lundi 9 décembre 2013

Quelques mécontentements

A peine sortie de ma tanière chaleureuse, pour me soumettre aux rituels de fin d'année (renouvellement de ma carte Navigo, inscription sur les listes électorales, erreurs dans le décompte de la banque) je crois boulevard Diderot une sympathique manifestation avec pancartes et dalmatiens. Attendant dans l'agence RATP, j'éclate de rire toutes les deux lignes en lisant "L'Open space m'a tuer" d'Alexandre des Isnards et Thomas Zuber. La préposée vraiment très accorte, délicieusement curieuse, accepte que je lui lise quelques lignes des chapitres Fesse book et Je phase mal avec ton autoéval. J'apprends que dans son travail aussi elle souffre des mêmes problèmes.éAh si vous saviez…" C'est la même musique chez un ami qui travaille à l'ANPE et dont le chef a convoqué l'équipe pour reprocher "le peu de résultats sur les offres de travail". Personne n'a osé lui dire qu'il y a apparemment une crise, mais tout le monde y a pensé. J'avais envoyé, il y a des mois, à un petit éditeur sympa ma meilleure pièce (épuisée dans sa première edition). Pour ne pas en remettre j'ai omis de dire qu'elle avait eu un prix (avec des sous permettant de la monter) du Ministère de la Culture, de la Fondation Beaumarchais et obtenu le prix Dramaturgies du monde de Radio France Internationale. Pas la peine de faire l'article, on s'en rendra compte. Je téléphone, le comité de lecture doit se réunir; A la vitesse de l'éclair, il se réunit et je reçois la lettre type de deux paragraphes pour m'informer que cela n'entre pas… mais à l'avenir que je n'hésite surtout pas. Dieu m'en garde! Comme l'écrivait un bon auteur "la bêtise fait des progrès étonnants, je ne vais pas m'exposer, suis pas maso'. Le temps de l'analphabétisme est venu : l'acteur X lit en scène des passages de ses auteurs préférés et les commente; comme il n'a pas eu son bac, c'est une compensation tardive; L'acteur Y lit un roman dans un autre théâtre, quant à W et la très belle Z, ils lisent des lettres sur scène, comme d'autres excellents comédiens. Ils lisent car le temps d'apprendre le rôle, il ne l'ont pas. Le prix des billets est le même que celui d'un vrai spectacle. Dans le métro : le journal gratuit. Sur une page, en vignette le Président qui essaie de prendre une attitude fière et constipée (conspué?)de chef de guerre. Mais que faisons-nous dans cette galère? Ce matin, les manifestants éleveurs (contre la TVA a 20%) chantaient "Hollande, si tu savais…" . Moi, je me mets au piano, j'ai de sérieuses raisons d'être mécontente de moi : j'ai encore des difficultés dans un menuet de Bach… Nous vivons une époque compliquée...

2 commentaires:

le cheminot bleu a dit…

Une bonne dose d'observation, une pincée de rouspétance, deux cuillerées d'humour, un zeste d'autodérision : la vraie recette Ronchon(s).

Anonyme a dit…

bien de chez nous
comme on n'en fait plus
hélas