mercredi 13 août 2008

Lettre et passiflore


Il y a quelques jours, j’ai reçu cette lettre-courriel d’une lectrice de « Confession d’une séductrice ». Je l’ai trouvée si belle que, moi aussi, j’ai dû la lire deux fois. Pour y retrouver la même sensibilité, le même courage. Après l’accord de ma correspondante, je vous l’offre, sans coupures, sans rajouts, comme un bouquet de fleurs… de la passion.

« Chère Anca.
Après avoir refermé votre livre, je me suis empressée de le relire une deuxième fois pour bien me persuader que l'impression que j'avais ressentie demeurait la même.
Eh oui, je ressent toujours la même jubilation.
Enfin j'ai sous les yeux quelqu'un qui accepte d'être, de penser, de ressentir ce que j'ai toujours pensé, toujours ressenti mais que j'ai obstinément refusé d'être.
Merci de me permettre de vivre cela par procuration.
Par crainte de me perdre, j'ai écarté de moi toute possibilité de réaliser ce que votre héroïne assume si allègrement. Je me suis limitée à un seul "amant-époux".Mais l'éternel espoir, la quête de l'homme qui garderait les "yeux violets" est épuisante si elle se concentre sur cet être unique et si elle s'étend sur une vie commune de plus de cinquante ans !
C'est un combat que je livre encore et toujours. Mais que c'est dur !
Je ne puis me résoudre, comme votre héroïne, à accepter l'inéluctable : mon amour est un homme quelconque et non le dieu infaillible et sans défauts.
C'est en toute conscience que je suis passée à côté de passions violentes. Hypocrisie ? Lacheté ? Marque de mon éducation puritaine ? Il y a une certaine volupté au renoncement. Le saviez-vous ?
Je pourrais être votre mère, mais permettez-moi de penser à vous comme à une soeur, une soeur très proche, une soeur très chère.
Mais rassurez-vous, Eva ne renoncera jamais. Ce n'est qu'un moment de caffard. Le naturel reprendra le dessus. Les grandes amoureuses ne renoncent jamais. Savez-vous que, même avec les rides et les cheveux blancs, notre pouvoir de séduction reste intact ! »

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