lundi 30 décembre 2013
Beautés des jours tristes
L'avant-dernier jour de l'année, une journée de pluie, une journée de peu de volonté, une journée pour faire nombre, crépusculaire, courte, en attente. Et une amie aux yeux clairs arrive, on parle des heures avec plaisir sans même s'apercevoir que la nuit tombe. Puis, après avoir travaillé, récompense : revoir Dans ses yeux, film argentin de Juan José Campanella Oscar 2010 du meilleur film étranger qui mêle avec sensibilité et efficacité l'amour, la politique, le travail, le passé toujours vivant, la sagesse qui vient avec l'âge, la passion. Comme dans la vie, bien sûr...
dimanche 29 décembre 2013
Pausenlos Arbeit
samedi 28 décembre 2013
vendredi 27 décembre 2013
Noël hollandais
dimanche 22 décembre 2013
samedi 21 décembre 2013
Arbre de Noël pour mes lecteurs bijoux
lundi 16 décembre 2013
Mon amie
Hier, en matinée à l'Opéra Comique, le Manfred du Lord Byron mis en musique par Robert Schumann résonnait des accents faustiens de son héros qui cherche la mort et ne la trouve pas. Quelques heures après, à Chantepie, ma plus ancienne amie en France, quittait avec dignité et légèreté un corps sur lequel elle ne voulait pas qua le médecine s'acharne sous prétexte de le faire vivre. Bretonne de coeur et d'esprit, s'étant battue toute sa vie, ayant créé un des premiers magasins vintage de Paris, "Il était une fois" à la rue Jean-Jacques Rousseau, elle s'est éteinte auprès de ses deux enfants. Paisiblement et discrètement. J'avais été si séduite par sa personnalité que j'avais dédié un article à son travail et à sa personnalité hors du commun. En 1980, elle avait déjà la clientèle japonaise, américaine et le show biz' français, mais cet article a tissé entre nous un lien qui ne s'est jamais démenti. Nous avons passé ensemble des temps de vaches maigres et de vaches grasses, partageant toujours même ce que l'on n'avait pas. Toujours côte à côte dans deux vies parallèles en montagnes russes, je ne l'ai jamais trouvée en défaut d'amitié, de chaleur, de bonne humeur. Elle m'a habillée plusieurs saisons en soieries de chez Madame Grès, j'ai été très fière de négocier à ses côtés un contrat avec des marchands anglais coriaces et… c'est nous qui avons gagné. Critique de théâtre, je passais le soir avant les premières de la Comédie Française pour me plaindre de la prétention constipée des soirées de grande première? Elle me trouvait tout de suite dans la boutique un tambourin à voilette, un bibi à plumes et la soirée se présentait mieux. Quand elle ne me confiait pas , suprême honneur l'un de ses beaux enfants pour m'accompagner. Cette confiance ma fait venir les larmes aux yeux. D'autant plus que, moi même un peu à l'ouest, je ne sais si je la méritais vraiment. M'est souvenir d'une première du Balcon de Jean Genêt où je suis allée avec sa fille Katell, belle adolescente au teint de porcelaine et au coeur en or. Arrivées au contrôle on nous signale un risque d'attentat et laisse le choix d'entrer dans la salle ou de renoncer. Que faire, même si la boutique de la mère était à quelques centaines de mètres? Laisser la décision à la jeune fille. Pendant deux heures, dans nos fauteuils confortables, nous sursautions toutes les deux à chaque coup de feu, et il y en a dans Le Balcon puisque c'est l'histoire d'une révolution. Je ne sais si l'on a avoué à la mère notre fait d'arme et d'inconscience, mais les histoires qui nous aont réunies de Paris aux Etats Unis, du Vézinet à Bénodet, toujours un peu originales se sont toujours achevées dans un éclat de rire amical. Le genre d'amie pour laquelle on fait des témoignages lors du divorce et qui vous délivre des certificats d'employeur satisfait quand vous cherchez du travail. A moins que ce ne soit l'inverse. De toutes les façons, ma fascination admirative pour elle ne me faisait dire que la moitié du bien que j'en pensais. Pendant ce temps là les enfants de chacune grandissaient, les uns entre les "fripes de luxe" (c'était le titre de l'article que je lui avais consacré et qui l'avait amusée) l'autre dans les tapuscripts. Nous n'avons pas vu le temps passer entre les voyages découvertes en Bretagne, le coup de main qu'elle me donnait pour vendre ma garde robe aux Puces quand les fonds étaient bas, la coupe du monde de football Aimée Jacquet que nous avons regardée ensemble et quelques bulles de champagne comme antidépresseur. Le temps a passé trop vite, soixante-sept ans c'est vraiment tôt pour s'en aller. Elle a pourtant eu le temps de vivre trois vies en une et d'entourer d'affection ses deux beaux petits enfants. C'est toujours trop tôt, mais quel beau cadeau elle a fait aux gens qui l'aiment d'accepter son départ avec une sérénité et même avec humour.Je l'aimais. Je l'aime. Et continuerai à l'aimer dans ses enfants et ses petits enfants et dans la couleur de la mer à Brest.
