Je ne me souviens plus (mais vous allez m'aider) quel auteur français à
écrit "Tous les malheurs de l'homme viennent de ce qu'il ne sait se tenir
tranquille dans sa chambre." J'ai toujours été d'accord. Comme avec la
citation de Samuel Pepys "Rarement souffre un homme quand il se tait, mais
presque toujours quand il parle." Dans la bonne tradition
faites-ce-que-je-dis-mais-pas-ce-que-je-fais, comme tout le monde, j'ai trop
parlé et je n'ai pas su me tenir tranquille dans ma chambre. Cependant, grâce
au livre en préparation (sur Orson Welles qui sortait trop et parlait trop)
j'avais fait quelques progrès. A l'exception de conférences qui m'amènent à
Marseille bientôt, je en sortait plus. Perchée dans ma thébaïde, je travaillais
nuit et jour à la gloire de mon sujet. Mais le monde se rappelle à votre
souvenir. Des voix dans la rue, des slogans martelés, une manif' passait devant
les fenêtres. Comme toutes les mamies papis du quartier je sors "voir la
révolution" comme l'écrivait si bien mon cher IL Caragiale. L'âge des
dangereux révolutionnaires n'atteignait pas la majorité sur environ cent
cinquante manifestants. A l'exception des cadres qui, comme le dit leur nom
encadrent de loin, et qui eux sont de vieux loups et louves grisonnants. Les
filles défilent par groupe de trois, de la sorte elles papotent un peu entre
elles, les garçons plus déchaînés, lancent des pétards, crient plus fort. Ils
ont aussi des caméras. Un Che Guevarra de quartier agite une torche enflammé en
début de convoi. Pour motiver les troupes et terroriser la population. Avec les
mamies, c'est du gâteau. Fûté déjà, il fera un bon PPDA qui truque les
interviews de Castro enregistrées en nous les présentant comme du direct
exclusif, il agite sa torche devant l'objectif de la caméra, de la sorte sur la
pellicule, ce petit attroupement aura l'air incendiaire. Déjà le sens de la mise en scène! Orson aurait aimé.
Vingt policiers
casqués, avec des boucliers transparents attendent avec une demi douzaine de
collègues à motos. Ils se gardent à une distance si décente qu'elle ne pourrait
passer pour de la provocation. Même pas aux yeux d'un Boko Aram. Evidemment,
cela les empêche d'intervenir quand une pierre vole dans la fenêtre d'une
camionnette, affichant, ironie du sort, " volets métalliques, fermetures
inviolables."
Le malheureux possesseur de la voiture dresse un constat avec les
policiers qui se sont vaillamment approchés entre temps, les jeunes vont
combattre pour la liberté et casser des vitres un peu plus loin et moi,
lecteurs chéris, je ferme les fenêtres sur la société (j’ai toujours été idéaliste,
individualiste, bonne pour les poubelles de l’histoire) et me remets à
travailler à mon livre sur Welles. Heureux habitants d’un pays que les
Allemands prennent pour le séjour des Dieux, je vous salue.
4 commentaires:
Très chère Anca,
Je suis extrêmement inquiet à ton sujet.
C'est Pascal qui a écrit que le malheur de l'homme est de ne pas savoir rester enfermé dans sa chambre ( le divertissement au sens pascalien).
Que se passe-t-l alors que dans un blog pas si ancien je me souviens que tu avais cité cette phrase en mentionnant son auteur?
Ta magnifique mémoire disparaitrai-elle?
Rassure-moi!!!!!
Merci Daniel, je suis immergée dans mon Orson, jusqu'à en oublier Pascal, pardon et merci
Anca
Très chère Anca,
Je suis extrêmement inquiet à ton sujet.
C'est Pascal qui a écrit que le malheur de l'homme est de ne pas savoir rester enfermé dans sa chambre ( le divertissement au sens pascalien).
Que se passe-t-l alors que dans un blog pas si ancien je me souviens que tu avais cité cette phrase en mentionnant son auteur?
Ta magnifique mémoire disparaitrai-elle?
Rassure-moi!!!!!
Merci Daniel, je suis immergée dans mon Orson, jusqu'à en oublier Pascal, pardon et merci
Anca
Bis repetita placent.
Cela étant, le "blog pas si ancien" remonte presque aux origines : cela fait plus de 6 ans, quelques mois après sa naissance.
Et il était alors question d'une aventure non sans rapports avec la mémoire.
Interrogation enfin. PASCAL précise :
"... tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre." L'interrogation porte sur l'escamotage de "en repos". L'immersion en chambre, suite au travail sur Orson WELLES, est-elle de tout repos ?
Bien vu : non, elle n'est pas de tout repos, elle me rend chèvre behbeh ben et cela va encore durer... des mois.
Vos messages me réveillent un peu à la vie, merci, merci... Anca
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