vendredi 28 novembre 2008

Interview radio


Aujourd'hui Aux Deux Magots, entretien radiophonique et séance photos avec la charmante équipe de NRJ. Brice Depasse me pose des questions qui fleurent bon une lecture attentive de mes romans et une belle sensibilité. Une fois diffusée, l'emission sera podcastée, je vous dirai tout.

mercredi 26 novembre 2008

DE L’ART DE BOUCHE- dans la série mes restaurants préférés


Bon, j’ai bien hésité avant de vous raconter ma soirée d’hier. Puis je me suis dit que j’avais créé mon blog pour vous dire mes enthousiasmes et mes découvertes artistiques et que je ne devais pas m’autocensurer (ils vont croire que je suis prétentieuse, que je me la joue, etc) alors que j’avais vécu un bel éblouissement que j’ai envie de vous conseiller. Dont acte. Ce fut une parenthèse enchantée dans la grisaille des jours et les soucis d’une époque tourmentée, bousculée de toutes parts, un voyage dans le temps sous les ailes de l’esprit d’excellence. Le Grand Véfour, ce premier restaurant français, créé en 1784 dans l’écrin du Palais Royal vibre toujours des fastes émouvants du décor d’origine, rehaussé de sous-verre délicats, étincelant des feux de candélabres en cristal, adouci par le moelleux théâtral de velours rouge. Un théâtre magique ! Pas étonnant qu’après le tumulte de la bataille d’Hernani Victor Hugo et ses amis soient venus précisément ici pour se restaurer et inaugurer une époque théâtrale d’audace et génie. Nous étions installés à la table de Colette qui venait en voisine et les souvenirs de tant d’aimables spectres chéris présidaient à la soirée : des révolutionnaires de 1789 aux artistes, l’excellence du lieu mettant d’accord tous les bords politiques puisque de Cocteau à Aragon, de Guitry à Sartre, de Malraux à Jouvet, ils fréquentèrent tous cette table célèbre. Pour les autres dames, Simone de Beauvoir et la belle Otéro pour ne donner que deux extrêmes. A mon arrivée à Paris, installée à deux pas, rue du Jour, je rêvais déjà de m’y rendre. La nouvelle de l’attentat m’avait peinée, j’avais suivi le combat des victimes, menées par la courageuse Françoise Roudetsky. Et voilà qu’au bout de beaucoup d’années, une charmante invitation m’aida enfin à réaliser ce rêve. Qui dépassa mes espérances. La gastronomie est un art, je le pense et le ressens. J’ai eu l’occasion d’en parler en découvrant dans leurs œuvres Monsieur Roellinger et d’autres artistes cusiniers que j’ai évoqués dans ces pages. Guy Martin, l’actuel chef du Grand Véfour s’inscrit dans la continuité d’une réflexion et d’une création de grand niveau. Passionné de peinture qui lui inspire d’ailleurs la plupart de ses créations, auteur d’excellents ouvrages sur la cuisine aux Editions du Chêne et du Seuil parmi d’autres, il transmue, dans le sens purement alchimique du terme, des ingrédients de grande qualité venus des plus belles régions de France (ah ma Bretagne, son homard bleu, son sel de Guérande !) en plats exquis. Des œuvres d’art. Le chef écrit qu’il regrette le côté éphémère des créations gastronomiques, mais, foi d’Anca, lorsque un des mets arriva hier sur la table, un souvenir vieux de décennies surgit et j’articulai sans hésitations « ravioles de foie gras ». Je les avais reconnues aussitôt, alors que mon coup de foudre pour ces merveilles datait du milieu des années quatre-vingts quand Guy Martin était chef au Château de Divonne et qu’avec quelques amis gourmets de Lausanne nous nous offrions, aux grandes occasions, un de ses repas en traversant le lac Léman en bateau. Il y a des madeleines de Proust dans la haute gastronomie aussi. Je garderai précieusement le souvenir de cette soirée toute de raffinement, de simplicité (l’endroit est stylé mais sans aucune prétention), de passion et de savoir partagée par tout le personnel du maître d’hôtel au sommelier, un beau cadeau que je reçus le jour de la Sainte Catherine, une lumière dans la nuit que je vous conseille et souhaite. Je commence une cagnotte pour essayer de revenir au plus vite.

mardi 25 novembre 2008

Tempête au Ponant


Avec le « Prince des Marées » de Pat Conroy à Dinard. Fascination égale des éléments et de l’œuvre.

vendredi 21 novembre 2008

La vie est belle


"Bien sûr il y a les guerres d'Irlande et les peuplades sans musique", le froid mord à pleines dents, le vent couche presqu'à terre mon figuier, mais recevoir le message amical qui suit sur mon dernier roman, met du soleil dans mon hiver et me donne envie de vivre. J'ai eu la permission de vous le transmettre. Le voici:

"Le Club de lecture poursuit sa route. Quelques lectrices ont découvert l'Exil d'Alexandra. Pour vous donner une idée de l'accueil, je vous retranscris mot pour mot le commentaire écrit d'une lectrice qui était absente le jour de la réunion et qui ne savait absolument rien de vous et de vos liens avec Dinard. Elle a donc lu le livre sans idée préconçue comme elle en a lu d'autres dans la liste proposée. Je cite :

"Quel livre ! Je ne connaissais pas cet auteur, rien que pour ce livre, je me félicite d'avoir participé à ce club de lecture.
J'ai tout aimé, l'écriture, l'humour, le drame de notre 20è siècle. Il se dégage de ce livre une énergie peu commune.
Genre de passage qu'on n'oublie pas : Une odalisque est une crétine enfermée dans un harem qui partage un mari violent avec une dizaine d'autres débiles de son espèce et qui passe son temps à montrer ses vertèbres superfétatoires à Monsieur Ingres.
Je vais évidemment l'acheter et l'offrir en de nombreuses occasions."

