vendredi 22 août 2014

J'ai deux amours...

L'Ourson (Welles) et la Bretagne. Comme vous montrer ma bobine travaillant d'arrache neurone sur ses films ou livres n'a pas un grand intérêt, vous lirez bien la biographie l'année prochaine, voici l'illustration de ma deuxième passion : Bécassine sur fond de plage du Prieuré. Je vous prie de ne pas rire, les amoureux sont susceptibles. D'ailleurs à Dinan on parle en roulant les "r" et j'ai fait, en costume local improvisé (au fond, c'est un Vannetais, sacrilège) la joie des enfants de la plage et de deux photographes aux yeux bridés. Une brise de tendresse je vous envoie depuis le grand Ouest avant de revenir à mon Ourson. Sur fonds de grand bleu comme de bien entendu.

vendredi 15 août 2014

Le pays de nos pères, j'emprunte le nom d'un roman islandais

Un homme. Un prêtre. L'abbé Loison.. Aujourd'hui, que nous fêtons la libération de Saint-Briac (Bretagne, qu'attendez-vous de votre Bécassine d'adoption?), nous pensons à cet homme. Nommé recteur juste début de la guerre, risquant d'être déporté plusieurs fois, l'abbé est arrivé à sortir vivant du conflit, tout en cumulant la gratitude des populations locales(pourtant dures aux exercices d'admiration) et le respect, à travers la personne du colonel Fischer, de l'armée d'occupations. Aujourd'hui, son presbytère abrite l'exposition de la libération. Non content de sauver des vies pendant l'occupation, il n'a pas cessé d'aider les démunis, passer les messages de la Résistance, sans hésiter à appeler son chien Adolphe et haranguer, du haut de sa chaire, l'occupant. Il a exercé son ministère jusqu'aux années 60, distribuant ses dons au volant de sa Simca 5, il avait un béret style Abbé Pierre et des lunettes à grosses montures bon marché. Il y a tout de même des types que vous suivrez jusqu'au bout du monde, même s'ils ont fait voeu de célibat. Grandes marées de l'année à St-Malo.

jeudi 14 août 2014

Jour de pluie

Chapelle de Saint-Antoine sur une petite ile du Morbihan.Ce saint qu'il faut invoquer quand on doit retrouver quelque chose de perdu. Vivement recommandé pour la joie de vivre et la jeunesse d'esprit. Je dors avec une compagne depuis cette nuit. Une belle bassine bleu turquoise qui recueille la pluie bretonne qui s'infiltre à travers les ardoises par les poutres jusque dans ma thébaïde. Désormais, je suis immunisée contre le supplice de la goutte chinoise. Pas contre le style de Marguerite Duras encore, mais il y a de l'espoir. Oui, de l'espoir disait-elle. Anca disait de l'espoir. Il y en a. Aura? De l'espoir peut-être Anca disait.L'espoir elle disait. N'en mettez plus : ma bassine est pleine et Duras est dans la Pléiade. Qui se vend très mal. Comme quoi le public est connaisseur. Femme libre, toujours tu chériras la mer.Sur toutes ses formes, même le goutte à goutte du dégât des eaux. Histoire d'eau. D'eau disait-elle, dans l'île. Son île dont elle disait l'histoire, et ...elle nagea si loin, et elle nagea si bien, là il y a du sens, parce que ma mémoire, saturée de Duras, a bifurqué sur Brel.Un poète, lui.

mardi 12 août 2014

Varia

Lecteur bijoux, adorables lectrices, on me fait remarquer à juste titre que je n'ai pas précisé l'endroit où j'avais pris la photo parue sur le blog du 8 août. Il s'agissait de l'Ile aux Moines. À part un paysage magnifique et des gens, de tous les âges, passionnants, je suis également trouvé un projet d'avenir : au milieu de bourg, j'ai conversé avec de charmants devanciers qui habitaient l'EHPAD locale. Le sigle doit signifier établissement hospitalier pour adultes dépendants. Cependant, les gais lurons que j'ai rencontrés avec leur déambulateur, ont assuré qu'il y avait des fêtes réussies et que, luxe suprême, il pouvait fréquenter les dames de l'établissement qui étaient bien plus nombreuses que les pensionnaires mal. Pour la fin de vie d'une ronchonne romantique, cela me semble un bel aboutissement. Établissement hôtelier pour Anca décadente. la parenthèse de l'Ile aux Moines n'ayant duré que vingt-quatre heures, me revoici devant l'ordinateur en train de bichonner mon cher Ourson. comme je ne peux pas taper, je m'initie au logiciel de reconnaissance vocale. Hier, en voulant dicter "docteur Faustus", rôle que Welles a tenu plusieurs fois dans la pièce de Marleau voici que mon Dragon nuance écrit " Docteur House". Je souris à une si belle complicité avec mon outil ( dans Je ne serai pas une femme qui pleure, chez Actes-Sud juniors, j'avais abondamment cité le personnage interprété par Hugh Laurie. Qu'il est cultivé, mon logiciel! je lui fais pourtant remarquer que je tiens à mon docteur Faust. Dragon me propose poste, Proust, South, sa hausse, force est, ça ose... là, j'ai arrêté, encore des progrès à faire. Pour vous, cette image de fleurs de l'étang et de fleurs du jardin sur toile de fond marine.

