jeudi 7 novembre 2013
Porte de prison, vitraux et douceurs
Journée a Chartres avec un couple d'amis. D'abord une explosion de vert dans la plaine beauceronne, puis leur maison chaleureuse, intime, envahie de fleurs, de chats, de lumière et de teintes pastel. Malgré une lecture (assez fastidieuse , mais je me suis accrochée) de Notre-Dame de Chartres d'Emile Mâle, la cathédrale fait son effet. Se signalant a chaque tournant de route comme posée sur la plaine, une pièce sur l'échiquier, elle apparaît soudain en majesté, altière, élancée, au-dessus de la ville. Au milieu d'une rénovation, la cathédrale est double: une moitié blanche à vitraux bleus, une autre noire par l'alchimie de huit siècles d'âge à vitraux d'œuvre au noir. Construction audacieuse tendue vers le ciel, sculpturale majestueuse, rosaces incandescentes : fruits du génie humain. On me montre toutes les statues placées a hauteur d'homme: décapitées a la Révolution. Humain aussi. Les mêmes? Quatre siècles plus tard? La ville regorge d'histoire. La librairie L'Esperluette est parsemée de portiques gothiques, le cloître est devenu prison (voir a l'image la porte de celle-ci) qui va déménager a Orléans, une église a été sauvée de la démolition pour devenir, merveilleusement restaurée, hôtel des ventes. Quant a la chapelle, elle est devenue... Tribunal. Un beau théâtre municipal au programme éclectique et de grande qualité. Le 6 mai on y donnera l'Antigone de Jean Anouilh. Moins de cinq mois avant la représentation, il ne reste plus que quelques places au poulailler. Voilà au moins un théâtre qui marche. Les biens de l'esprit étant nécessaires, mais pas suffisants, bivouac chez A. Ioos, chocolatier où j'ai goûté l'une des meilleures friandises de ma vie : les Mentchikoffs , spécialité chartraine créée en 1893 et ainsi dénommée d'après un prince russe de la fin du XIX eme siècle au moment de l'alliance Franco-Russe: fine couche de chocolat praliné enrobée de meringue suisse, le tout enrobé de sucre glace. La forme est celle des huitres, la couleur ressemble a celle de la pierre de Berchères des murs de la cathédrale. Un rêve de perfection gustative pour nous consoler des feuilles qui tombent. Celles que le vent fait tournoyer dans les airs, mais aussi, hélas, celles qui atterrissent dans nos boîtes a lettres, décrochée de l'arbre tentaculaire et toujours assoiffe des Impôts.
PS Est-ce que quelqu'un pourrait nous dire d'où vient le mot "gribiche" qui a été associé à la sauce homonyme? merci d'avance.
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