mercredi 16 août 2017

Une journée avec Tarkovski

"Si tu veux faire rire Dieu, parle-Lui de tes projets."  J'ai toujours cru à cette maxime, sans jamais la suivre. J'essaie d'exercer ma volonté, puis je finis immanquablement par me dire que ce que le hasard fait advenir est mieux, bien mieux que mon idée première. Aujourd'hui, jour d'Assomption de la Vierge, mais, fort heureusement férié à triple tour, je pensais faire du jardinage. La pluie s'y est mise, puis un léger accident de mon neveu qui m'apprend à jardiner a définitivement mis fin à mes velléités de cultiver mon jardin. Que faire? Pour rester dans la même culture que cette citation d'un titre du camarade Oulianov, je me suis offert un grand plaisir : regarder enfin Le Miroir d'Andreï Tarkovski. Le film est sorti en 1974, donc je ne suis pas vraiment en avance. Mais, comme le temps ne fait rien à l'affaire, j'ai passé une heure et demie d'émerveillement, vivant dans un temps différent, dilaté et enrichi de sens et de poids humain, comme il m'arrive toujours avec les films de ce réalisateur. Ne pouvant le quitter après le Konek, je me suis replongée dans son Journal (tenu jusqu'à quelques jours avant sa mort, puis dans Le Temps scellé, un autre de ses ouvrages. J'adore la manière dont se côtoient  , dans son Journal, la liste des réparations à faire dans la maison, les démarches pour trouver un producteur, l'inquiétude pour sa femme qui aurait dû accoucher depuis un mois déjà et l'envie pressante, vitale, de finir au plus vite Stalker, un autre chef d'oeuvre, pour attaquer enfin le tournage du  Miroir, sorte d'autobiographie onirique. Si je suis sage, demain je regarderai Nostalghia. Mais sa plongée dans son passé-présent m'a déjà fait commencer le nettoyage de mes écuries d'Augias : le rangement de mes archives photo. Comme le Journal de Tarkovski commence en 1970, j'ai pris cette date comme début de mon classement chronologique. Après quelques bonnes heures, j'en suis à 1992. Il y a de l'espoir : j'attaquerai bien tôt le nouveau siècle!

2 commentaires:

Lerude marc a dit…

Jour et journée
Pesanteur et vicissitudes
Aux poids des heures
Vision cinématographique
Moment de grâce
Au loin le rire de l'imprononçable
Aux regards alourdis
La vierge à son miracle
Nichée à l abrupte du temps
Sous ses yeux
Dédale de la pellicule des ans
Chronologie des instants
Légèreté du temps à venir

Anonyme a dit…

Je suis l'enfant de la première photo et je demande à être réadapté par la fée Morgane.