mardi 12 août 2008

PAPOUILLE CHEZ LES BRETONS (suite et fin) VII


Egaré, dieu sait comment, ou alors en villégiature sur la côte, un pigeon parisien qui avait beaucoup voyagé, mais sans avoir jamais migré, questionna à son tour :
- D’où vient cet oiseau ?
Haussant les ailes, tous lui répondirent en chœur :
- Eh sot, les mecs qui jouent des ailes n’y connaissent rien ! C’est un oiseau de Molène, le parapouille.
- Mais c’est qu’il est… différent.
Tournant carrément le dos, on signalait l’arrivée de bateaux de pêche dans le port, les goélands maugréèrent :
- Différent ? Mais qu’est-ce qu’ils ne vont pas inventer les gars de la ville ! C’est un goéland de Molène, comme tout le monde !
Les jours passèrent, les mois aussi et arriva ce qui devait arriver : la saison des amours. Papouille grossit, se fit prier pour voler et, finalement, se mit à couver dans les rochers. Ainsi apprit-elle qu’elle était bel et bien une fille. Et un jour, elle cria avec joie vers les goélands réunis vers le pays de granit et d’azur, vers tous les êtres matériels et de fumée qui irriguent et traversent la belle terre de Bretagne :
- Je suis heureux ! Non, je suis heureu-se. Excusez-moi, pas encore l’habitude. J’ai deux œufs. Jamais, jamais un oiseau paradis n’a pondu deux œufs à la fois, c’est la preuve que je suis une goéland. !
- Ben oui- firent les autres… tout le monde le sait ici.
- Je ne suis pas un oiseau de paradis
Cela semblait si évident pour tout le monde que l’on entendit même quelques voix :
- C’est quoi un oiseau paradis ? Elle a la fièvre pondeuse, elle délire.
Peu de temps après, deux petits goélands sortirent des œufs. Deux petits goélands typiques de Molène : recouverts de duvet de toutes les couleurs.

Que cela serve de viatique et de comptine à tous ceux qui passent par l’immortelle terre de Bretagne :
- Farfadets et
- korrigans
- morgans et morganes
- druides et druidesses
- fées
- berniques
- huîtres
- marins et marraines
- jolis enfants aux chapeaux ronds
- algues
- pigeons parisiens de passage
- oiseaux de paradis ….
- .....
Ajoutez ce qui manque et faites-le moi savoir quand vous passez en Bretagne.
Pa'P

2 commentaires:

Anonyme a dit…

c'est beau, la Bretagne oecuménique! Que la Caucase en prenne de la graine et que de cette graine naissent belles plantes, gentes dames et beaux messieurs,voyageurs de toutes espèces, prêts à d'heureuses rencontres sur le pré,mettant bas les armes et portant de beaux fruits.Le Paradis en Bretagne et puis partout. Vive Pa'pouille! P

Anca Visdei a dit…

La... Caucase, c'était exprès? Un hommage à la féminité débordante de Papouille? Qui par ailleurs vous remercie de vos voeux.