jeudi 29 mai 2008

BEAU JOUR SUR LA TERRE



Beau jour sur la Terre. Pourquoi faut-il le partager? Ecrire quelque chose, peindre? Au lieu juste de le sentir et en jouir égoïstement. Le seul chef-d’oeuvre, c’est soi-même. Et pourtant. Ce plaisir n’est pas complet s’il est solitaire. Bande de galopins, ce n’est pas à cela que je pensais, pas seulement à cela…et là il y eut la présentation de Marie-Claude Martin sur mes deux romans, et du coup, cela vaut la peine de partager...
www.lesquotidiennes.com et Fémina et aux Quotidiennes.

AVERTISSEMENT !
Comme je ne suis pas un génie informatique, je reproduis plus bas le texte, mais l'article est bien plus beau sur le site et très joliment illustré.

MARIE-CLAUDE MARTIN. ARTICLE PARU DANS FÉMINA 11 mai 2008
Casanova féminin, elle estime que «la culture doit aussi servir au bonheur des corps»
LIVRES | 15:34 Dans «Confessions d’une Séductrice», réédité en version courte, Anca Visdei raconte la quête de soi par la conquête amoureuse. En même temps, cette romancière d'origine roumaine publie un récit autobiographique sur son exil.
"Les pères spirituels m’ont permis de dépasser la dualité séduction/confrontation. Ils vous donnent des conseils de garçon et se comportent comme s’il n’y avait pas de différence. Pour moi, cette indifférenciation est capitale. Cela permet de s’affirmer."
«Par rapport à la langue, je suis monogame à 100%», dit Anca Visdei, roumaine d’origine, mais résolument francophone depuis qu’elle a quitté Bucarest pour Lausanne, puis Paris. Auteure d’une trentaine de pièces jouées à travers le monde, ex-journaliste, Anca s’est fait connaître en 1984 avec L’Eternelle Amoureuse, paru chez Marcel Favre et rapidement épuisé.
Jean Anouilh fit l’éloge de ce texte raffiné et mélancolique, mais un peu trop long, donc lourd, pour un ouvrage «à lire de la main gauche» comme on le disait au XVIIIe siècle des ouvrages érotiques. Sensible à l’argument, Anca Visdei avait promis de le raccourcir. C’est chose faite aujourd’hui.
Le livre, allégé de 150 pages, a été rebaptisé Confessions d’une Séductrice. Autobiographique? Pas vraiment, même si la plupart des histoires sont vraies, vécues par elle ou par ses amies. Totalement autobiographique en revanche, L’Exil d’Alexandra, publié chez Actes Sud, qui raconte sa trajectoire d’exilée politique.
Marie-Claude Martin: Cela vous a-t-il fait mal au cœur de raccourcir «Confessions d’une séductrice»?
ANCA VISDEI: Il faut toujours écouter ses maîtres. Anouilh avait raison. J’ai été journaliste, et suis auteure de théâtre, je sais donc la valeur des choses courtes. Le livre a gagné en nervosité sans dénaturer le style. J’ai coupé dans les scènes de lit, assez scandaleuses à l’époque. Mais comme tout le monde en écrit aujourd’hui, c’est devenu banal. C’est ce que j’appelle la vertu au service du vice.
Votre héroïne est à la fois vorace et mélancolique. Est-ce une don Juane?
Non, plutôt une Casanova. Don Juan fait du chiffre, il accumule les conquêtes. Casanova se donne complètement avec chacune des femmes qu’il rencontre, qu’elle soit jeune ou vieille, belle ou laide. Il aime l’esprit et le corps des femmes. Mon héroïne est pareille avec les hommes; à chaque fois, elle vit un sentiment sincère. Elle aime séduire et être séduite, mais le sexe est aussi pour elle un refuge dans un monde menaçant et menacé. Sa quête est moins sexuelle qu’artistique. C’est une artiste de l’amour et une passionnée de littérature. La culture doit aussi servir au bonheur du corps.
Vous citez Anouilh, «merveilleux artisan», devenu un ami. Et dans votre livre, il y a plusieurs hommes mûrs, des guides en quelque sorte…
Oui, j’ai toujours été entourée de pères spirituels. Mon père d’abord qui s’est beaucoup occupé de mon éducation et que j’ai suivi quand il a quitté la Roumanie pour la Suisse. Les pères spirituels m’ont permis d’éviter certains écueils propres à la vie des femmes.
Lesquels?
Le désir de séduire à tous prix, par exemple, avec le risque de se laisser définir par l’autre. Les pères spirituels m’ont permis de dépasser la dualité séduction/confrontation. Ils vous donnent des conseils de garçon et se comportent comme s’il n’y avait pas de différence. Pour moi, cette indifférenciation est capitale. Cela permet de s’affirmer.
Ce que vous avez fait dans le théâtre où votre nom est gage de succès. Là aussi, on écrit court.
Oui, l’écriture théâtrale est une mécanique horlogère. Je l’aime comme tous les gens de l’Est l’ont aimé. Le théâtre, c’était un lieu de résistance et un véritable art populaire. Aujourd’hui, en France, il a perdu son esprit séditieux. Pour le retrouver, je lis Le Canard enchaîné, Charlie Hebdo et je regarde Les Guignols.
Marie-Claude Martin

Confessions d’une Séductrice: l’Eternelle Amoureuse, d’Anca Visdei, Ed. Marcel Favre.
L’Exil d’Alexandra, d’Anca Visdei, Ed. Actes Sud.

/Users/ancavisdei/Desktop/Casanova féminin, Femina 12 mai 2008.pdf

Aucun commentaire: