samedi 26 octobre 2013

samedi à Paris

Je sors tranquillement de la maison pour faire de plantations à la Bastille. Un peu fatiguée. Moi qui roupille comme un loir, j'ai, pour une fois, mal dormi : sur la cour intérieure, des travaux au deuxième étage du 12 bis rue P. ont fait un boucan d'enfer jour et nuit. Devant la maison une benne. Sur la benne : une coupe argent. Belle forme. Je la prends après avoir regardé si personne ne l'a déjà remarquée. Je demande même à l'ami et voisin Jean Mi' du commerce traiteur si je peux la prendre. Il me dit "oui", je m'empare du trophée. Je remarque un jeune homme qui émerge de la benne. Un autre type l'apostrophe de l'autre bout de la rue. Et à mon jeune homme de répondre : "Il y a cette paysanne qui me l'a prise". Précision n°1 : la phrase je vous l'ai traduite, car elle était dite en roumain. Précision 2 : dans le langage des Roms roumains "paysan" " ( tsâran en roumain) est une insulte des Roms nomades par rapport aux malheureux attachés à leur terre. Comme je suis polyglotte, ah, elle en a des tours, notre Bécassine! je lui réponds en roumain vo dont voici le sous titre "Je ne suis pas paysanne, je suis citadine".Je ne suis pas Parisienne, cela me gêne... Le Rom spolié me répond "Ben oui, je l'avais sortie... et puis vous m' l'avez prise". Bécassine, dans le rôle de la pie voleuse de la Castafiore rentre le trophée et le couvre de fleurs. (voir photo) J'ai trois témoins : Jean Mi', Patrick et la jeune femme. C'est le versant drôle. L'autr versant est un peu différent : je reviens vers l'ami Jean Mi' pour lui demander à qui appartiennent les objets dans la benne. Il m'indique le deuxième étage où tant de bruit, n'est ce pas... une dame y est décédée, on refait son appartement, on a vidé ses affaires dans la benne... Une dame qui en 1984 recevait un trophée. Dans la benne il y avait des dossiers, des meubles, et bien d'autres petites affaires personnelles, je n'ai pas regardé. Que reste- t-il d'une vie? Je vous agrandis l'étiquette du trophée, si un proche sait de qui il s'agit, je suis à sa disposition; la coupe aussi. Que reste-t-il de la vie d'un être humain? Et en plus, il y a des citadines parlant roumain qui spolient des Roms innocents. Comme le disait Viallatte pour conclure : "Et c'est ainsi qu'Allah est grand".

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Finalement, il n'y a pas si loin de la coupe aux lèvres !

Anonyme a dit…

Tout à fait OK avec vous! Je dirais même qu'à défaut de boire la coupe jusqu'à la lie, buvons-la jusqu'à l'Anca!

Anonyme a dit…

Attention Messieurs!
Comme le disait mon compatriote, l'écrivain belge Félix Bogaerts : "Si vous videz la coupe des plaisirs, elle se brise."
Et ça, Anca pourrait vous le reprocher!