mercredi 15 juillet 2015

Cinéma Paradiso

Certes, il fait beau et bon en Bretagne. Bord de mer, enfants adorables, passiflores et agapanthes lèvent leurs visages colorés vers le soleil. Et cependant, où ai je passé cette journée ensoleillée? Dans un endroit que j'adore : Les 2 Alizés à Dinard, un cinéma comme je les aime, avec un accueil chaleureux et deux salles à la programmation intelligente qui mêle sorties internationales et films d'art. Je l'ai fréquenté pour la première fois lors du Festival du film britannique de Dinard et l'essayer ce fit m'adopter... En début d'après-midi et pendant quatre heures d'enchantement, j'ai suivi la transmission en direct de Guillaume Tell de Rossini depuis le Royal Opera House avec une distribution merveilleuse (Gerald Finley, John Osborn, Malin Byström) sous la baguette d'un Antonio Pappano inspiré et tonique. La présentation intelligente, concrète, diverse, organisée par le Royal Opera House au cinéma (voir www.rohaucinema.com) avant le concert et pendant les entr'actes recèle ce dosage alchimique rarissime d'érudition et d'humour, de spectacle et de travail dont nos amis britanniques ont toujours eu la recette. Et , lors du premier entr'acte, l'équipe du cinéma, jeune, aimable et professionnelle, a offert un verre de l'amitié et un léger goûter breton au courageux public qui, de la sorte, s'est vraiment senti dans un foyer d'opéra. La classe, la compétence n'ont pas besoin de lieux somptueux : l'amour de l'art, la convivialité, la fidélisation tient autant du bon sens que du travail. Evidemment, les spectateurs ont commencé à échanger entre eux, le cinéma est devenu lieu de spectacle vivant et de fraternité. Prochaines rendez-vous : le 22 septembre pour le ballet Roméo et Juliette et le 5 octobre pour Les Noces de Figaro. Je vous ai parlé de l'un de mes cinéma préférés en Bretagne, mais je pensais peut-être aussi, en anticipant, au mythique Mac Mahon sur l'avenue du même nom de Paris où, après avoir préludé Le Troisième Homme ce dimanche, j'aurai le plaisir de présenter le soir de ce lundi 20 juillet le Falstaff d'Orson Welles...
Ce soir, je retournée aux 2 Alizés  pour y voir La Femme au tableau. Impatiente de savoir comment  ce formidable fait réel (on ne peut décemment pas dire divers),  ce génial combat juridique et humain aboutissant à une réparation  humaine et nationale peut être traité au cinéma, alors que l'histoire gravite autour de la peinture... j'ai été comblée. La bonne idée était de ne pas adapter le livre, The Lady in Gold mais de se servir du dossier juridique et des vies de Mme Altmann et de son avocat, le jeune et flamboyant Schönberg, petit fils du compositeur, deux personnages de nationalité américaine dont les racines plonges profondément, passionnément et sans concession dans la vieille et tourmentée Europe. Helen Mirren est... elle-même. C'est déjà un superlatif.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Oui c'est un bien beau cinéma. Hélas j'ai entendu dire qu'il serait fermé prochainement n'étant plus aux normes. Info ou intox ?
Patrick