vendredi 25 août 2017

Magnifique!

Telle est l'exposition Dior du Musée des Arts Décoratifs. Un enchantement dû tant à la beauté des habits qu'à la mise en scène créative et somptueuse de l'événement. Et même si le fondateur, Christian Dior, y est très présent, toute l'histoire de la maison y est déroulée : le génial Saint-Laurent de la robe trapèze, Marc Bohan du style slim, John Galliano, etc. Un conte de fées dans une maison de poupée grandeur nature. On oublie que ce sont des robes, on ne voit que des oeuvres d'art...

jeudi 24 août 2017

Publicité mensongère


C'est une Dionaea; elle ne mesure même pas dix centimètre de haut, mais avouez qu'elle a l'air assez féroce. Je l'ai acquise sur la base de souvenirs de botanique du lycée et sur la foi d'une étiquette- produit qui la promettait carnivore sinon vorace. Si on l'arrose avec de l'eau bouillie. Si on ne la met pas au soleil. Je l'ai mise sous une lumière tamisée, je l'ai nourrie à l'eau bouillie et tiédie (souvenirs de la préparation des biberons). Eh bien, elle n'a rien voulu savoir. Ma cuisine est envahie de drosophiles =  mouches du vinaigre) qui, sauf le respect que je leurs dois pour leur contribution aux recherches génétiques (souvenirs de biologie ), se sont révélés de la dernière paresse. J'ai eu beau présenter successivement près de la plante des bols de vinaigre, de miel, des épluchures de légumes... Les drosophiles devaient la prendre pour un sens giratoire, elles lui tournaient autour sans être embêtées le moins du monde. Et contrairement à l'idée reçue (confusion avec les éphémères) elles ne vivent pas un seul jour mais une trentaine. Et elles se reproduisent au moins trois fois dans ce laps de temps. J'ai poussé la cruauté jusqu'à servir à ma cannibale, directement entre ses mâchoires une innocente fourmi. La supposée victime est ressortie sur ses pattes. Toutes. J'ai même aventuré le bout de mon petit doigt entre les acérés fanons végétaux : j'ai ressenti une sorte de caresse molle, mais peut être c'était juste une illusion? Je fais donc sortir les insectes moi-même (depuis la recrudescence des attaques terroristes, je ne tue plus personne), comme avant. Sauf que maintenant je dois aussi bouillir et tiédir l'eau avec laquelle j'arrose la Dionaea. Pourquoi je continue à en prendre soin? Je me suis dit qu'elle était peut être juste non violente... Et les drosophiles se posent parfois sur ses feuilles pour se reproduire plus confortablement.

mercredi 23 août 2017

Londres, ici Londres...

Ce lundi midi dernier carillon de midi de Big Ben avant 2021, une bouteille de London Pride pour fêter l'événement. Je proposerais bien que le Big Ben de la Gare de Lyon prenne le relais, mais le décalage horaire semble s'y opposer.
Merveilleuse retrospective Alberto Giacometti à la Tate Modern et émerveillement de cette ville toujours en construction, toujours en mouvement. L'Angleterre : cent ans de retard, mille ans d'avance!

jeudi 17 août 2017

Pigeonnement correct

D'abord, j'ai été sage : j'ai donc eu droit à revoir en vidéo Nostalghia d'Andreï Tarkovski. Une beauté renversante, mais dépressifs s'abstenir : passage à l'acte imminent. Ensuite, j'ai appris que non, non, non, on ne pouvait pas adresser un texte rap au Président Jupiter, même si l'on s'appelle Christophe Barbier et on a de l'humour à revendre. et même à donner gratis. "Malaise", "inadmissible", "mauvais goût" : les lâches volent sur Twitter au secours du victorieux président (qui n'a pas besoin d'être défendu, mais justement c'est sans risques) et ne comprennent pas l'humour d'un brillant journaliste  médiatique qui ne se prend pas au sérieux. Ridendo castigat mores, mais certains préfèrent  le politiquement correct lénifiant. Ensuite, j'ai appris qu'il ne fallait pas photographier Emmanuel Macron ni sa dame, sinon, même si l'on est photographe professionnel, la garde à vue vous pend au nez. Prévenue, j'ai photographié des pigeons au Port de l'Arsenal. Enfin des pigeons autre que nous.
Ils sont quatre, ils ont pris la pose mais n'ont pas pris l'envol quand je leur ai récité le rap contesté.

