dimanche 15 septembre 2013

Dimanche...

Au Théâtre de la Tempête, Le soldat ventre-creux de Hanokh Levin mise en scène de Véronique Widock. Ce n'est pas Don Juan qui revient de guerre. Mais Sosie, ce triste nom de mémoire d'Amphytrion et de ruse jupitérienne. Après cinq ans de guerre, Sosie revient retrouver sa femme, son enfant et sa maison. Mais Sosie n'est pas un, ils sont trois: ventre-creux, ventre-plein et ventre-à-terre. Tous les trois ont les mêmes souvenirs, on chanté la même chanson au même enfant, ont aimé la même femme. Mais la guerre a tout brouillé, les voisins sourds, muets ou aveugles ne peuvent pas les départager. Ils sont trois à réclamer la même maison, la même femme, la même progéniture. Et ils ne savent plus très bien qui ils sont, tout en le révendiquant. Un beau texte un peu longuet (que vient faire le monologue du pet et du téton dans cette histoire de guerre et d'identité?) mais ce n'est qu'un péché véniel. Une mise en scène sûre, claire avec deux ou trois outrances inutiles mais avec une ligne de force évidente et puissante. D'excellents comédiens (Stéphane Facco, Henri Costa, Axel Petersen et les autres, tous formidables) , un dispositif scénique intelligent et maniable, un beau spectacle dont l'acmé est le rêve de mort et d'accomplissement. Au retour : un des grands axes du Bois de Vincennes rendu aux piétons et aux vélos. Patrick me dit que cela lui rappelle Unter den Linden avant la chute du mur. J'ai la même image. Ce soir, Francois Hollande, faute de "désir d'avenir" parlera, paraît-il, de son désir de guerre. Ferait mieux de voir la pièce de la Tempête où un Israélien parle haut et fort des méfaits de la guerre.

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