vendredi 8 août 2014
Trop c'est... juste assez pour prendre les bonnes décisions
Il y a des moments comme cela dans la vie : tous vos amis ont quitté Paris, personne au bout du fil ou à portée d’internet pour travailler, Feragosto a fait des émules en France. Pariggi città deserta. Evidemment, c’est le moment que choisit votre LiveBox pour refuser de coopérer, et faire la death box… vous passez trois heures d’attente dans une boutique (je ne dis pas le nom du fournisseur, mais vous me comprenez), à écouter les projets de vacances des employés qui partent évidemment au bord de la mer le soir même, homme libre, toujours tu chériras … Vous finissez par récupérer une LiveBox, dont vous découvrez, grâce à des amis compétents (merci Laurent) que vous allez voir en Bretagne avec l’engin sous le bras, que votre fournisseur d’accès vous a refilé une vieille boîte, non réparée et encore paramétrée pour l’ancien utilisateur. Dans un roman, vous chercherez cet usager et, une fois trouvé, de points communs, un lien profond bien que récent, un bel amour. Dans la réalité, vous avez dédié votre été à Orson et tout ce que vous voulez du monde et de l’univers associés est d’avoir accès à l’internet pour voir Le Sketchbook d’Orson Wellles. Trois heures de conversation avec les services Apple, où se trouve ma compétente et charmante interlocutrice ? A Brno ? ah c’est une très très belle ville, Brno. Vous faites bonne figure, mais vous imaginez la note au bout de quelques heures mais quand on aime, on ne compte pas, Orson est inestimable. Et l’Europe est sacrée. Souffrons dignement. Trois heures encore avec la hot line d’Orange, vous savez celle qui dit : à partir de cet instant, votre appel sera facturé tant… ? Vote appel , même pas notre conversation. C’est clair : vous payez et les autres vous mettent en attente. En tant que nana, je préférerais entendue le «au delà de cette limite… votre ticket n’est plus valable » de Romain Gary, mais on n’a pas le choix. Que se passe-t-il encore ? ah oui, votre chaîne hifi a décidé de se brancher à vie (obsolescence programmée, ne rien craindre au sujet de l’éternité) sur l’internet absent au lieu de lire vos CD. Pour résoudre le problème, consulter le manuel de l’utilisateur accessible uniquement sur… Internet. Nous souhaitons un bel été à l’ami Franz Kafka et au regretté Eugène Ionesco qui ont déjà traité avec génie l’absurde et le fonctionnariat. Enfer et damnation : pas de musique, pas de réseau, j’écris sur Orson , comme au Moyen Age, sur du parchemin. Pas de doute, les Martiens de la Guerre des Mondes (Welles& Wells) vont bientôt débarquer. Vivement la télépathie, cela ira tout seul. C’est à cet instant que dans ma boîte aux lettres j’ai découvert toute la correspondance de la Cave à Vin voisine ; en vacances pour un mois, ils retrouveront à leur retour tout mon courrier très urgent dans leur casier, recouvert de toiles d’araignée où de nombreuses drosophiles auront rendu leur âme éphémère. Rien dans le frigo, pluie constante et teigneuse sur Paris, qu’allez vous faire ? Péter les plombs ? Jamais de la vie, pour avoir assumé un exil politique, l ‘éducation d’un enfant moderne, un cancer, et le combat (victorieux !) pour le droit de vote des femmes helvétiques, je ne vais pas me laisser abattre. Je ferme boutique et je vais au … Paradis. Ah, non, ne craignez rien, le paradis est plus aisément accessible que par un suicide. Il suffit de prendre un train et un bateau. J’y suis, pour vingt-quatre heures, mais je répète quand on aime… Le voici. Mais où ?
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