jeudi 13 décembre 2012

Anouilh toujours...

Chers très chers, lecteurs chéris, lectrices adorées,
je suis rouge de honte, mon blog se sent abandonné et il n'a pas tort.
Tout cela s'explique par la fidélité bien connue de votre servante à ses amis et mentors.

Je fais croisade pour Jean Anouilh qui n'avait pas besoin de cela, mais comme il était modeste, pudique et orgueilleux, il y avait deux ou trois choses merveilleuses de lui (au fond ce sont deux ou trois centaines) que je voulais partager avec mes lecteurs. Et j'entends tellement de c... à son sujet, bien entendu surtout de la part ce ceux qui ne l'ont pas connu ni lu, que je me sens des devoirs. Sachez que je travaille comme une dingue en présentant mon livre de salon en salon (ci jointes les preuves : ces photos de Philippe Schroeder (merci le photographe!) des salons de Radio France et de l'UCTM. Et pour me faire pardonner une trop longue absence, je vous invite à la présentation de "Jean Anouilh -une biographie" que je ferai ce lundi 17 décembre à 18 heures à la Mairie du 1er arrondissement (Place du Louvre), cet arrondissement où Jean Anouilh eut son dernier domicile parisien. Et pour la route : "l'homme est un animal inconsolable et gai" , phrase que l'on prête à plein d'autres, est bien de Anouilh. Je vous embrasse.

jeudi 29 novembre 2012

Signature à la Librairie Jousseaume, Galérie Vivienne à Paris


Anouilh et sa biographie étaient dans un cadre qui leur allait bien dans cette magnifique librairie, la plus belle de Paris et alentours à mon avis, une symphonie d'acajou et de vieux beaux cuirs patinés, du savoir, de la passion, de la tradition, merci François Jousseaume et le bonheur de rencontrer lecteurs et amis. Dire en quatre cents pages, soixante-dix sept années de vie, de création, de pensée et de passion, voilà l'offrande. Je fus largement récompensée par la chaleur, l'humour et l'intérêt de mes lecteurs dont deux magnifiques interprètes des pièces d'Anouilh : Geneviève Brunet et Odile Mallet. Dans les photos signées Jack Lagadic, vous découvrez les présences amies de Michèle et de Luigia.

jeudi 25 octobre 2012

Joies du service de presse

"Jean Anouilh-une biographie" sera en librairie le 30 octobre, mais pour l'instant  il voyage en service de presse vers les journalistes.
Exercice imposé qui manquerait de charme s'il n'y avait pas Tristan (en amorce dans la photo) , Philippine et bien sûr Bernard. Avec une pensée affectueuse pour Jean Anouilh lui même qui m'a offert la joie, rare pour un biographe, de connaître, de son vivant et en chair et en os, mon magnifique sujet.

jeudi 18 octobre 2012

Première biographie de Jean Anouilh

Ca y est : le livre est enfin né! C'est un beau bébé postmaturé (400 pages) et j'espère qu'il fait revivre Jean Anouilh comme je l'ai connu, comme il est aimé, joué (Antigone à la Comédie Française), filmé (Vous n'avez encore rien vu d'Alain Resnais d'après Eurydice et Cher Antoine), réédité (Eurydice à la Table Ronde) .Il me semble parfois que toute ma vie ne m'a préparée qu'à écrire ce livre : d’être auteur de théâtre (ce fut sûrement la raison pour laquelle il accepta mon amitié, mes textes trouvant grâce à ses eux), d’avoir été journaliste (occasion de notre rencontre) puis juriste (pour la rigueur) et même criminologue (pour l’enquête) il me semble que tous ces apprentissages n’ont été entrepris que pour aboutir à cet écrit. Bonne lecture.

samedi 6 octobre 2012

Festival du film britannique

Belle cuvée avec Tom Courtenay (La solitude du coureur de fond de Tony Richardson) quelques décennies après, drôle, souriant, une perle (Les touristes-Sightseers) et un Bruel  Président du jury charmant et charmeur, un soleil de rêve et Marjane Satrapi qui fait la... moue, comme le reste du jury d'ailleurs parce que tout le monde, hommes, femmes, vieux et jeunes s'intéresse uniquement à Bruel.
Et en plus il sourit et dit des choses intelligentes...

vendredi 31 août 2012

Good night, sweet Pierre Roudy...

