dimanche 24 août 2008

On brade… (de) tout


Bonne nouvelle, les JO s’arrêtent. Comme je les boycottais, ils ressemblaient trop à ceux de 1936 à Berlin, j’en perdais de l’énergie ! à m’éloigner de toute télévision qui les diffusait en ville ou à vite zapper quand, chez moi, je tombais par hasard sur les images de cette grande foire sporto-mercantile qui se déroule là où même un chef d’état (c’est dire !) devrait avoir honte de se montrer. Plutôt que brader son honneur ou les idéaux démocratique, à Dinard on brade un peu de tout. Fidèle depuis sept ans à ce rendez-vous annuel auquel j’accourais depuis Paris, je vous donne la liste de quelques objets présents sur les stands du vide grenier : vieux rabots, jeunes abat-jours, peaux de mouton à cinq pattes, jouets à moitié cassés, suspensions en opaline, cahiers de vacances, fers à repasser mille neuf cents, romans d’anticipation du millénaire à venir, peluches sales et draps propres, sacs neufs et vieilles chaussures, agendas des années passées, lithos de la Joconde, paniers percés et vases ébréchés, plateaux recollés et cadres scotchés, lampadaires Pompadour et méridiennes Récamier, chaises cannées et faux camées, manteaux pour l’hiver et singes pour les enfants, bâtonnets d’encens et livres encensés par des jurés achetés, pâte à modeler pétrifiée et stylos qui coulent, vieilles affiches et prétentions affichées, chapeaux de carnaval et boules de Noël, bonheurs du jour et chaises percées, rubans colorés et pelotes de laine, enfants perdus et flics décidés, vieilles cartes postales et embauchoirs en bois, arrosoirs peints et bottes de pécheur, chaussures non cirées et cirés de pluie, nounours chauves et poupées scalpées, perles de jais et jais en porcelaine, mignonettes de parfum et mignons des bords de mer, layette et cannes, j’en passe et des meilleurs.
Et voici les objets que j’ai acquis : un sac bleu canard et une veste orange sanguine. Pour le choc optique : inoubliable !
Démarrée sous des trombes d’eau, la brocante finit sous un soleil radieux avec des allers-retours de la pluie et d’averse. On a admiré le ballet des bâches que l’on mettait et remettait, un œil sur le ciel et l'autre sur les nuages, les barrières-écluses qui détournaient le circulation, oreille dressée vers le coin de rue, bonne humeur urbi et dinardi cependant.
Parmi d’autres, un lot qui n’a pas trouvé preneur : moi.
Pas de souci même lieu, l’année prochaine, j’aurai une chance. Ou plutôt mon acquéreur.

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