jeudi 29 juin 2017

Juin...

Fin provisoire des festivités pour la répétition générale de mon anniversaire de cent ans.
 Merci à tous ceux qui m'ont fleurie, félicitée, écoutée, aimée.
Le quotidien reprend et je sévis à nouveau à l'atelier de mon admirée et admirable Rose. N'ayez pas peur : c'est un stade provisoire. Work in progress...

mardi 27 juin 2017

Après le déluge : nous !


Voici l'ébauche d'article pour un docte colloque d'universitaires roumains...
écrit à la vitesse du TGV  (qui devient InOui. D'où la proposition : ... "écrit à une vitesse inouïe" droits d'auteur LV)
Svp si erreurs, signalez! ma réputation roumaine en dépend
merci d'avance
Anca

Après le déluge : nous !

Dans ce docte volume universitaire, l’auteur, bien que docteur, mais dans une autre discipline, ne peut que jouer le conteur ou le clown, selon les goûts. Le fou du roi est le rôle préféré de l’artiste et du penseur qui ne succombent pas aux séductions des vanités passagères.
Le grand Vladimir Nabokov, lui-même docteur dans une autre discipline que la littérature, ne déclarait-il pas : « En tant qu’homme de science, comme en tant qu’auteur, j’ai toujours été intéressé par le fait individuel, concret, plutôt que par la théorie générale. » ?
Dont acte. Plus des parenthèses que j’affectionne puisqu’elles suivent l’arborescence de la montée de sève qui me sert de pensée.
Selon un de ces « bancuri » qui avaient cours dans la Roumanie de l’époque d’or, haïkaï du désespoir et de la survie, sentences qui concentraient à la fois la quintessence de l’humour et l’absurde de la situation politique, le Pessimiste affirmait :
- On a atteint le fond, pire, ce n’est pas possible.
Sur quoi l’Optimiste surenchérissait :
-  Si, c’est possible, et même bien pire !

Mme de Pompadour, à laquelle la phrase est parfois attribuée, aurait dit à son Louis XV d’amant qui s’inquiétait du mécontentement du peuple :
- Après nous, le déluge !
Je réplique, en surenchérissant, indécrottable optimiste :
- Et après le déluge ? nous !
- Encore ?!
Ce dernier mot est celui du Réaliste, non socialiste, per fortuna & per favore.

Au centre du balancier, entre l'ancien et le nouveau, au degré zéro de l’espérance comme de la crainte, en début de siècle et de millénaire (le siècle n’a que dix-sept ans et cela s’annonce déjà compliqué !), les extrêmes … se valent. Signe que mon auteur préféré, Ion Luca Caragiale, que j’adoube à mon tour du titre honorifique « babacul » (incroyable préscience du vocabulaire car  babacul, - « le daron » en roumain- se prononce exactement comme baba-cool, étonnant, n’est-ce pas ? Fermez la parenthèse), surnom qu'il décerne, lui, l’éternel persifleur de Haimanale, jouant les idiots, mais homme de goût très sûr, à son dieu tutélaire, Ludwig van Beethoven, donc de même que Babacul compositeur a imaginé deux siècles plus tôt l’hymne européen, Ion Luca, auteur dramatique, avait aussi tout prévu dans sa formule du déjà-vu, version comique : « Pleaca ai nostrii ,vin ai nostrii » (Les nôtres sont partis, arrivent… les nôtres ). Ou encore « Sau cu totii sa invingem, sau cu totii sa pieriti «  (Soit nous vaincrons tous ensemble, soit vous périrez tous ensemble ).
C'est la version édulcorée ou synthétique, bref : latino-balkanique du « Le roi est mort, vive le roi ! »  et du «  Après nous, le déluge ».
 Avant nous le déluge, après nous le déluge, bref nous pataugeons car c’est le déluge tout le temps. Comme la bêtise. Comme le risque de mourir. Comme celui de tomber amoureux. Le meilleur et le pire, s’appuyant sur le bras l’un de l’autre comme le vice et le crime de Chateaubriand observant Talleyrand et Fouquet, quémandant ensemble une place devant l’assiette au beurre du roi, après avoir trahi cent fois. Comme vous pouvez le constater j’ai mes lettres, mais je ne résiste pas d’y joindre (une fois de plus, générosité, tu me perdras !) le proverbe roumain :
« Même pendu, on est bien, si l’on s’habitue. » (Si spinzurat este bine, daca te obisnuiesti)

