lundi 5 juin 2017

Torino, hier soir...

Et dire que cela commençait si bien ! Les supporters de la Juve' étaient adorables, garçons et filles, gais, jeunes, pleins d'humour, charmants, noir et blanc. J'étais décidée d'aller voir le match sur le grand écran de la place San Carlo puis, je ne sais... trop de bouteilles en verre, trop de barrières en métal, trop de bruit  des tifosi alors que je visitais le musée d'Egyptologie. Après la tristesse de Bufon et le score,  quatre à un, mais quel un!- voilà que l'on, entend devant l'hôtel, près de la gare Porta Nuova, les sirènes des ambulances et des policiers. Commentant le score avec le chef de l'hôtel (chef cuisine de l'hôtel Turin Palace, élu premier hôtel d'Italie en février et troisième du monde rapport qualité -prix),  le chef : un génie,  (son restaurant s'appelle les Petites Madeleines, hommage à Proust),  donc : alors que Stefano Sforza  , le chef, Piémontais cent pour cent, m'apprend qu'il y a eu un mouvement de panique sur la piazza, le hall de l'hôtel commence à recevoir les blessés. Dont des Fribourgerois (solidarité du drapeau noir-blanc oblige); Que s''est il passé? un pétard ou une chute de barrière, puis quelqu'un qui crie "bomba" puis la panique. 200 blessés,  c'est certain, 800 selon les journaliste locaux , parfois mille pour d'autres sources. Un enfant de sept ans, traumatisme crânien, entre la vie et la mort. Il n'y avait pas de danger : mais la peur, la panique ont fait leur oeuvre. Ces gens sont fous? Non, au même moment, à Londres, il s'est passé ... voire des touristes descendre le pont les mains derrière la tête... des touristes venus voir et aimer. Ce matin, à Turin, les trains de Milan étaient pris d'assaut : les Suisses, les Français, les Italiens loin de chez eux (j'ai parlé à de belles Siciliennes aux yeux claire et à des Romains paumés mais mettant leur dignité à plaisanter).
Je suis rentrée à Paris après quinze heures de train. Et dire que cela commençait si bien!

3 commentaires:

Unknown a dit…

Quatre un
Quatrain
Non pas
Au score
Mille blessés
Mille joies brisées
Tristesse de la rescapée



Unknown a dit…

Quatre un
Quatrain
Non pas
Au score
Mille blessés
Mille joies brisées
Tristesse de la rescapée



Anonyme a dit…

Poésie et tristesse sont souvent associées à déplorer le temps passé, les amours enfuis. Aujourd'hui c'est la vie qui nous échappe sous la forme de violence aveugle et de son traumatisme puisqu'il suffit que l'un crie "bomba" pour que la foule affolée se mette en mouvement et c'est comme un troupeau de bison que Buffalo Bill n'aurait plus qu'à assassiner. Dans ce cas turinois la foule s'est fait mal toute seule, prescience vitale de Anca Visdei si portée à communiquer, partager et qui a échappé à la cohue paniquée. A Londres c'est la haine froide et pourtant aléatoire qui a frappé. Masse et violence. Délires d'un même jour.