Vous êtes parti mon très cher Pierre,
vous avez été un merveilleux professeur d'anglais à Louis le Grand, vos élèves étaient là, autour de vous dans votre bon quartier de Montparnasse, à vous témoigner leur affection, vous avez été mon éditeur et ceux de bien d'autres plumes dans vos Editions du Club Zéro, vous avez été professeur et animateur de théâtre, écrivain prolifique, directeur de l'Ecole de la rue Blanche, inspecteur général et courageux Président de la commission du budget de la SACD, cette insolente et incorruptible petite division  où je vous ai rencontré. Vous avez commencé par être le Président (avant de me refiler le bébé) et vous avez surtout été mon ami. Vous m'aviez donné le surnom de Sproutie, ce qui devait être dans votre esprit une sorte de petit chou de Bruxelles, surnom que je porte fièrement car il vient de vous.
 Tant d'émotion  amicale aujourd'hui, dans un cimetière entre deux saisons, entre une averse et un rayon de soleil, pour vous dire comme on vous aimait et comme on continuera à vous aimer. Vous étiez un merveilleux écrivain et le théâtre que vous aimiez tant a été injuste en ne vous reconnaissant pas à votre juste valeur. On ne vous a pas aimé comme vous le méritiez, mais, désormais le temps travaillera pour vous.
"Come Peter on board
Beloved by many and more"


mardi 28 août 2012

lundi 20 août 2012

2o août au Christ... incrédule du Finistère

Mais pourquoi tous ces ennuis me tombent-ils dessus, à moi qui ne suis qu'harmonie et empathie?

Fête des Johnnies à Roscoff

Disant adieu au blocus décidé par Napoléon, d'audacieux colporteurs que les Anglais baptiseront les Johnnies partent de la petite Bretagne vers la grande pour y vendre en porte-à-porte l'oignon rosé de Roskoff. Le premier à rationaliser l'affaire devint le créateur des Britanny Ferries, ça c'est une succès story! Peu nombreux aujourd'hui mais toujours pittoresques avec leur béret particulier, leur vélo et la grappe d'oignons tressés, quelques Johnnies ( plus qu'une vingtaine actuellement) continuent la tradition. Le Johnny est même resté, jusqu'à aujourd'hui, un stéréotype du Français dans l'imaginaire anglais.Pour en savoir d'avantage, et c'est vraiment passionnant! regardez le blog sur les Johnnies tenu par Estelle Champeau, professeur agrégé d'anglais : http://lookingforjohnnyonions.blogspot.fr/

mardi 14 août 2012

Le Paradis sur terre

Entrevu derrière les branches de pin et entre deux grains.

Château dégonflé

Hier, c'était encore plein de rires d'enfants, de terreurs précoces et d'enthousiasmes inquiétants et frais : le Château de l'Aventure. Je passe aujourd'hui. devant la Plage de l'Ecluse, une jeune femme, seule, peine à dégonfler, au propre comme au figuré, le rêve conte de fées. Elle est souriante, on se salue, le vacances touchent à leur fin, je dois rentrer à Paris, dernières corrections de la biographie d'Anouilh à paraître dans un mois. Le château reviendra l'été prochain, Anouilh dans un mois : à la Comédie française et sa biographie aux Editions de Fallois. Heureusement, il y avait du grain sur St Malo aujourd'hui en le quittant, sinon j'en aurais pleuré.

lundi 13 août 2012

Pardon de la mer à Dinard, quai de la Perle

Le Rocher de Biseux en face veille sur le souvenir des marins péris en mer.
Brel chantait "Perdu en mer"..." Et Londres n'est plus que le faubourg de Bruges, perdu en mer..."
Dans quelle chanson déjà?

dimanche 12 août 2012

On 'Zout à Dinard

Sous le thème Black and Light la traditionnelle tournée des galeries dinardaises du 11 août. Les peintres Le Galou, Bralou et André Brault, directeur de la Galerie Ascott. Emotion des toiles Le Galou découvertes il y a quelques années avec leur monde pur et inquiétant et leurs trouées-échapées vers le ciel et un ailleurs. Le peintre est charmant, son univers éternel. le ciel et la mer s'y rencontrent avec une inspiration originale et tenace.