dimanche 15 décembre 2013
In memoriam Claude Moretti
Claude Moretti était un grand peintre, un affichiste de talent, un excellent pianiste (il avait étudié avec Alfred Cortot) et un homme charmant, un immense ami, un excellent cuisinier et un jardinier hors pair. Sans oublier l'amoureux fidèle et le copain farceur, l'hôte plein de délicatesse et de générosité. Il nous a quitté ce vendredi à un âge avancé, ce qui ne console de rien. J'ai toujours adoré son sens de la mise en scène des maisons, c'est lui qui m'a conseillée pour mon bureau et pour le séjour. C'est de son atelier que viennent ces belles images qui montrent à la fois son originalité, son humour et son inoubliable poésie. Il avait fait, à part la plupart des affiches du Théâtre de la Huchette, une affiche pour ma Madame Shakespeare, pleine de sensibilité et de rigueur. Claude, toi qui m'a branchée sur toutes les conférences que l'on te proposait (pour décliner, tu proposais toujours comme sujet "le suppositoire à travers l'histoire", ce qui décourageait aussitôt les dames des Universités du temps libre), toi avec lequel nous avons vécu un top de foudre avec un quart de queue Steinway sur lequel nous avons fait main basse en quelques minutes, toi dont l'humour et l'élégance n'ont pas de pareille, toi, Claude "dix pieds sur terre tu n'es pas mort". Viva Moretti.
Week end en famille européenne
Jonction des troupes finlando-franco-hélvéto-néerlando-roumaines de Cismigiu & Co quarante ans après dans une ambiance de fête et de débauche contrôlée (je devrais avoir des intérêts dans les champagne) pour mettre sur pied les agapes et réjouissances de fin d'année. Ventes aux enchères à l'hôtel Drouot, ambiance hilare et bon enfant. On m'a offert de l'argent pour mon chapeau estonien -qui passe pour un bonnet rouge par les temps qui courent- mais j'ai refusé net. Les enfants ne pourraient plus m'interpeller dans la rue, les yeux ronds et la voix de cristal "Voici la mère Noël". Ay fond, le père Noel a payé tellement d'impôts qu'il a dû mettre en gage son manteau et qu'il m'envoie, moi, la mère Noel pour me faire engueuler que les cadeaux sont trop petits. Un peu comme un président que nous connaissons et qui envoie son premier ministre en première ligne devant les tomates et les oeufs pourris.
vendredi 13 décembre 2013
La Patiente
J'étais ce soir… non, pas eau Théâtre Français comme Musset mais… à l'Aktéon théâtre, dans le XI ème pour y voir la reprise de ma pièce "La Patiente" mis en scène par Pauline Macia. J'avais déjà vu le spectacle il y a quelques mois rue Volta, mais je n'étais pas préparée à la surprise qui m'attendait. Le travail avait avancé, s'était affiné, simplifié, enrichi. Une très belle surprise. Une salle qui riait et deux comédiens formidables et complémentaires : Barbara Lambert et Michaël Cohen. Si vous n'aimez pas, je rembourse. Je ne peux pas dire mieux… et je vous embrasse.
jeudi 12 décembre 2013
Un jour de plus...