mercredi 16 août 2017

Une journée avec Tarkovski

"Si tu veux faire rire Dieu, parle-Lui de tes projets."  J'ai toujours cru à cette maxime, sans jamais la suivre. J'essaie d'exercer ma volonté, puis je finis immanquablement par me dire que ce que le hasard fait advenir est mieux, bien mieux que mon idée première. Aujourd'hui, jour d'Assomption de la Vierge, mais, fort heureusement férié à triple tour, je pensais faire du jardinage. La pluie s'y est mise, puis un léger accident de mon neveu qui m'apprend à jardiner a définitivement mis fin à mes velléités de cultiver mon jardin. Que faire? Pour rester dans la même culture que cette citation d'un titre du camarade Oulianov, je me suis offert un grand plaisir : regarder enfin Le Miroir d'Andreï Tarkovski. Le film est sorti en 1974, donc je ne suis pas vraiment en avance. Mais, comme le temps ne fait rien à l'affaire, j'ai passé une heure et demie d'émerveillement, vivant dans un temps différent, dilaté et enrichi de sens et de poids humain, comme il m'arrive toujours avec les films de ce réalisateur. Ne pouvant le quitter après le Konek, je me suis replongée dans son Journal (tenu jusqu'à quelques jours avant sa mort, puis dans Le Temps scellé, un autre de ses ouvrages. J'adore la manière dont se côtoient  , dans son Journal, la liste des réparations à faire dans la maison, les démarches pour trouver un producteur, l'inquiétude pour sa femme qui aurait dû accoucher depuis un mois déjà et l'envie pressante, vitale, de finir au plus vite Stalker, un autre chef d'oeuvre, pour attaquer enfin le tournage du  Miroir, sorte d'autobiographie onirique. Si je suis sage, demain je regarderai Nostalghia. Mais sa plongée dans son passé-présent m'a déjà fait commencer le nettoyage de mes écuries d'Augias : le rangement de mes archives photo. Comme le Journal de Tarkovski commence en 1970, j'ai pris cette date comme début de mon classement chronologique. Après quelques bonnes heures, j'en suis à 1992. Il y a de l'espoir : j'attaquerai bien tôt le nouveau siècle!

samedi 12 août 2017

Une pure merveille

Hymne à l'amour, à la féminité et à la sensibilité japonaise : Le Bureau des Jardins et des Etangs de Didier Decoin, divine surprise. On regarde les pages qui nous restent à lire : trop peu! tristesse que cela soit si vite fini. Plaisir rare.

jeudi 10 août 2017

Résurrection

Quand j'étais enfant, j'avais déjà la fièvre un peu comateuse. Au fond du lit, on ne m'entendait plus et on me voyait encore moins. Comme tous les enfants, une fois guérie, j'étais tout feu tout flamme avec une énergie qui semblait inépuisable. Mon père me disait en souriant : "Te voilà ressuscitée."
Donc une fois de plus me voici ressuscitée. A part le Doliprane et le repos , l'un des facteurs de ce retour est Vladimir Jankelevitch. Oui, je sais qu'il est mort, mais les émissions de France Culture qui lui rendent hommage sont un vrai régal. Elles sont quotidiennes et tant les invités que les extraits de son discours sont une sacré bonne raison de vivre. Et quand il parle de musique, on est au septième ciel.

