samedi 30 janvier 2010

Des triplets!


Trois livres que l'on présente coup sur coup : la reédition de "Mademoiselle Chanel" et de "Toc et Boc" aux Cygnes et le petit dernier, "Je ne serai pas une femme qui pleure" chez Actes Sud Junior. Les nouveaux nés ont été présentés à l'aimable public, nombreux et charmant, aujourd'hui en la librairie du Théâtre du Rond Point. Parrainés par les comédiens -lecteurs Julien Marcland et Denis Lefrançois qui ont lu des passages. Dont un scoop : mam'zelle Chanel ne fut pas blanche-blanche pendant la guerre.

mardi 26 janvier 2010

Chute d'anges dans la chambre bleue


Aujourd'hui j'ai rencontré une personne qui s'occupe d'artistes? Pluridisciplinaire, cosmopolite, beaucoup de charme, bâtissant des passerelles entre les arts. Mais c'est tout moi ça! Comme, sous mes dehors diaphanes, il y a un solide noyau pragmatique, fidèle, dynamique et un peu scout, je lui demande comment on peut travailler ensemble. Je vous le donne en mille : si j'obtiens des subventions ou des aides de mécènes, ce professionnel de la stratégie culturelle, me dira comment le dépenser. Tout en ponctionnant mon pactole. Un forfait car les pourcentages,...trop aléatoire. Zut, l'inginerie culturelle ne servirait qu'à m'aider à dépenser de l'argent? L'unique chose que je sache un peu faire toute seule? Cela me rappelle une jeune personne qui postulait pour un mi-temps d'assistante que je demandais pour mon écriture. Comme elle ne savait pas taper à la machine, ni faire du courrier, ni de la facturation, encore moins de la corrections d'épreuves, je lui ai demandé en quoi elle pensait m'assister. Elle me dit :"je vais vous donner des idées pour écrire." Une fois de plus : l'unique chose que je sache un peu... Mon chat en rit encore. Moi je m'inquiète : il y a seulement quelques mois une architecte que je complimentais sur son travail, me proposait de venir "arranger" ma maison. J'ai dit "chouette, faites une visite amicale et si la bicoque vous plaît, je pourrais vous rémunérer pour ce travail". Oh la visite amicale n'est pas nécessaire, on se connaît, quand je viens ce sera au prix de 500 euros de l'heure". J'ai et j'ai eu des coopérants (je n'aime pas dire ou écrire les mots qui commencent par collabo-) mais comme cela, tout de suite! Cela me ...glace. Et m'inquiète. Vous ne trouvez pas que cela fait "amateur" de vous adresser ce blog aussi gratuitement? Perseverare diabolicum. Le quatuor d'anges est gratuit aussi. On ne se refait pas.

vendredi 22 janvier 2010

Une nuit à la Nationale

Que gardent ces gigantesques cariatides, inutiles belles gardiennes? Les rayonnages vides de la bibliothèque avant travaux. Un dernier tour avant que tout change. Une caresse sur le doux bois sombre rayons, quelques pas dans l'épaisseur de la moquette, un regard sur les fresques végétales des murs, un adieu silencieux aux lampes couleur de jade où tant de fois... le monde change. Ma nostalgie n'a d'égale que ma curiosité de l'avenir. Ma peur que cette beauté disparaisse n'a d'égale que l'espoir d'une nouvelle et plus pure beauté.

mercredi 20 janvier 2010

Bouquet marin


Mais que fait-elle puisqu'elle néglige son blog depuis un moment? Ben, elle peint...ceci.

lundi 11 janvier 2010

Chausey à 17 miles à droite...


...à gauche le Fort d'Harbour.

jeudi 7 janvier 2010

Ce n'est qu'un au revoir...


Baie de l'Accor Thalassa sur les plages couvertes de neige (exceptionnellement) de Saint Enogat-Dinard. En compagnie de Brigitte Berot grâce à laquelle se mit en place le cycle de lectures au coin de la cheminée. Jonglant avec un emploi du temps de ministre (si les ministres travaillaient vraiment, ce qui reste à prouver), s'investissant complètement dans les visites commentées aussi riches que celles du Mont Saint-Michel comme dans les séances de relaxation, toujours d'humeur égale (charmante au beau fixe) mais ayant toujours une solution pratique et rapide à chaque problème, dans l'harmonie et l'empathie, elle a illuminé mon séjour et sûrement celui de tous les autres. Merci pour cette expérience, un endroit, une équipe qui donnent envie de revenir...
Par la fenêtre, j'observe un rouge-gorge qui se découpe dans la neige, des goëlands surpris que la terre et la plage se soient teints soudain de leur couleur. Toutes les plantes, saupoudrés de neige semblent porter des fleurs de coton. 10 centimètres de neige dans le Morbihan, à peu près autant dans toute la Bretagne, difficultés de circulation, ralentissements. Ce soir ma troisième et dernière lecture du cycle: après l'exil et la politique (L'Exil d'Alexandra), le travail acharné et le raffinement (Mademoiselle Chanel) ce sera l'amour et le théâtre avec Madame Shakespeare. Tel le Grand Will qui se languissait de son Stratford natal à Londres, je sais déjà que le ciel et les plages de Dinard vont me manquer dans la grisaille de Paris ("vous allez chez les fous? kenavo"). Ce pays (Breiz) a tout, même la neige à fleur de mer, désormais.