Une anecdote me revient. Le regretté Eugène Ionesco, qui à part être un grand écrivain, était un homme honnête, fin et béni de cette distanciation (que je traduis par : indifférence aux vanités) me racontait dans un entretien,  dans son nid du boulevard Montparnasse qui avait l’air d’une arche de Noé de l’esprit dans un monde agité d’utopies diverses, séduisantes, mais ayant toutes fait long feu et même pire…, une anecdote mettant en scène l’écrivain et un critique.
Je me suis fait une joie de la publier dans tous les journaux où j’écrivais à l’époque pour que le respecté public ait une idée de ce que subissait quotidiennement un auteur de qualité en butte aux sottises et aux aveuglements idéologiques, de quelques bords qu’ils viennent.
« Aveti putintica rabdare » (ayez un peu de patience- réplique de ILC), je vais commettre une parenthèse explicative avant l’anecdote de Ionesco.

Parenthèse explicative :
A l’époque, le haut du pavé germanopratin division théâtre était tenu par un critique dont il sera question dans l’anecdote. De mortis nisi bonum, ne donnons que ses initiales : BD, un homme que j’ai connu sur le tard, peut-être un peu diminué ? Circonstance atténuante, mon indulgence me perdra. Bref, pour me rendre chez lui, comme un passage sous les fourches caudines de la papauté universitaire de la très puissante gauche-caviar, j’avais pris un taxi. Comme presque  chaque jour. Mais, en un demi-siècle, ce fut la première fois que cette chose m’arriva. Encore heureux !
Roulant vers la montagne Ste Geneviève où créchait le pontife dramaturgique, le chauffeur écrasa, aucunement intentionnellement, un chien. Pauvre âme innocente ! Connaissant la stricte discipline du grand critique satrape, je payai la course, abandonnai le chauffeur à l’ire des passants, non sans avoir excipé timidement de sa bonne foi, et continuai mon chemin à pied.
Dès que la star du commentaire théâtral, barbe blanche taillée au millimètre près et belle chevelure assortie (c’est narcissique, un coupeur de têtes qui dépassent, pauvre Bitos priez pour nous !), Savonarole du l’heure-c’est-l’heure, m’ouvrit sa porte, la soussignée, innocente, responsable mais pas coupable, en nage (pour cause d’ascension de la Montagne Sainte- Geneviève), prit l’initiative avec son plus humble sourire et cette excuse qui aurait certainement plu au maître de l’absurde qu’était Ionesco :
- Pardon, je ne suis pas à l’heure car on a tué le chien.

Hélas, le critique n’était pas auteur. Cette phrase qui aurait fait rire un Garcia-Marquez, un Anouilh, un Cioran, dans ceux que j’ai rencontrés, ou un Feydeau ou un Tchékhov, dans ceux que j’ai ratés en raison de ma naissance tardive dans un autre siècle que le leur… passa inaperçue. Ah postérité, que d’occasions de t’amuser, tu rates !
Je vous laisse deviner la suite de l’entretien. Nous n’avions pas le même humour. Plus exactement : moi, j’en avais. Maintenant que vous avez suivi l’histoire tortueuse et que le célèbre critique a rejoint le paradis des critiques (humour !)Voici :