samedi 11 août 2012

Remise des prix de L'Algue d'Or

Le 10 août, remise à Saint-Briac des prix de la quatrième édition du concours de l'Algue d'or, qui récompense un roman paru dans l'année, écrit en français par un auteur de nationalité (et pas origine!) étrangère. Une journée radieuse, un public avisé et souriant, le plaisir  pour moi de dédicacer des livres à des lecteurs avertis et néanmoins sensibles, un prix du public au Turquetto de Metin Arditi chez Actes Sud et un prix Algue d'Or à Diane Meur pour Les Villes de la plaine chez Sabine Wespiser. Dans l'image, de gauche à droite : votre servante, Patrick, libraire, Vincent Denby-Wiles, président de la manifestation, Marie, libraire également à l'Encre marine et le maire de St Briac, Auguste Senghor.

mardi 7 août 2012

Arc en ciel

De St Malo à la Rance, un pont aérien pour les anges. En italien in l'appelle arcobaleno, cela m'a toujours fascinée.

dimanche 5 août 2012

Bonus

Allez, je suis trop heureuse de vous retrouver. Bonus : cet "assistant temporaire", successeur d'extérieur du technicien de surface. J'ai envie de signer : votre fidèle correspondante temporaire non assisté difficilement assistable. Evidemment, dans l'image, il y a encore un indice du coin où je me trouve. Dans le cybercafé d'où je vous écris, on suit les JO de Londres. Ce matin, je suis allée voir un pardon de la mer et, tenez vous bien, le prêtre a prié pour le sport qui réunit les athlètes dans un esprit de paix. Ce sont les gymnastes chinoises et les judoka voilées, dignes successeur-ses des nageuses de l'Allemagne de l'Est qui seront contentes. Moi je cite Churchill : "My secret is... sport. NO sport!"

Et là ?

Lecteurs chéris, lectrices bijoux, ce n'est qu'aujourd'hui que j'ai trouvé un cyber café pour regarder le blog. Merlin a gagné : promenade du Clair de Lune. Un déjeuner que je m'empresserai d'offrir puisque c'est à moi que cela fera plaisir. Cependant.... quelle ville? bisous tout plein. Heureuse de ne pas blogger dans le vide. Je vous embrasse fort.

vendredi 3 août 2012

Indice supplémentaire

D'accord, tout le monde s'en fiche de mon énigme, pas grave, j'ai trop envie de partager ce clair de... pleine lune. Et je vous embrasse depuis Deviez-où?

mardi 31 juillet 2012

lundi 16 juillet 2012

Libraire de Philippe Kopf en Avignon


Que ne faut-il pas faire pour faire salle comble en Avignon! Heureusement, l'équipe de La Patiente était là et je suis partie sur une salle comble. Bon courage à ceux qui restent pour défendre mon texte et notre spectacle. Bonne chance a tous ceux qui, courageusement défendent le théâtre en Avignon et ailleurs.

vendredi 13 juillet 2012

Une première critique


Une partie de l'équipe de" La Patiente" en plein tract-âge

Devant le Théâtre du Roseau avec Aurélia, Camille et Anaïs, le metteur en scène.... 

lundi 9 juillet 2012

Loin de Breitz...

Une mouette sur le capot d'une voiture, rue d'Aligre. Pas perdue, oh non, juste tranquille, presque indifférente. Elle doit rêver de Bretagne, comme moi. Aurait-elle aussi un livre à finir? sinon que ferait elle sous les averses du juillet parisien?

mercredi 4 juillet 2012

Festival de Narbonne

Après le trentième anniversaire du Festival de Kerhervy, le trentième anniversaire du Festival de Narbonne. Belle Journée d'Auteurs : salle plus que comble, mises en lecture réussies par des comédiens amateurs de toute la France, une ville magnifique à découvrir. J'y reviendrai, c'est certain. Sur la photo, trois des auteurs : Victor Haïm, Anca Visdei et Serge Valetti devant la médiathèque de Narbonne. Un parcours de lectures à travers la ville m'a enchantée.
De même que les textes des confrères. Les quais de la Rabine sont en train d'être réaménages. Quelle magnifique histoire : première colonie romaine hors d'Italie, d'où la Via Domitia, puis ville d'archevechée avec des trésors qui font penser à l'architecture ecclésiastique d'Avignon, des maisons du dix-neuvième siècle enrichie de colonnades et de vitraux.
Et des auteurs contemporains (encore vivants!) par dessus le marché. Merci à Guy-Michel, à Patrick, à Geneviève, à Jacques, à Gilles et à tous ceux qui ont organisé ce bel événement. Et bravo au théâtre amateur.

vendredi 29 juin 2012

Aux trente ans de Kerhervy!

Marraine! Marraine-fée j'espère pour éloigner la pluie de ce magnifique théâtre en plain air. Le Festival de Théâtre de Kerhervy, pour sa trentième édition, s'offre sa première marraine. Un cimetière de bateaux du Morbihan à vous faire rêver, paysage de légende, enthousiasme, énergie, de la joie de vivre et du talent. Marraine-fée, je fus transportée dans une citrouille magiquement devenue Coccinelle et qui, avec ses quatre roues, me déposa en bas de la scène. Emotion de ce lieu merveilleux où il y a bien des années, une troupe de Sainr-Nazaire présenta Elvira ou Atroce Fin d'un séducteur un 25 juin sur décor de crépuscule réel. Retrouvailles avec des troupes que j'ai bonheur à retrouver et dont j'ai apprécié l'accueil et le travail à Tours, Lorient, Josselin. Demain la master class sur... Photo de classe. Pensées tendres pour la Présidente Marie-France, Toinou, Dominique, Claude, Evelyne et tous les autres.

lundi 28 mai 2012

Elvira, ce n'est qu'un au revoir...

Première joyeuse, dernière avec mon affection et estime acquise à mon metteur en scène Jean-Claude Scionico (c'est le beau blond qui tient le livre d'Elvira tout neuf, tout beau, mais auquel vint années de complicité me lient), une belle série de représentations dans un théâtre dont l'équipe est un cadeau (merci à tous) et auquel nous lient désormais le souvenir de deux créations réussies. Le public était au rendez vous, les comédiens également. Le spectacle sera repris sûrement, il le mérite. En attendant, les Editions La Femme Pressée ont publié le texte, épuisé, complété de deux inédits: "Et dieu créea... l'homme" et "Le Secret de Don Juan". Du pain sur les planches pour l'avenir.

dimanche 20 mai 2012

Oui, vous avez raison. Tous ceux qui m'ont fait remarquer qu'il ne se passait rien sur mon blog. Juste! Je suis immergée dans mes recherches sur Anouilh et la moisson est magnifique. Je vous donnerai au plus vite des nouvelles. Pour le plaisir des yeux, une image de mes recherches : la très jolie sabine Azéma. Et en plus c'est d'actualité et cohérent car elle présente ces jours-ci à Cannes le film d'Alain Resnais "Vous n'avez encore rien vu" d'après "Eurydice" et "Cher Antoine" de Jean Anouilh.Et, en même temps, à partir du mercredi 23 mai vous pouvez voir au Théâtre Marcellin Berthelot à 20 heures 30 ma pièce "Elvira ou Atroce fin d'un séducteur". Le texte vient de paraître aux Editions la Femme Pressée. (les horaires sont sur mon site à la rubrique Actualité). Vous voyez, ne ne m'endors pas. Et je vous embrasse. A très vite!

jeudi 5 avril 2012

Michel GALABRU


Un bonheur ne vient jamais seul. Retrouvé Galabru, le même que lors de notre rencontre , il y a vingt ans, même voix, même énergie, même généreuse nature humaine et artistique, s'est doublé de la joie d'évoquer notre cher Anouilh que Galabru aime, d'un amour sincère et vrai. La photo est prise dans sa loge du Théâtre Hébertot, juste avant d'entrer en scène pour incarner le mari de la Pomponnette...puisque c'est La Femme du Boulanger. Bon anniversaire, Michel! 90 ans? A d'autres? vous charriez...

