanche 13 novembre 2011
Les dimanches d'Aligre
Sur la Place d'Aligre, comme tous les jours, fête des objets anciens, bonheurs tactiles et osmiques, passants gouailleurs et vendeurs philosophes, un rayon de soleil vous dore tout cela à la feuille de tendresse est le vieux monde devient tout neuf. Je l'aime mon douzième arrondissement, depuis un bail que je ne m'en lasse, un long bail d'amour, et pourtant ce n'est qu'aujourd'hui que je me rends compte que sur la place, à côté du clocher, les arbres sont des palmiers dattiers. Jeudi, ce sera le Beaujolais nouveau mais aujourd'hui les dattes semblaient mûres aussi. Séparés par le clocher, les palmiers et le réverbère 1900. Ah France , diversité est ton nom. Comme cette inénarrable soupière (voilà pourquoi je vous l'envoie en image) au dessus de la boîte PTT bien traditionnelle qui ne sourit pas en service. Vieilles dentelles et froid de novembre, de Ledru-Rollin à la rue de Bercy, carnaval des flagrants délits du passage du temps. Si un jour, "ah je les vois déjà...", bien après que je sois devenue immatérielle, on retrouvera sur un de ces étalages une vieille croûte que j'aurais peinte, un chapeau de mon bataillon de couvre-chefs ou l'un des livres qui me sera passé entre les mains, eh bien, j'en serais bien contente. Souriant ravie et enchantée, en équilibre sur la cime des palmier. A moins que je ne choisisse de m'enrouler autour du réverbère 1900 comme dans le dessin de l'ivrogne du Petit Prince... Finalement, je crois que je vais flotter jusqu'à l'horloge du clocher et faire revenir le temps un peu en arrière en déplaçant les aiguilles. Les vivants croient toujours manquer de temps.
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