 L’anecdote de Ionesco
IONESCO : Après m’avoir couvert d’insultes et de critiques, lorsque j’ai commencé à être reconnu, Bernard Dort a bien dû accepter que j’étais un auteur et il est venu me dire : « Bien Ionesco, maintenant, vous avez tout démoli, démonté, bien. Maintenant il est temps de construire ».
Je ne sais pas ce que cette phrase constructiviste éveille chez un être normal. Chez un auteur d’origine roumaine (ou ayant vécu sous toute autre dictature ; on a échangé à ce sujet avec Alain Mabankou : l’excellent auteur de langue française, d’origine congolaise qu’il est avait les mêmes ressentis), cela provoque un immense éclat de rire. Entre « c’est sur moi que vous comptez pour cela : reconstruire la société ? » et mille autres répliques absurdes, car ce n’est pas la créativité qui nous manque.
Après avoir ri (« je m’empresse de rire de peur d’en pleurer ») quand Ionesco m’a raconté cette histoire, je lui ai demandé :
 -Et il a ri, B.D. ?
Long regard des yeux d’enfant bien ronds de maître :
-Lui ? Rire ?
Donc même bide que moi avec l’histoire du chien. Qui, sans ma visite à B.D., vivrait encore, paix à son âme innocente.
Mon honnêteté foncière, malheur de ma vie, m’oblige à vous préciser qu’il ne s’agit pas ici d’un choix politique car J-J Gauthier, critique de droite, fut aussi haineux envers Ionesco et ne reconnut son talent que forcé par les succès de l’auteur. Et je n’ai aucune frustration par rapport aux critiques dramatiques en général, bien au contraire, car j’ai exercé ce noble magistère dans le plaisir et, je l’espère, honnêtement et avec empathie sincère, pendant une bonne vingtaine d’années.

Moralité de l’histoire :
Je ne sais si les auteurs sont faits pour construire autre chose que leurs œuvres, je pense qu’ils sont davantage vigies, capitaines qui coulent avec le bateau… les auteurs, les artistes en général mais aussi les penseurs et les honnêtes gens.
Alors, pour paraphraser Édouard de Pompery  dans Vie de Voltaire : « quand on a assez d’intelligence pour comprendre la situation mais pas assez de moyens ou de force pour la redresser » on subit le déluge avec les autres et, au mieux, si l’on n’est pas trop dégoûté ou blessé, on témoigne.
Je vous livre, pour le plaisir, la phrase originale : « Avec assez d'intelligence pour voir le mal, il n'a pas assez de force pour y porter remède ; il prévoit que cette situation ne peut durer et se terminera prochainement par une catastrophe ; il le dit, après moi le déluge, et s'en lave les mains ». »

Personnellement, je ne confonds jamais histoire et politique, car, pour la seconde, je m’en tiens au sage précepte de Tchékhov : « Un écrivain ne doit, sous aucun prétexte se mêler de politique, sauf pour s’en défendre. »
Mais comme toutes les bonnes choses vont par trois, je ne résiste pas à joindre, aux deux anecdotes (le canidé défunt et le plan quinquennal conseillé à Ionesco par B.D.) une autre, vécue.
J’avais écrit Toujours ensemble, pièce jouée depuis dans le monde entier, de Broadway à Munich, de Genova à Chicago… tiens, pas encore en Roumanie, sauf par des troupes étrangères en tournée…Pour illustrer de façon triviale mon propos prenons deux moments : avant et après 1989 ; unité de lieu : Paris.
Votre humble servante, ayant écrit sa pièce sur l’exil, humble tribut au pays d’origine et de formation, sorte de témoignage pour s’excuser de ne pas avoir vécu l’époque d’or jusqu’au bout, proposant sa Toujours ensemble à des directeurs de théâtre. Réponses :

Avant 89 :
- Vous exagérez, cela ne peut pas se passer ainsi là-bas. On le saurait.
La pièce est créée en Allemagne. Puis jouée à Broadway.

Après 89 :
Décor et personnages : Paris, mêmes directeurs, moi toujours humble servante de Thalie et Melpomène, proposant la même pièce désormais célèbre. Réponse :
- Mais vous auriez dû nous avertir de la situation, on ne pouvait pas savoir…


Bref, tout est à refaire chaque jour. Toute nouvelle journée est le premier jour d'une de tes nouvelles vies. Déluge ou pas. C’est pour cela que, j’ai écrit, entre autres, dans ma pièce Noé, que l’artiste et l’honnête homme ne sont responsables que devant leur conscience. C’est-à-dire devant Dieu, raison pour laquelle je l’ai donné comme partenaire à mon Noé, en 1973 cette année terrible où j’ai dû choisir l’exil, puisqu’il m’était possible. Exil qui dure encore. Comme mon existence sur cette terre. On n’en guérit jamais. Comme de la vie.