mercredi 14 mars 2012

Le printemps fait son nid


Ce matin, un pigeon s'est servi dans les jardinières de ma fenêtre. Après avoir pris les vieilles brindilles, il s'est attaqué aux graines tombées depuis belle lurette, des allées et venues. Cela tombait bien : j'avais du blé ( céréale!), je lui en ai proposé. Allées et venues encore. Il construit son nid un étage plus bas. Le printemps revient. Et toutes les raisons d'espérer avec. Va et vient entre le passé et l'avenir, chaque jour, une nouvelle plongée dans le métier de vivre. J'ai dû éloigner mon chat qui lorgnait le pigeon d'un oeil autrement moins métaphysique que le mien. Chacun son chat. Continuons./Users/ancavisdei/Pictures/Bibliothèque

dimanche 11 mars 2012

Michel BOUQUET


BONHEUR D'UEN RENCONTRE AVEC MICHEL BOUQUET. Une conversation sur notre bien aimé Jean Anouilh, avec des sentiers de traverse, ensoleillés et doux vers Ionesco, Molière et les autres. Exigeant, rigoureux, incroyablement drôle, lucide, précis, Michel Bouquet me dit que les deux grandes chances de sa vie ont été de rencontrer Camus et Anouilh. Il avait respectivement dix-huit et dix-neuf ans. Il en garde le souvenir, la flamme et ces rencontres continuent à vivre en lui, à éclairer son travail. Humilité, honnêteté, amour du travail, l'art comme un sacerdoce. Et tant de belles histoires de théâtre que vous m'avez racontées et que j'essayerai de transmettre le plus fidèlement dans le livre. Merci et à très vite, Michel Bouquet!

lundi 5 mars 2012

Message d'absence



Partie pour un long voyage, je vous envoie deux images, et vous promets de vous revenir avec le printemps. Prenez soin de vous.

mardi 10 janvier 2012

L’OPPORTUNISME N’ATTEND PAS LE NOMBRE DES… ŒUVRES


J’assiste à un excellent cours de théâtre. A la sortie je m’attarde avec quelques élèves. Le professeur, un de mes amis, gardez moi de mes amis, les ennemis je m’en charge, me présente l’un des élèves, celui-là même qui me semblait, cela n’engage que moi, avoir un sacré handicap pour faire du théâtre :
-Voilà, Fulgence (nom de fantaisie) qui est apprenti comédien et aussi auteur. Il a écrit une pièce.
Si jeune et déjà Popesco ! selon la célèbre blague. Donc une seule pièce mais déjà auteur et comédien plus auteur. La valeur n’attend pas la boulimie des cumuls.
Je grogne quelque chose qui se veut poli pour dégager en touche. Je commence vraiment à ressembler à Jean Anouilh qui grommelait sous sa moustache lorsque, trop bon pour être blessant, se contentait d’être ironique. Mais le panégyrique du jeune génie continue.
-Ce serait bien que vous vous parliez…
Ouaip, je lui dirais de faire d’abord une chose bien : comédien par exemple avant de se mêler du reste, cela doit être mon côté schyzophrène…
-Tu pourrais lui donner…
Aïe les conseils ! je le sentais venir, en plus je suis sympa, je lis tout ce qu’on m’envoie , je passe des heures en conseils. Mais non, la phrase continue, inattendue et assassine.
-Tu pourrais lui donner… des conseils pour obtenir des subventions.

D’abord ceux qui prendraient des conseils auprès de moi pour avoir des sous seraient voués à une mort économique rapide, certaine et définitive. Ensuite…. ? que faire ?
Dire la vérité ? Ecris d’abord quelques pièces, deviens un auteur, monte les avec tes propres moyens, ne tends pas ta sébille après ta première crotte, même si pour tes narines elle embaume l’ambroisie. Le partenaire de l’artiste est le public pas le Ministère ni les mécènes qui, hélas, ont d’ailleurs les poches vides. Gamin, tu ne sais pas encore qu’on ne vit pas du théâtre mais qu’on en meurt. Au bout de quarante ans de survie difficile, je peux te le dire.
Mais personne ne dit la vérité… Alors je grommelle : qui du pédagogue qui l’encourage ou du jeune prétentiard qui veut un retour immédiat sur investissement (on en me propose pas de lire la pièce pour savoir si elle est bonne ou pas, on m’invite à ouvrir mon carnet d’adresses et à en faire bénéficier un blanc bec qui ne se foule même pas d’articuler deux mots de politesse sur son sujet, ses personnages etc) est plus blâmable. Je finirai dans un désert comme Alceste à force de me fiche des petits marquis et de leurs rimes débutantes mais… « j’aimerais ma mie au gué »… reste une valeur sûre, du moins c’est ce que je grommelle sous mon absence de moustache et accessoirement sous mon chapeau.