mercredi 6 janvier 2010

Jour blanc


Désir exprimé (hier dans le blog), désir exaucé cette nuit et ce matin sur Dinard. La neige, exceptionnelle sous ce doux rivage a fit son apparition. Gros flocons dansants, tendresse du manteau pur, paysage transformé d'un coup de baguette. L'oiseau en est tout perdu, c'est sûrement sa première neige, mais c'est toujours notre première neige. Et moi, je descends parler à mon aimable public de Gabrielle Chanel. Autour de la cheminée. Noël en janvier le jour des Rois.

mardi 5 janvier 2010

Réminiscences


Agréable séance de lecture autour du feu de cheminée. Forts temps d'échange autour de l'Exil d'Alexandra. Public de grande qualité, ouvert, curieux, intervenant, posant des questions, donnant son sentiment. Tout ce que j'aime. Et en prime glaçons accrochés aux rochers de la plage de Saint Enogat. Je n'en avais plus vu depuis mon enfance quand on les glanait au bout des gouttières et on les croquait comme des friandises. Vivement la neige, je rêve de la voir au moins une fois au bord de la mer.

Me revoici en terre dinardaise


A l'aimable invitation de la Thalasso de Dinard, j'aurai de plaisir d'assurer, au crépuscule (clin d'oeil par rapport à l'article précédent du blog) ces lectures que j'affectionne. Elle seront littéralement au coin du feu car elles se dérouleront dans une belle salle aux larges baies vitrées, éclairées par des bougies et un beau feu de cheminée. Demain "L'Exil d'Alexandra" paru chez Actes Sud. Aujourd'hui : la présentation en compagnie de l'équipe directrice que voici. Vivement demain!

vendredi 1 janvier 2010

Bûcher (aber nicht Bücher !) des Vanités


J’ai commencé à tenir un journal en 1963. Mon âge était suffisamment tendre pour excuser l’illettrisme qui, dans les premiers cahiers, appelait des dessins au secours d’une écriture incertaine. Il est amusant de constater que, bien plus tard, au crépuscule de ma vie, après avoir fait mes preuves honnêtes (donc qui ne prouvent rien) comme figurer dans les manuels scolaires et au programme du bac avec mes textes publiés, traduits en diverses langues, au moment où je me sentais pleinement maîtresse de mon écriture, je suis revenue aux sources, préférant à nouveau m’exprimer par le dessin et la peinture plutôt que par les mots. Il est vrai que j’avais consacré quarante ans à l’écriture, durée moyenne de vie sous je ne sais plus quel roi ou empereur, et je trouvais que cela suffisait. Au fil des ans, sans discontinuer, sans me laisser perturber ni par le changement de langue ou de pays (c’est un pluriel !) les cahiers de mes journaux intimes s’empilaient. Couverture diverses, factures de plusieurs continents, le plus souvent manuscrits mais émaillés des exceptions tapuscriptes, mes journaux intimes s’empilaient. Inexorablement. Une quarantaine, cinquante ? Ils voyageaient dans un caisson spécial lors de tous les déménagements et je m’assurais à chaque déplacement de leur bon ordre (numérotés et étiquetés soigneusement, alors que habituellement je ne classe rien). J’avais instauré une tradition. Chaque 31 décembre avant minuit je relisais l’année précédente. Très souvent, j’y découvrais une année très différente de celle de mes souvenirs. A part cette utilisation de relique et de sarcophage de mon passé, beaucoup de mes journaux ont servi à des écrits autobiographiques comme Toujours ensemble. Une émotion à vérifier, une anecdote oubliée ou un souvenir si lourd à porter que la mémoire l’a effacé alors que l’écrit le conserve ? Il n’y avait qu’à faire appel à mes journaux. Le tout premier cahier portait encore les armoires délirantes de réalisme socialiste de la Roumanie, trois années y tenaient sur une vingtaine de pages, le suivant innovait dans l’illustration (des photos noir et blanc) et inventait déjà le narrateur extérieur : le journal était censé être tenu par la Fiat 600 de mon père. Est-ce que c'est ce modèle là qu'on surnommait la Topolina? La petite souris? Je craignais le moment où ma pile de journaux intimes allait dépasser ma taille quand je fus sauvée par le gong. Plutôt par une citation. Glanée au fil d’une lecture sur le zen, je crois, cette proposition admirable : « Il ne faut laisser rien derrière soi, même pas un souffle. » Et moi avec ma pile de journaux intimes, en roumain on utilisait le terme « maculaturâ » de macula (tache) pour tout papier écrit destinée à la poubelle. Et moi ? avec ma tonne de cahiers maculés, mes wagons de vécus en herbier, mes containers d’émotions taxidermisées, mes cargos d’élans lyophilisés… Mais tout cela allait me survivre et encombrer la planète bien plus sérieusement qu’un souffle ! Voilà comment ce soir, au milieu de mon jardin sous le petit olivier, devant les yeux ronds de mon poisson rouge, après lecture, j’ai brûle les deux dernières années. D’accord je sens un peu la fumée, mais je me sens déjà plus légère. Qu’est-ce que cela va être quand le tout sera parti en souffle de fumée ! Je vais voler, c’est certain.