Ah, ah, un échange de commentaires de haut niveau se déroule dans les coulisses de ce blog. De si haut niveau que je ne suis pas certaine de pouvoir en faire un résumé à la hauteur.
Mon ami L. aime le poème d'Alberti mais, homme fine et intelligent, il s'interroge sur la place de la virgule après "rose" au premier vers puis plus bas, avant ce mot. Il avoue ne pas être hispanohablante, mais me charge de demander à mon amie E. qui va mourir, du doigt, de la jeune fille ou de la rose?
Evidemment, à ce moment je me repens de ne pas avoir reproduit en entier les précisions du professeur Gabriel Laguna de Cordoba, portées déjà à ma connaissance par l'amie E. , mais je ne voulais pas vous attrister. Déjà que l'été s'en va... voici donc le complément di'nformation :
Hacia los años 20, un adolescente Rafael Alberti (1902-1999) convalecía de tuberculosis en un piso en Madrid. Pasaba largos períodos de reposo en la cama. Desde su ventana, podía contemplar cómo una muchacha, en la ventana del piso de en frente, miraba un atlas. La situación le inspiró el siguiente poema, que luego formaría parte de su primer libro, Marinero en tierra (1924):
Donc : Alberti, adolescent, convalescent après une tuberculose, à Madrid, voyait par la fenêtre une fillette, à la fenêtre de l'étage en vis-à-vis qui regardait un atlas, ce qui lui inspira ce poème qui prendra place dans son premier livre "Marin de terre". Du coup on comprend qu'Alberti est souffrant et peut être par empathie, peut être par prémonition réalise que la petite fille peut être aussi... ou peut être pas...
N'empêche la remarque de l'ami L. est bienvenue : il y a une virgule posée une fois après "rosa" une autre fois avant, ce qui est déjà en soi, du style et de la délicatesse.
Elisabeth confirme : les virgules sont bien celles d'Alberti, ce qui nous permet, sublime délicatesse, de passer du premier vers, d'une petite fille rose, assise à une fille, rose assise. Les poètes ont de ces merveilles! Et les mais sont là pour vous les faire découvrir. Le passage du temps, le bouton de fleur qui s'ouvre, au fil de quelques vers... Glissements du temps, du sens et du coeur...
vendredi 28 août 2015
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