Vu que les critiques ne se sont pas vraiment bousculés pour en parler, merci lectrices, merci lecteurs. Cela tombe bien : c'est pour vous que j'écris.

jeudi 20 novembre 2008

Il pleut...


… le figuier est chargé de figues mais, sur ses branches décharnées il ne reste plus une seule feuille. La nouvelle génération résiste encore au vent, mais privés de chlorophylle et de sève, les fruits n’atteindront pas la maturité. Je ne pouvais pas vous infliger l’image de ce jeune arbre dont chaque branche semble un gibet, alors je vous ai peint l’été. Car parmi les racines enchevêtrées, c’est costaud un figuier, l’œuvre au noir se prépare : il y aura un nouveau printemps, je le sais de source sûre. Hibernons en attendant la résurrection.

Antidépresseur irrésistible, lu dans Le Courrier international : le Parti communiste de Saint- Pétersbourg accuse Olga Kourilenko, comédienne d’origine ukrainienne qui interprète la dernière James Bond girl, de « soutenir un homme (Bond) qui, pendant des décennies, a travaillé sous les ordres de Thatcher et de Reagan à détruire l’URSS(sic !) » Et prenant personnellement à partie la traîtresse, cela continue : « L’Union soviétique t’a éduquée, elle s’est occupée de toi et t’a élevée gratuitement, mais personne ne se doutait que tu commettrais cette trahison intellectuelle et morale ». Qui osera dire leurs deux vérités à des dinosaures ? Le père Noël n’existe pas et l’URSS n’existe plus. Je sais, je suis cruelle.

mercredi 19 novembre 2008

Le Chevalier et la Dame


A la Chambre de Commerce Italienne de Paris, exposition « Le Chevalier et la Dame » de Maurizio Diana. Au civil, le peintre est physicien nucléaire. Occasion de retrouver Pascal Schembri (photo), auteur d’un superbe roman « Il miracolo di San Clogero », auteur également du très émouvant « Essere Françoise Sagan » que j’espère traduire en français, comme le romancier me l’a courtoisement proposé.

lundi 17 novembre 2008

Famille d’artistes


Ce dimanche marathon portes ouvertes : d’abord Des Abesses à Anvers avec les portraits émouvants de Catherine Barsacq. Ensuite à Villejuif, un merveilleux atelier avec une triple exposition, celle des œuvres des Lefranc. Marie sculpte dans la pierre la rigueur et la fragilité de son monde profondément original, Joséphine tire des portraits-grimaces humour et humeur, Jerôme peint, dessine et « caricature » sans concession mais avec une belle intelligence. Son blog est à découvrir absolument : http://www.poilagratter.net. Pour l’humour, l’insolence et la liberté d’esprit. Parallèlement, il peint des toiles d’une sensibilité et d’un raffinement exceptionnels. A découvrir sans modération comme une cure de fraîcheur créative pour l’âme et les yeux.

mercredi 12 novembre 2008

LA PHYSIQUE DES CATASTROPHES


Armistice . Pluie. Prix Goncourt. Averse. Prix Renaudot. Tempête. Trois jours au lit : j’ai enfin pu lire « La Physique des catstrophes » de Marisha Pressl. Formidable,. Première sortie aujourd’hui : on accroche les décorations de Noël à Montreuil. Imminent. J’avais quitté la ville à la Toussaint, je la retrouve au balcon.

lundi 3 novembre 2008

COULEURS D’AUTOMNE ET BELLES ENDORMIES


Plus le temps passe, plus je me « shoote » à la nature. En ce moment, les couleurs d’automne m’amènent dans d’inouïs voyages psychédéliques. C’est sans danger, cela n’engendre pas la dépendance et que c’est bon ! Mais pourquoi diable n’avais-je pas le temps de les contempler avant ? élémentaire, je ne le prenais pas. Vite, vite, il reste quelques feuilles éclairées par un rayon de soleil. Sinon, par tout les temps, le rattrapage est possible au Cabinet d’amateur, 12 rue de la Forge Royale dans le onzième arrondissement, une galerie authentique, avec un accueil compétent et discret. « Département des herbes » marie de belles scannographies végétales de Philippe Soussan à de drôlatiques et joyeuses correspondances foliacées d’Alain Pichlak et Cyril Villain et des planches d'herbiers anciens du 19e siècle. Des mousses, inflorescences, feuilles et autres spores y attendent dans un arrêt sur siècle, prêts à éclore, belles endormies dans leurs écrins de vieux papier précieux. Emouvant, éternel, à voir…