mercredi 6 août 2008

Papouille chez les Bretons (suite ) II


Mais personne ne peut se mettre en travers des rêves d’un enfant, même d’un enfant pa’, et surtout ! quand le rêve est déraisonnable. Pa’ Poum disparut un jour : il s’était pris d’amitié pour un vieux goéland qui lui racontait ses voyages. Vieil oiseau de mer déplumé et crachotant, il avait fait toutes les mers et les océans, il connaissait la banquise boréale et l’Equateur, la fin des terres australes et le couchant du Finistère. Pa’ Poum lui fit part de son désir de le suivre. Le vieux goéland le découragea de toutes les manières, mais, comme tout oisillon qui ne connaît rien de la terre, des mers et des cieux, Pa’ Poum était très décidé. De guerre lasse, le goéland Gwernig accepta :
- Après tout Pa’ Poum , je sens que ce sera mon dernier voyage. Je n’ai pas eu d’enfant et je sais tout sur les mers : c’est à toi que je transmettrai mon savoir. Prions le Soleil que tu arrives vivant là-bas.
Là-bas c’était le Pays de la Neige. Pa’ Pouille, fou de joie, voleta autour du Goéland Gwernig. :
- Nous irons ensemble, nous roulerons dans la neige et je serai aussi blanc que toi, tout aussi blanc, tout le monde croira que tu es mon père, ou ma mère…
- Je t’en prie, Pa’ poum !
- Pardon, … papa.
- Je serai du voyage, mais je ne toucherai plus jamais la terre de neige.
- Pourquoi ? s’enquit Papouille auquel sa mère avait négligé de dire qu’il y a une fin pour tout être vivant.
- Parce que je serai au Pays des Plumes Perdues, avec les oisillons tombés du nid et les œufs qui n’ont pu éclore.
- C’est beau là-bas ?
- Personne ne sait. Personne n’en est revenu.
- Alors c’est qu’on y est trop bien. Après le Pays de la Neige, tu pourras m’amener au Pays des Plumes Perdues ?
- Je ne t’y amènerai pas, mais ne t’inquiète pas, tu iras un jour.

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