jeudi 14 août 2008

CE N’EST QU’UN AU REVOIR…


Alternances rapides : soleil triomphant et averses violentes. A la faveur de l’éclaircie, je reprends la promenade le long des plages : L’Ecluse, le Clair de Lune, le Quai de la Perle, le Prieuré. Demain je dois les quitter et j’ai déjà de la peine à m’arracher, j’étais en train de redevenir sauvage (enfin !) et voilà que le devoir appelle. Never mind , I shall overcome.
Pendant les averses, je me prépare au retour -demain déjà- à la civilisation (décrassage, limage des griffes, coupage des tifs) puis programme de pluie : lecture. Depuis des années, je rêvais de relire Les Vies parallèles de Plutarque. Je m’y mets aujourd’hui, avec l’histoire d’Alexandre dit le Grand. Je le suis s’engouffrant dans les terres lointaines d’Asie, devenir soupçonneux, tuer des généraux parmi ses plus fidèles parce qu’il s’adonne à la boisson plus que de raison, couvrir des bienfaits, comme si ceci pouvait compenser cela, des rois vaincus, qui aussitôt le dos tourné se rebelleront contre lui, je le surprends se livrer à des pantomimes où il se prend pour Dyonisos, se dissoudre dans son rôle de demi-dieu invincible, de plus en plus fragile, lointain, paumé… Les horizons lointains, les terres de légende ne sont rien en soi, on peut tout autant s’y perdre ou s’y trouver.
On m’a prêté L’Enfance de Bécassine, je feuillette avec bonheur, et, comme on m’a fait à très juste titre remarquer que ce n’est que très exceptionnellement que Bécassine a une bouche, j’essaie de la dessiner, ah ce nez situé toujours un peu plus bas que la normale, rond comme un nombril, mais bon sang ! m’est c’est bien sûr : le visage de Bécassine est un sein, parfaitement rond, juste souligné d’un petit zibouiboui pâle et rond, essayez si vous ne me croyez pas. « Annaïk Labornez, destinée à la célébrité sous le nom de Bécasssine (…) son nez était si petit qu’on le voyait à peine .(…) Et cela désolait les parents. « Ché malheur ! On va être la risée de tous le pays ».On est en effet persuadé à Clocher-les-Bécasses que l’intelligence est en proportion de la longueur du nez. » J’aime Plutarque, mais résolument, mon maître à penser reste Annaïk Labornez. Je me sens si proche de sa manière littérale de comprendre les mots et d’en faire une réalité à elle, parallèle. Exemple ? Devant la plante que voici et qui pousse devant la mer, je me demande toujours : est-ce un chardon en fleur? un artichaut sauvage ? Cœur de chardon ? Les artichauts du Baragan ? Dans le même ordre d’idées, à Dinard, Boulevard Féart, La Bonheur des Dames ferme et liquide. Pour cause de retraite. Le bonheur n’est plus ce qu’il était. Je suis triste pour les Dames.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Pour la légende :
Qui s'y frotte s'y pique .
Nemo me impune lacessit

Anca Visdei a dit…

Ouuah! Je suis soufflée, par l'érudition et parce qu'enfin quelqu'un fait un effort de légender mes pauvres photos. Merci. La citation est belle. Je ne la connaissait pas en latin. A qui est-elle attribuée?

Anonyme a dit…

C'est la devise de Nancy :Nom imultus permor (qui s'y frotte etc...) et l'autre est attribuée a l'Ecosse avec la légende des chardons qui piquèrent joyeusement les pieds des envahsseurs vikings lors d'un assaut nocturne .... Réveillés par leurs cris les ecossais purent les repousser, parait-il. Bon vyage Anca.

Anonyme a dit…

....Pas zibouiboui, mais zigouigoui (sexe masculin en argot), bouiboui étant un infame restaurant, pas forcement à Dinard..et je cause le français aussi bien que vous .Bye

Anonyme a dit…

obsédée,moi?!!Alors que c'est vous qui faites rien que de me montrer des dessins cochons comme cette tete de Becassine..

Anca Visdei a dit…

OK nous sommes tous des obsédés bretons mais, pour l'histoire du zibouiboui, bien qu'étant parfaitement d'accord avec votre analyse, c'était un essai de création personnelle et cochonne, mais j'ai compris, j'ai encore du chemin à faire... Donc pour me racheter et en bonus : le guilleri c'était le sexe des garçons, j'ai trouvé cela dans une vie de Louis XIV : toutes les dames et les nobles de la cour avaient le droit de jouer avec ledit petit robinet et cela passait même pour une flatterie apprécié des parents. C'est bien la peine d'être Dauphin de France si tout le monde peut vous tripoter! Enfin que tout cela n'arrive pas aux oreilles de Bécassine qui est au dessus de tout soupçon, c'est plutôt son papa dessinateur qui doit avoir des comptes à rendre à la postérité, kenavo ar vershal, zut, je me suis encore fichue dedans, je ne connais pas l'orthographe exacte, tapez moi sur les doigts mais faites moi savoir comment on l'écrit pour que je ne continue pas à me ridiculiser. merci d'avance.