dimanche 8 janvier 2012

Fais-pas-ci & Fais-pas-ça sont dans une chapelle

Début d’année, moment des bonnes résolutions, je ne bois plus, je fais régime et je vais à la messe. Enfin quand elle n’est pas finie avant l’heure de commencer (voir mon blog de Noël). Je vais donc sur invitation d’une comédienne que j’estime dans une paroisse célèbre pour être celle des comédiens , mais hélas aussi parce que Napoléon avait massacré au canon, sur ses marches, des aristocrates hostiles à la Révolution. J’y suis en avance. Quand je vous dis que j’applique mes bonnes résolutions : je ne vais plus être en retard cette année, croix de bois, croix de fer… Comme l’avance est confortable, que les gens affluent lentement et en petit nombre, je me colle au bout d’une rangée, bien au fond pour ne pas gêner, et comme je dois faire un becquet pour un comédien auquel « je sauve la vie » j’allume bien discrètement mon MacBook air, format d’un cahier, couleur d’un cahier et j’œuvre en silence. C’est le moment que l’amie qui m’a invitée à la célébration choisit pour me tancer d’un air réprobateur « Fais pas ça ici ». Spontanément, je lui réponds, « Si l’on ne peut même plus créer dans une église… » . Elle s’excuse mais n’en pense pas mot. Evidemment je ferme mon Mac, tant pis pour le comédien auquel je n’aurai pas sauvé la vie. Aimez votre prochain comme vous même… Par la suite cependant, je réfléchis, faut bien que je fasse quelque chose en attendant le moment sacré. L’amie en question, à laquelle je ne peux rien refuser, comme le disait si bien l’ami Caragiale, sait que je n’écris pas des textes que la morale réprouve et/ou que la loi réprime. Je viens d’ailleurs, avant de bivouaquer sur la chaise paroissiale, de lui donner un texte de moi qu’elle souhaite lire en public. Pourquoi ce ICI ? Et surtout pourquoi ce « ça » ? Je n’étais pas sur un site de rencontres (il n’y a pas de réseau dans l’église, en tout cas, je n’ai pas essayé de me connecter), je n’étais pas sur un site d’achats en ligne (chassez les marchands du temple, j’ai de la culture évangélique, moi !). Et si j’avais sorti juste un calepin de notes, m’aurait-elle intimé : « Ne fais pas ça ici ! » ? Si la réponse est nom l’ennemi est le progrès, dans le cas précis, l’informatique, et pas l’écriture. Dommage, l’endroit m’inspirait, il était beau, serein, tolérant. Qui chantait déjà « Ce n’est pas à Dieu que j’en veux mais à ceux qui m’en ont parlé » ? Les voies du Seigneur sont impénétrables et, malgré mes bonnes résolutions, je n’aurais pas sauvé la vie de mon ami comédien. Au lieu du becquet promis, j’ai pris le temps pour vous écrire ce mot et vous confier ma perplexité… Et je pense que désormais je vais pouvoir commencer à refuser des choses aux amis. Et j'ouvre une série : chroniques de la bêtise ordinaire.

mercredi 4 janvier 2012

Mon cours de théâtre



Ma capacité de me créer des difficultés est proprement sidérante. Même pour moi qui me connais tout de même depuis un certain moment. J'avais abandonné la pédagogie (sauf des stages et interventions ponctuels pour des compagnies et des établissements scolaires) après une expérience en tout point réussie : celle du Théâtre de l'Ombre d'agréable mémoire. Or, depuis quelque temps, on me demande de donner des cours de théâtre. Que je ne peux concevoir que comme un accompagnement du texte théâtral jusqu'à sa mise en 3D, continuée par des exercices techniques, dessolions d'interprétations et des éléments de mise en scène, boîte à outils pour le comédien lui même, tout cela couronné par un spectacle de "fin d'année", sinon à quoi bon? Sans la confrontation au public, le doux venin du théâtre" n'est que mirage. Je prétextais trop de projets, l'absence d'ancrage digne de ce nom et autres fausses excuses. On m'offre un local à la Bastille, très exactement face à la Seine et au Marais. Les atermoiements ont été remplacés définitivement par le désir de s'y mettre, l'un cachant l'autre. Les cours commenceront le lundi 30, je vous en donnerai des nouvelles. "Je retourne au combat " comme le chantait Brel, mais avec joie car celui qui enseigne apprend au moins autant que le disciple. Cela, je le sais.