vendredi 9 octobre 2015

Notes de voyage

La simultanéité est l'un des vieux rêves de l'humanité. Donc elle fait partie des miens.
Malgré une énergie dispensée largement, généreusement et en beaucoup de directions, je ne suis pas douée d'ubiquité. mais, avec l'aide de la technologie, parfois... il me semble que je m'approche de... l'inaccessible étoile.
Ce matin, sous un soleil triomphant d'octobre qui dorait et cuivrait toute la végétation de Berne, je suis allée dans la chambre du trésor, plutôt le palais du trésor. Chez Eberhard Kornfeld, le formidable expert, galerie et connaisseur de l'art, ami et collaborateur de Giacometti, Picasso, Klee et tant d'autres, entre un portrait de muse de Valotton et à côté d'un autoportrait de Cuno Amiet, derrière des sculptures de Daumier, d'une femme en pied et en bronze et d'un buste de Diego de Giacometti, ce formidable Monsieur, dépositaire de presqu'un siècle d'aventures plastiques et de souvenirs personnels, m'a émerveillée avec ses propos sur Alberto Giacometti. Comme Claude Delay, auteur d'un très beau livre sur les frères Giacometti me le disait : Kornfeld sait tout, a tout connu, tout vécu. Il a de surcroît la courtoisie de me livrer ses souvenirs, d'une grande finesse et qualité, sur ce formidable Grand Grison qu'est Giacometti. Il est le GGG de ma prochaine biographie, de même que l'Ourson était le nom de code du livre sur Orson Welles que j'ai publié en juin de cette année chez Bernard de Fallois.
Arrivant à l'hôtel pour mettre à jour mes notes et me poser après la formidable moisson d'informations, de sensations (Kornfeld a aussi photographié Giacometti, sa mère... et ces photos portent un tel vécu, tant de matière, rendent des réponses claires à des questions compliquées que l'on se pose sur le génial sculpteur) je trouve le lien du film "Anca Visdei lit "Orson Welles"  , n°104 de la série cinématographique "Lire", commencée en 1986 et réalisé par Gérard Courant le 7 octobre 2015 à Paris (France).  Le lien est : https://www.youtube.com/watch?v=FshFwY1NgXQ. J'adore les Cinématon, les Lire, les Couples, tous ces bijoux du travail patient et attentif de Gérard Courant. Cela me donne un sentiment de victoire, à l'idée que j'ai connu tant de gens disparus grâce à la mémoire filmée qu'il leur a consacrée. Plus tard, quand je serai partie plus haut? plus bas, nulle part? on pourra me revoir, m'entendre... Mais c'est merveilleux! Je vous joins une vidéogramme de ce Lire :
Je pars travailler au musée des Beaux-Arts de Berne et je lis à Paris mon livre. https://www.youtube.com/watch?v=FshFwY1NgXQ 
du temps de mes études en droit, on étudiait cet adage latin "Ne bis in idem" , ce qui signifiait dans les grandes lignes que l'on ne pouvait trancher deux affaires dans la même cause. Pour une fois j'ai l'illusion d'un bis in idem, d'où le rêve (certes biaisé) de l'ubiquité. A part cela, hier, la photo représentait un coin d'Interlaken, là ou le lac de Thun et celui de Brienz se rejoignent. Photo : le dr Eberhard Kornfeld dans son bureau. Un homme passionné et passionnant.

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