lundi 26 juin 2017

Premier jour d'une nouvelle année

Oh oui, je l'ai fêté cet anniversaire. Et je continue.
Je me demande si ce n'est pas l'un de mes plus beaux.
Et je me réponds  : oui.
Dimanche, Arsilda, reine du Pont de Vivaldi à l'opéra de Versailles par le Collège 1704 (orchestre et chanteurs formidables) et table d'Anne-Sophie Pic, rue du Louvre, c'est une grande artiste de la gastronomie, vraiment.
Et aujourd'hui? je tricote un article pour un colloque :"Après le déluge, nous". Et dire que c'est moi qui ai choisi le titre!
En attendant, une fois n'est pas coutume, je trouve le commentaire de Lila Turnover sur un mien précédent envoi, tellement formidable que je veux lui laisser la plume pour le partager avec vous. D'autant plus qu'elle a trouvé la réponse de la devinette.
Et comme on dit dans les salles de vente : "nous y ajoutons" une photo de l'agapanthe
en question dans mon jardin de Bastille... avez vous remarqué qu'entre agaçante et agapanthe il n'y a que deux lettres de différence? injustice du vocabulaire.
Donc citation de Lila T. :

"La canicule s’estompe - les fleurs ont toujours besoin d’être arrosées.
Les domaines d’Anca s’étendent jusqu’au bassin de l’Arsenal, proches de la Bastille.
Les jours se suivent qui nous rapprochent de celui à marquer d’un caillou blanc.
La devinette restait encore en suspens.
Si tout doit se terminer par une chanson, essayons de faire d’une pierre trois coups :

À la Bastille..
Anca prend soin de son jardin :
Elle fait pousser des agapanthes.
L’ jardin d’ qui ça ? D’Anca !
Des agapanthes, où ça ?
À la Bastille…

Pour son anniversaire,
Qu’y a-t’ il de mieux,
Que d’ mettre en lumière,
Son côté fleur bleue ?

Éclosion d’une fleur,
Justement demain...
Chantons tous en chœur
Encore ce refrain :

À la Bastille…"

Chantons donc!

samedi 24 juin 2017

Veille d'anniversaire...

Après une plongée dans la gaypride (Spiderman à l'extrême gauche sur la photo),j'ai reçu ce magnifique bouquet qui ensoleille ma maison et éclaire mon coeur. Une fleur d'hibiscus jaune dit merci par la fenêtre à mes chers amis.

vendredi 23 juin 2017

Journée de rêve

Le matin, avec Anne, experte des arts du feu et écrivain, visite du nouvel atelier de Marc Lerude à Villejuif : une merveille. Malgré la canicule, déjeuner d'échanges et de rires au Rebel puis expérience de l'autolib.
Le soir, fête de la musique du lendemain, merveilleux concert  avec Les Cris de Paris, ensemble  fondé et dirigé par Geoffroy Jourdain et consacré aux arie antiche de Monteverdi, Cavalli, Merula... au Petit Palais. De loin, pendant le retour à pied, les feux d'artifices de la garden party de l'Elysée, mais coeur et âme étant déjà pleins, on a snobé.

mercredi 21 juin 2017

Je cultive mon jardin.

Au propre et au figuré. La canicule m'oblige d'arroser deux fois par jour. Devinez quelle fleur surgira de cette virgule végétale. 
Pour l'esprit, je viens de lire Le Roman de Louise de Henri Gougaud, portrait émouvant et passionné de Louise Michel.
Je fonce sous la douche : demain 37 degrés annoncés.

Quelques grammes de finesse dans un monde ... tel qu'il est

Avec son dernier livre, "En présence d'Yves Bonnefoy", Stéphane Barsacq réussit un triple portrait : celui du célèbre poète, le sien propre dans sa quête poétique et métaphysique et celui d'une époque où des hommes remarquables continuent à traquer la vérité de l'être et de sa parole. Profondeur, charme, culture et sensibilité. Et, à ses qualités de romancier, de penseur, de portraitiste, Barsacq ajoute, modestement, en fin d'ouvrage celui du poète. Merci pour l'humour, la culture et la finesse : un livre que l'on lit et relit comme si l'on voulait convier un ami à une conversation intime et nourricière.

lundi 19 juin 2017

J'ai été élue, MOI...