Dans un film oublié mais de belle facture (je sens mon XIX ème à plein style) intitulé Anonimo Veneziano on citait une phrase attribuée à Proust dont je n'ai jamais vérifié l'exactitude en vertu du principe "Si non é veto é ben trovato". La phrase, citée approximativement, pardon Marcel, mais plus que centenaire, tu dois être sage et indulgent, était:
"Tout, même les pires tragédies pâlissent un instant, devant l'émotion créée chez une femme par une robe neuve."
Je vais paraphraser cette réminiscence :
Tous les malheurs, toutes les craintes pâlissent devant le premier jour où l'on relève de maladie, la première douche après les miasmes complices de la fièvre, la première sortie qui semble vous présenter un monde neuf et vierge.
Bien de choses me différencient de l'actuel Président de la France, mais, dans le cas précis, la différence essentielle réside dans... la prostate. Moi, je n'en ai pas. Ni eu. En revanche, mon bulletin de santé est transparent. J'ai pris froid, j'ai un peu "chargé la mule" question travail nocturne, j'ai trop couru, baisse de tension et évanouissement dans la plus belle tradition romantique. Grâce à Celia qui m'a ramassée amoureusement et maternellement, grâce à un (très beau!) médecin de SOS médecins, aux antibiotiques, je suis sur pied. Je triche un peu car au lieu des 48 heures au lit je n'en ferai que 24, un rendez-vous auquel je tiens va abréger ma convalescence dès aujourd'hui.Et déjà les premières 24 heures furent un délice : au lit avec trois bons livres, j'ai revécu les joies de la vie d'étudiante où l'on voyait trois films par jour et on lisait deux livres dans la nuit. Je repars vers la vie aujourd'hui, avec un pincement au coeur ;à deux heures de train de Paris, ma plus ancienne amie est sur le chemin de son dernier voyage. Comme deux autres amis. Tout est passage. Mais tout, même notre condition mortelle, pâlit un instant devant l'émotion d'une nouvelle journée, d'un rayon de soleil, de la capacité magique mais devenue banale, de mettre un pas devant l'autre.
lundi 9 décembre 2013
Quelques mécontentements
A peine sortie de ma tanière chaleureuse, pour me soumettre aux rituels de fin d'année (renouvellement de ma carte Navigo, inscription sur les listes électorales, erreurs dans le décompte de la banque) je crois boulevard Diderot une sympathique manifestation avec pancartes et dalmatiens. Attendant dans l'agence RATP, j'éclate de rire toutes les deux lignes en lisant "L'Open space m'a tuer" d'Alexandre des Isnards et Thomas Zuber. La préposée vraiment très accorte, délicieusement curieuse, accepte que je lui lise quelques lignes des chapitres Fesse book et Je phase mal avec ton autoéval. J'apprends que dans son travail aussi elle souffre des mêmes problèmes.éAh si vous saviez…" C'est la même musique chez un ami qui travaille à l'ANPE et dont le chef a convoqué l'équipe pour reprocher "le peu de résultats sur les offres de travail". Personne n'a osé lui dire qu'il y a apparemment une crise, mais tout le monde y a pensé. J'avais envoyé, il y a des mois, à un petit éditeur sympa ma meilleure pièce (épuisée dans sa première edition). Pour ne pas en remettre j'ai omis de dire qu'elle avait eu un prix (avec des sous permettant de la monter) du Ministère de la Culture, de la Fondation Beaumarchais et obtenu le prix Dramaturgies du monde de Radio France Internationale. Pas la peine de faire l'article, on s'en rendra compte. Je téléphone, le comité de lecture doit se réunir; A la vitesse de l'éclair, il se réunit et je reçois la lettre type de deux paragraphes pour m'informer que cela n'entre pas… mais à l'avenir que je n'hésite surtout pas. Dieu m'en garde! Comme l'écrivait un bon auteur "la bêtise fait des progrès étonnants, je ne vais pas m'exposer, suis pas maso'. Le temps de l'analphabétisme est venu : l'acteur X lit en scène des passages de ses auteurs préférés et les commente; comme il n'a pas eu son bac, c'est une compensation tardive; L'acteur Y lit un roman dans un autre théâtre, quant à W et la très belle Z, ils lisent des lettres sur scène, comme d'autres excellents comédiens. Ils lisent car le temps d'apprendre le rôle, il ne l'ont pas. Le prix des billets est le même que celui d'un vrai spectacle. Dans le métro : le journal gratuit. Sur une page, en vignette le Président qui essaie de prendre une attitude fière et constipée (conspué?)de chef de guerre. Mais que faisons-nous dans cette galère? Ce matin, les manifestants éleveurs (contre la TVA a 20%) chantaient "Hollande, si tu savais…" . Moi, je me mets au piano, j'ai de sérieuses raisons d'être mécontente de moi : j'ai encore des difficultés dans un menuet de Bach… Nous vivons une époque compliquée...