lundi 7 août 2017

A quelquechose malheur est bon

Si j'en suis aux proverbes, c'est que la fièvre est sévère. Elle m'a déjà joué des tours par le passé. Je sortais à peine de l'enfance quand, clouée au lit par une bronchite, j'ai reçu de la part de mon père, pour me faire patienter, le temps de la guérison, deux volumes de théâtre d'Eugène Ionesco. Comme l'illustre auteur venait d'entrer à l'Académie Française, même les éditions roumaines d'Etat avaient dû voler au secours de la victoire et l'éditer en traduction roumaine. Certains connaissent, hélas, la suite : j'ai été guérie de la bronchite, mais j'ai attrapé le virus du théâtre. J'ai mis des décennies pour m'en débarrasser et je ne sais toujours pas si c'est une rémission ou une convalescence. Donc, un des rares points positifs est qu'entre 39 et 40 de fièvre, je suis trop faible pour tenir debout, donc je lis. Comme lorsqu'on était étudiants, un ou deux livres par jour, lectures entrecoupées de frissons et de sommeils réparateurs. Aujourd'hui, j'ai eu  le choix heureux : en commençant par La fin d'une Liaison de Graham Greene (quelle surprise que l'auteur du Troisième homme et de Notre agent à la Havane puisse transmettre une telle tendresse émouvante dans le portrait d'une héroïne hantée par la spiritualité!), j'ai fini par Le Cinquième Fils. J'ai honte, mais je l'avoue : c'est la première fois que je lisais un livre d'Elie Wiesel. J'ai admiré le pacifiste, le témoin, l'humaniste, lu et écouté ses interventions publiques, mais ce n'est qu'aujourd'hui que j'ai rencontré l'écrivain. Et c'est très bon exceptionnel. .. Et dire que cette fichue fièvre m'empêche d'être demain et après-demain à la braderie de St Malo sur le stand de Monsieur Duquesnoy, le roi des libraires qui liquide son fonds de livres et de tableaux malouins avant de naviguer vers de nouvelles aventures à Saint-Briac. Où nous nous livrerons à notre numéro de duettistes préférés sous le pseudo de Fifty et Fifty., c'est promis. Ah, j'en profite, comme vous lisez souvent des commentaires de Marc Lerude, j'ai le plaisir d'illustrer cette page par l'un de ses tableaux qui, désormais, est le fleuron de ma collection.

dimanche 6 août 2017

Alina

C'est vrai, j'avais 39 de fièvre, mais je n'ai pas résisté à la joie de revoir mon amie admirée, l'écrivain Alina Diaconu, de passage à Paris (elle vit à Buenos Aires) et d'échanger nos projets.

jeudi 3 août 2017

Aléas

Je commence à entretenir des rapports passionnels avec la SNCF. Je me demande même si sous cet acronyme sec ne se cache le destin lui-même. Ce samedi, je devais rentrer sur Paris. La panne de Montparnasse m'en empêchant, j'ai pu profiter jusqu'aux aurores de l'anniversaire d'une douce amie très chère dont tous les invités étaient merveilleux d'humour et d'amitié. Sans compter un petit fils aux yeux d'aigle marine et au charme ravageur (pourtant, vous le savez bien, je préfère les vieux. Parfois, ils sont d'ailleurs tellement vieux qu'ils sont morts depuis quelques siècles -voir blogs précédents). Bon qu'à cela ne tienne : un mal pour un bien,  je rentrerai dimanche. Dimanche, plus aucun TGV n'arrivait à Montparnasse. "Puisque c'est ainsi , le petit prince a dit : nous partirons lundi." Un peu contrariée tout de même... Lundi, le TGV que je comptais prendre est annulé quelques heures avant le départ.  "Le petit prince a dit, puisque c'est ainsi,... mardi."  Colère légère tendance bougon. Mais mardi Mme SNCF n'était pas prête non plus à "me serrer la pince"; encore moins à m'acheminer vers mes pénates. Passant de la joie, à l'étonnement, puis à la contrariété, je me suis définitivement arrêtée au fatalisme. Naufragée solitaire, je le suis devenue également volontaire. Et, profitant du fatum, j'ai enfin visité les rochers sculptés de Rotheneuf, un rêve vieux d'au moins dix ans. Par rapport à leur permanence, Un jour ou deux...