Même si ma modestie doit en souffrir (elle a un peu l'habitude), je dois annoncer à mes lectrices chéries et à mes lecteurs bijoux, toujours fidèles, que, contrairement à des Cambadélis, Belkacem, Tourraine, Hamon, Guaino et bien d'autres mauvais perdants, malgré le fait que j'étais absente, pour cause de conférences promises à l'Alliance Française, l'Assemblée Générale de la SACD m'a fait l'honneur de m'élire. Cela s'appelle commissaire, je n'aime pas le nom, mais la fonction est passionnante. Elue donc en contumace. Merci à mes adorables électeurs, d'autant plus que, en vraie Cincinnatus, après avoir été présidente de ma commission, il y a presque quinze ans, je pensais que tout le monde m'avait oublié.  Là je péchais soit par pessimisme soit par modestie car plus de trois mille électeurs m'ont témoigné leur confiance, ce qui fait plus de 110 000 voix. J'en suis fière et honorée, de nouveau du travail pour les auteurs, dans notre maison de la rue Ballu. D'accord, le corps électoral est réduit, la maison de Beaumarchais est petite, mais quel honneur d'être élue par ses paris.
Pour compenser la tristesse de ne pas avoir été présente à Paris pour participer à la première séance de ma commission et sabler le champagne de la victoire avec mes collègues, quelques images de mon travail à l'Alliance. Le travail d'abord! Les honneurs? Ensuite. L'argent ? Jamais! Car, de même que mes autres collègues élus, nous serons payé bien moins que le SMIC. Cependant, bravo à François Ruffin d'avoir déclaré qu'il s'en contenterait à l'Assemblée Nationale. Etrangement, dans les grandes élections nationales, comme dans les professionnelles, il y a eu un coup de balai dans les baronnies. Oserons- nous espérer?
Les photos sont de Marie Larger, jeune journaliste. 

dimanche 18 juin 2017

Passage du temps

Un livre édité en 1927 par la Librairie Delagrave. Il se délite : la première de couverture, puis la page de garde ont divorcé du reste du volume, la table des matières reste encore fidèle au volume jauni, mais au prix d'efforts surlivresques; quand je tourne les pages, le livre part en confetti, d'abord les bords des pages, puis, petit à petit, le reste. Les Premières de Alfred de Musset par Henry Lyonnet. Une tendresse particulière m'attache à ce livre dont j'avais oublié jusque'à l'existence dans ma bibliothèque. J'y apprends des choses, belles, tristes qui consolent et apaisent. Par exemple : les chefs d'oeuvre de Musset ont été créés après sa mort. Il en va aussi de Fantasio et même de On ne badine pas avec l'amour. Sans parler de A quoi rêvent les jeunes filles. Ces jeunes filles étaient interprétées  à la création par Madeleine Renaud, qui était encore Madame Granval, avant sa rencontre avec Barrault, et par Marie Belle. Je les ai connues toutes deux, mais splendides octogénaire. Musset, malgré quelques rumeurs mal intentionnées, je ne l'ai tout de même pas connu. Le temps qui passe, la postérité qui s'empare de vos pages malgré votre trépas, extraordinaire exploit de se survivre. Pour vous amuser et rendre hommage au passage du temps qui, mine de rien, est constructeur et créateur, cette image que j'intitulerais volontiers "couple avec enfant".

Echanges

Deux jours d'une très belle intensité : invitée par l'Alliance Française de Marseille-Provence, j'ai eu la chance d'échanger avec des élèves de tous âges, de tous pays, motivés, intéressés et merveilleusement suivi par leurs professeurs. Dans les surprises, une mise en scène par Delphine de scènes de Toujours ensemble et le résultat d'un atelier d'écriture sur la pièce.
Emouvant accueil de Marie-Cécile Proust, vice-présidente de l'Alliance, (deuxième depuis la gauche sur la photo), de  Chrystelle (directrice administrative) et de Nicole (directrice pédagogique, à l'extrême  droite sur la photo), de tous les professeurs et des élèves, des amis de l'Alliance dont Monique Vincent et tant! d'autres
Plus bas,  un émouvant ressenti et l'image de l'étudiante qui en est l'auteur,  Carmen.