samedi 7 décembre 2013
Enfin de la vraie pensée politique… et pas seulement
« Vous pouvez gagner toutes les guerres ; si une femme ou un enfant décide de vous dire non, vous devenez l’être le plus délaissé de la Terre, et vous aurez beau tuer et torturer, vous êtes vaincu. C’est une grave question politique. »
Anne Delbée - Racine roman
vendredi 6 décembre 2013
Veille de Saint-Nicolas
Comme on le fait chez nous, un choix de sels pour l'âne de Saint Nicolas qui passera ce soir bivouaquer sur mon paillasson (4eme étage, dur pour un équidé!) donc récompense : sel de Guérande aux algues, fleur de sel, sel de L'Océan aux 4 algues, sel nature de l'Atlantique. Il aura le choix… Un souvenir lointain de Saint-Nicolas où mon père m'avait offert de la bière pour les enfants (grande nouveauté, sans alcool mais ainsi je pouvais trinquer avec lui, grand connaisseur, jamais deux sans trois "comme une grande") et du pain d'épices. Je verrai bien s'il y a quelque chose dans mes escarpins déposés sur le paillasson. Pour les fouettards, ni moi ni ma chatte Chloé ne sommes à la maison. Ce soir déjà un cadeau de Noël : au Gaumont Pathé la transmission du "Nez" de Chostakovitch (livret co-écrit avec Zamiatine)en direct du Met' de New York. Beaucoup de visuels, beaucoup d'ombres chinoises et d'effets graphiques, mais quelle belle musique, quels excellents chanteurs et un livret qui suit au mot près la nouvelle géniale de Gogol. Nicolas Gogol! Bonne fête à tous les Nicolas!
mercredi 4 décembre 2013
Dans l'atelier de Marc Lerude
J'ai vu la première toile de Marc dans la librairie-galerie de Monsieur Duquesnoy à Saint-Malo. Un soleil d'or dans un cosmos bleu marine. Etrange impression de rigueur et de liberté mêlées. A Villejuif, dans son atelier, j'ai découvert qu'il sculptait également : bois, marbre. Un atelier qui garde encore les traces de son maître. Les colonnes faussement finies dorées et hérissées de copeaux brillants m'ont touchée. Ce vieil or que je n'ai trouvé que dans les icônes et chez Rose Chauvier. Marc Lerude, sculpteur, dessinateur, peintre, jardinier et maître de yoga mènent une de ces vies que l'on pourrait dire "minuscules" mais qui sont toutes de droiture, de générosité, d'amour du prochain et de foi en l'art.
mardi 3 décembre 2013
En attendant la neige...
Avant première des "Ames de papier", film d'un jeune réalisateur au Centre Wallonie Bruxelles. La film sera en salles le 25 décembre.Une très belle histoire qui réunit Noêl et Hanoukka. Même ses maladresses sont pleines de fraîcheur et se dégustent avec bonheur. Pierre Richard y est exceptionnel : un de ces hommes qui sont plus beaux et plus séduisants en vieillissant. Tendance Trintignant et tant d'autres. Un film pendant lequel on attend la neige. Aujourd'hui en sortant sur les Champs Elysées, au bras d'un ami cher, soudain la neige! C'était celle propulsée pour un tournage sur quelques mètres carrés. Déjà ça : un joli présage. Pendant que je m'esbaubis au cinéma et devant des flocons artificiels, mon ordinateur ne chôme pas. Comme on voit sur l'image de cette stakhanoviste à quatre patres harassée de travail.
dimanche 1 décembre 2013
Premier jour de l'Avent
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