vendredi 25 juillet 2008

CONFUSION DE… SENTIMENTS

Par les soins de mon éditeur, je viens de recevoir une lettre, dûment cachetée, qui lui fut adressée à mon intention. Je vous la cite in extenso :
« 17 juillet 2008
Bonjour,
Je m’apprête prochainement à me plonger dans votre roman autobiographique « Confession d’une séductrice ou L’Eternelle amoureuse ».
Je suis certain qu’il va me donner l’envie de faire votre connaissance. Si votre quête du Graal amoureux n’est pas terminée, je vous invite à me contacter pour que nous puissions nous rencontrer
A très bientôt, j’espère. »
A jamais, Ducon ! Comme je suis gentille, je ne donne pas ton nom. Que ce Monsieur qui s’apprête à plonger dans mon œuvre, y sombre, sa goujaterie est si lourde qu’elle va l’entraîner au fond. Ma quête terminée ou pas, ce ne sont pas ses oignons, les inscriptions sont closes pour les gens qui imaginent que les écrivains font de l’après-vente en dehors de leur domaine. Pourquoi pas un massage puisqu’il y est… ? Notez c’est tendance que l’on fasse les choses pour lesquels on n’est pas forcément compétent. J’ai été récemment conviée à un bal d’auteurs : les lecteurs retenaient une danse avec les écrivains qui s’exécutaient… Même dans les bals de sous-préfecture, les jeunes filles avaient le droit de refuser un cavalier. Apparemment pas un écrivain. On pourrait aussi envisager l’auteur qui fait des gâteaux/sert à table / amuse vos enfants/ vous rase (gratis ? au second degré ?). La prochaine fois que je vois ma professeur de piano, je lui demanderai de me faire une permanente, à l’inspecteur du fisc je demanderai un baiser ou un Irish Coffee (j’adore ça ) et à ma caissière préférée du Monoprix des travaux de repassage. La palme de la confusion œuvre/auteur revient à un directeur artistique de petite structure théâtrale pour la jeunesse. Je lui avais envoyé l’une de mes pièces afin qu’il la lise et que, dans le cadre de son mandat, il la propose éventuellement à l’un de ses metteurs en scène. Comme il m’accuse réception, je le remercie,, il m’envoie un courriel pour me parler de son jardin, je lui réponds en lui donnant des nouvelles du mien, il me répond en me décrivant ses emmerdeurs quotidiens, je lui parle des miens, au bout de six mois je lui demande s’il a lu ma pièce, toujours pas, mais aimables propositions de visites communes, etc. L’ayant contacté ès qualité, je trouvais que la mesure était comble, je lui rappelle que notre prise de contact était justifiée par ma pièce qui, jouée, pouvait correspondre, éventuellement (vous voyez, je ne pousse pas à la consommation), dans son cahier de charges. Il me répond qu’il préfère me « voir » (texto !) avant de lire .
Il a reçu la seule réponse possible, bon d’accord formulée un peu abruptement : « Sachez qu’un écrivain, comment que vous le flattiez, (je crois que j’avais dit « léchiez » ou « brossiez »), s’il vous contacte comme auteur n’oubliera jamais l’essentiel : que vous le lisiez ! »
Un grand ami de Mauriac, décédé bien avant celui-ci lui avait dit « Si vous vous ennuyez de moi, ouvrez mes livres : j’y suis. »

PS Dans la photo, j’ai un tonneau de rhum et un fusil, il paraît que c’était les deux biens qu’on donnait à des marins mutinés lorsqu’on les abandonnait sur une île déserte. Il y a des gens derrière ? J’espère qu’ils ne vont pas me parler de ma quête du Graal amoureux, sinon je les flingue.

3 commentaires:

Radu a dit…

Ah, que voulez-vous, il y aura toujours des quidams prêts à confondre les torchons et les serviettes… Mais, peut-on empêcher les gens de fantasmer devant la photo d’une belle femme ? Décidément, non !

Alors, à chacun son truc. Le mien c’est le blog d’Anca !

Merlin a dit…

"et mon courroux coucou ..."
Ouf ! J'etais un peu inquiet après le moment de spleen qu'il m'avait semblé percevoir quant au coté dérisoire de la vie (cf. Relativité),mais Anca revient en pleine forme . Un coup à gauche, un coup à doite, elle cogne avec vigueur sur cette espèce d'érotomane de banliue. Bravo Anca !Tous ensemble , mais pas avec n'importe qui.
Sachez-le , Anca Visdei n'assure pas le service après-vamp !De plus il aurait du savoir que ces photos du blog ne s'adressent qu'à moi.
Ps Anca souvenez vous:" Soyez économe de votre mépris ,il y a tellement de nécessiteux ."

Anca Visdei a dit…

Il est évident que les photos en question en s'adressent qu'au sieur Merlin, c'est entendu. L'infortuné érotomane, et c'est la seule fois où je prendrai sa défense, mais enfin bon, il faut prouver que l'on est sans rancune, avait dû être trompé par la photo de couverture de "Confession d'une séductrice" où l'auteur s'étalait imodestement. Cette exhibition n'avait été obtenue, en tout bien tout honneur qu'à la demande de l'éditeur qui m'avait piégée en faisant appel à mon professionnalisme.
C'est joli après-vamp... Attention aux Viviane, cher enchanteur.