jeudi 21 août 2008

Bucarest


Mes bien chers lecteurs, je suis revenue de mon voyage dans le passé. Je ne pensais pas que cela pouvait être aussi fatigant, ce le fut. Et riche, et intéressant. Il me revient à l’esprit toutes ces histoires d’astronaute envoyé à des années-lumière qui , de retour à son point de départ, trouve ses enfants morts de vieillesse. Justement, me revient aussi ces mots au sujet du conte roumain « Jeunesse sans vieillesse et vie sans mort » que j’avais cité dans ma pièce « Photo de Classe ».
« BIANCA
Sur cette photo de classe on était tous jeunes et beaux … jeunesse sans vieillesse, vous vous en souvenez du conte?
VIOLETA
C'est pas l'histoire du petit prince qui pleure dans le ventre de sa mère ?
BIANCA
… et il ne consent à naître que lorsque le père lui promet jeunesse-sans-vieillesse …
RADOU
Ça me revient : il l'obtient et après, comme un imbécile, au lieu d'en profiter pour l'éternité, il revient mourir chez lui … C'est ton histoire, ça, Bianca … «

Bref : à Bucarest, trois jours et demi qui mirent à sac ma mémoire, à mal ma vision du passé, trois jours et demi qui ébranlèrent ce qui me restait de certitudes. Et une conclusion : mon père avait raison, je le croyais paranoïaque, il était dans le vrai. Inénarrables crises de fou rire aussi pendant la lecture des Archives, certains officiers de la Securitate étaient des auteurs absurdes qui s’ignoraient. Mais je vous ferai petit à petit le résumé des chapitres précédents de « Bécassine dans les archives de la Securitate ». Pour l’instant, prologue : la veille de la convocation, retrouvailles avec l’amie Gabi et l’ami Silviu, camarade de promotion baccalauréat 1973 au Lycée George Lazar de Bucarest. Cette joyeuse réunion, faite de souvenir, des nouvelles des uns et des autres (sur une promotion de 300 personnes, 100 sont établies à l’étranger et une vingtaine décédées), d’une évocation de notre folklore comique collègi-en et –al, (Cismigiu & Company) aboutit sur trois grands axes :
Moi : J’y vais, je crève de curiosité. Je n’arriverai pas à dormir, j’ai hâte.
Gaby : Tu me donneras l’adresse du Centre d’Etudes des Archives, je suis assez sûre que j’ai un dossier aussi.
Silviu : J’adore le passé, mais je préfère ne pas savoir s’il y a des amis, des proches qui m’ont trahi.

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