dimanche 10 août 2014

De tous les côtés, Jean-Louis Duquesnoy

Le magique, charismatique, immarcessible libraire de Saint-Malo, Jean-Louis Duquesnoy, reçoit enfin la reconnaissance nationale (nul n'étant prophète..., la reconnaissance internationale doit lui être déjà acquise). Dans l'Ouest France de ce week-end il est le libraire prescripteur et il recommande Les Promesses de Carlo Lodoli paru chez P.O.L.. Encore plus amusant : une exposition de photographies à Vannes, intitulée Paroles de Bretons expose ce très beau portrait de lui. Que cela reste entre la France et nous, Monsieur Duquesnoy est un homme de talent, de conviction, mais...du Nord. Etre adopté par les Bretons, le plus officiellement possible, prouve qu'il fait partie du patrimoine. Si vous passez par la Bretagne, surtout ne ratez pas sa Librairie du Môle, endroit enchanté, chasse au trésors ouverte aux livres comme aux tableaux.

vendredi 8 août 2014

Trop c'est... juste assez pour prendre les bonnes décisions

Il y a des moments comme cela dans la vie : tous vos amis ont quitté Paris, personne au bout du fil ou à portée d’internet pour travailler, Feragosto a fait des émules en France. Pariggi città deserta. Evidemment, c’est le moment que choisit votre LiveBox pour refuser de coopérer, et faire la death box… vous passez trois heures d’attente dans une boutique (je ne dis pas le nom du fournisseur, mais vous me comprenez), à écouter les projets de vacances des employés qui partent évidemment au bord de la mer le soir même, homme libre, toujours tu chériras … Vous finissez par récupérer une LiveBox, dont vous découvrez, grâce à des amis compétents (merci Laurent) que vous allez voir en Bretagne avec l’engin sous le bras, que votre fournisseur d’accès vous a refilé une vieille boîte, non réparée et encore paramétrée pour l’ancien utilisateur. Dans un roman, vous chercherez cet usager et, une fois trouvé, de points communs, un lien profond bien que récent, un bel amour. Dans la réalité, vous avez dédié votre été à Orson et tout ce que vous voulez du monde et de l’univers associés est d’avoir accès à l’internet pour voir Le Sketchbook d’Orson Wellles. Trois heures de conversation avec les services Apple, où se trouve ma compétente et charmante interlocutrice ? A Brno ? ah c’est une très très belle ville, Brno. Vous faites bonne figure, mais vous imaginez la note au bout de quelques heures mais quand on aime, on ne compte pas, Orson est inestimable. Et l’Europe est sacrée. Souffrons dignement. Trois heures encore avec la hot line d’Orange, vous savez celle qui dit : à partir de cet instant, votre appel sera facturé tant… ? Vote appel , même pas notre conversation. C’est clair : vous payez et les autres vous mettent en attente. En tant que nana, je préférerais entendue le «au delà de cette limite… votre ticket n’est plus valable » de Romain Gary, mais on n’a pas le choix. Que se passe-t-il encore ? ah oui, votre chaîne hifi a décidé de se brancher à vie (obsolescence programmée, ne rien craindre au sujet de l’éternité) sur l’internet absent au lieu de lire vos CD. Pour résoudre le problème, consulter le manuel de l’utilisateur accessible uniquement sur… Internet. Nous souhaitons un bel été à l’ami Franz Kafka et au regretté Eugène Ionesco qui ont déjà traité avec génie l’absurde et le fonctionnariat. Enfer et damnation : pas de musique, pas de réseau, j’écris sur Orson , comme au Moyen Age, sur du parchemin. Pas de doute, les Martiens de la Guerre des Mondes (Welles& Wells) vont bientôt débarquer. Vivement la télépathie, cela ira tout seul. C’est à cet instant que dans ma boîte aux lettres j’ai découvert toute la correspondance de la Cave à Vin voisine ; en vacances pour un mois, ils retrouveront à leur retour tout mon courrier très urgent dans leur casier, recouvert de toiles d’araignée où de nombreuses drosophiles auront rendu leur âme éphémère. Rien dans le frigo, pluie constante et teigneuse sur Paris, qu’allez vous faire ? Péter les plombs ? Jamais de la vie, pour avoir assumé un exil politique, l ‘éducation d’un enfant moderne, un cancer, et le combat (victorieux !) pour le droit de vote des femmes helvétiques, je ne vais pas me laisser abattre. Je ferme boutique et je vais au … Paradis. Ah, non, ne craignez rien, le paradis est plus aisément accessible que par un suicide. Il suffit de prendre un train et un bateau. J’y suis, pour vingt-quatre heures, mais je répète quand on aime… Le voici. Mais où ?

dimanche 3 août 2014

Celtiquement vôtre

Un crochet par le Festival Interceltique de Lorient qui s'ouvre ce week-end. Irlandais, Canadiens, Bretons , Ecossais, les kilts bougent au rythme des sonneurs, la Guiness coule à flots et la ville est en fête. L'immeuble Gabriel récemment "civilisé" (rendu à la vie civile après avoir servi à l'armée)est superbe, comme le vieux moulin et le phare. Les jardins de rosiers blancs élevés en arbres font penser au jardin d'Alice de Lewis Caroll. Mais au lieu d'une reine qui peint les rosiers et fait couper les têtes, une atmosphère bon enfant et la musique celte. Parfois tonitruante, d'autres fois, surtout sur harpe celtique et violoncelle, riche d'une nostalgie et d'une harmonie venues du fond des âges qui bercent les coeurs avec mélancolique douceur. Dans l'image, le bagad de Plougastel et son chef , sur l'Esplanade du Grand Théatre. Une très belle prestation. D'avantage si le coeur vous en dit sur www.antourtan.bzh et www.cyberfestnoz.bzh. Cela durera encore dix jours.