Carmen étant, comme moi, d'origine roumaine, dans l'émotion, je me suis rappelé que, six mois après mon arrivée en Suisse, je traversais le Lac Léman en bateau à aubes pour passer à Evian mon diplôme FLE de L'Alliance Française. Je pense à mon professeur, Tanner qui serait content s'il savait que grâce à lui, je suis passée du côté des enseignants. La transmission est une activité qui m'enchante et je suis si heureuse de trouver des enseignants et des étudiants sensibles à la qualité de mes oeuvres, les ayant lus avec intelligence et intérêt, subtils et créatifs dans leur approche et leurs questions. J'espère leur avoir appris quelque chose car, sincèrement, eux, ils m'ont apporté énormément. J'ai même proposé de revenir les aider paru la mise en scène de l'une de mes pièces. C'est dire la sincérité de mon enthousiasme!

mardi 13 juin 2017

Moment de pur bonheur

Hier, au Château de Versailles, magnifique récital de la diva de mon coeur, et de tant d'autres coeurs, yeux et oreilles : la formidable, généreuse, chaleureuse Cecilia Bartoli à l'âme d'enfant à la voix d'or. Quelques arie antiche mais aussi  des chansons populaires italiennes et, tenez-vous bien même le Nel blu dipinto di blu (mieux connu pour son refrain Volare) de Domenico Modugno

dimanche 11 juin 2017

Match Point


Votation, match point, puis à la maison lecture de l'étonnant Tétraméron de José Carlos Somoza (Actes Sud). Est-il vrai que les plus sensibles des jeunes filles abandonnent le monde pour vivre à jamais dans les pages des livres? Ou dans le murmure des contes?

Festival de Paris

Hier soir, mondes et merveilles, première soirée du Festival de Paris : récital de Patricia Pétition et Susan Manoff à l'auditorium Gustave Eiffel, premier étage de la Tour. Enchantement du paysage, dur coucher du soleil sur la Tour Eiffel, de la musique, de cette dentelle d'acier. Et de l'amitié des amies qui m'y ont invitée.
Jusqu'à la fin du mois, le Festival continue dans des endroits enchantés : Petit Palais, Sainte-Chapelle, ,Musée de la vie Romantique...

samedi 10 juin 2017

Le hasard ou l'idée? Biennale de Venise

Comment la préférez-vous cette image de Venise,
avec des mains issues de l'au ou émergeant du bateau?

mercredi 7 juin 2017

Correspondances

Ma chambre à Paris.

Ma chambre à Venise.
La différence?
La vue :

lundi 5 juin 2017

Torino, hier soir...

Et dire que cela commençait si bien ! Les supporters de la Juve' étaient adorables, garçons et filles, gais, jeunes, pleins d'humour, charmants, noir et blanc. J'étais décidée d'aller voir le match sur le grand écran de la place San Carlo puis, je ne sais... trop de bouteilles en verre, trop de barrières en métal, trop de bruit  des tifosi alors que je visitais le musée d'Egyptologie. Après la tristesse de Bufon et le score,  quatre à un, mais quel un!- voilà que l'on, entend devant l'hôtel, près de la gare Porta Nuova, les sirènes des ambulances et des policiers. Commentant le score avec le chef de l'hôtel (chef cuisine de l'hôtel Turin Palace, élu premier hôtel d'Italie en février et troisième du monde rapport qualité -prix),  le chef : un génie,  (son restaurant s'appelle les Petites Madeleines, hommage à Proust),  donc : alors que Stefano Sforza  , le chef, Piémontais cent pour cent, m'apprend qu'il y a eu un mouvement de panique sur la piazza, le hall de l'hôtel commence à recevoir les blessés. Dont des Fribourgerois (solidarité du drapeau noir-blanc oblige); Que s''est il passé? un pétard ou une chute de barrière, puis quelqu'un qui crie "bomba" puis la panique. 200 blessés,  c'est certain, 800 selon les journaliste locaux , parfois mille pour d'autres sources. Un enfant de sept ans, traumatisme crânien, entre la vie et la mort. Il n'y avait pas de danger : mais la peur, la panique ont fait leur oeuvre. Ces gens sont fous? Non, au même moment, à Londres, il s'est passé ... voire des touristes descendre le pont les mains derrière la tête... des touristes venus voir et aimer. Ce matin, à Turin, les trains de Milan étaient pris d'assaut : les Suisses, les Français, les Italiens loin de chez eux (j'ai parlé à de belles Siciliennes aux yeux claire et à des Romains paumés mais mettant leur dignité à plaisanter).
Je suis rentrée à Paris après quinze heures de train. Et dire que cela commençait si bien!