vendredi 26 décembre 2008

Qu’as-tu fait de ton talent ?


Il y a environ trente ans, à Lausanne, devant la télé, morte de fatigue, j’ai eu une révélation : une fée parlait de velours et d’or liquide. Entendez : brillant et brûlant. Ce n’était pas une comédienne, c’était Ondine. Celle de Giraudoux et d’Andersen associés. Je me suis jetée dès le lendemain sur les programmes de télévision, j’ai appris le nom de l’étoile qui venait de naître : Isabelle Adjani. Sur la scène de la Comédie Française. Le temps a passé, le monde entier a reconnu et fêté cette grande comédienne, il y a eu Barocco, Adèle H., Mademoiselle Julie, sa lecture impromptue et bienvenue des Versets Sataniques… Puis de moins en moins de rôles, de plus en plus de photos dans les magazines. Je m’ennuie d’elle, je traque sa trace partout, souvent en vain. Ce mois-ci, je l’ai retrouvée deux fois, merci papa Noël.
Passant par hasard dans la rue, je suis tombée sur cette galerie qui exposent des photos : Isabelle Adjani dans des poses de « Maître et Marguerite ». Avant, elle jouait des grands auteurs, maintenant elle « prend la pose » comme si elle les interprétait…
La seconde fois, je l’ai vue photographiée en accessoire d’un sac à main rouge.
Il y a trente ans, son génie nous tirait par la manche : on était fasciné par cet être unique dont la beauté n’était qu’un corollaire du talent. Trente ans après, elle n’a pas vieilli, l’image est parfaite. C’est peut-être pour cela qu’elle ne joue plus, qu’elle ne bouge plus. Arrêt sur image… La Bible et Oscar Wilde ont déjà traité le cas. Qu’as tu fait de ton talent ? Et où est passée l’âme de Dorian Grey ? A moins que notre époque ne nous pousse inexorablement à présenter plutôt une image lisse qu'un talent flamboyant?

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Sans oublier sa magnifique interprétation de Camille Claudel. Commentaire pertinent comme d'habitude : c'est vrai que l'on ne la voit plus.
Quant à Ondine, cela a également été une révélation pour moi.

La coccinelle bleue

Anonyme a dit…

Ah, mon Amie, qu’as-tu fait de tes vingt ans, qu’as-tu fait de tes rêves, de tes cheveux, de ta fortune, de tes amours ?

Justement, laissons-la vivre ses amours, folles ou sages, peu importe, pourvu qu’on ait le vertige de la passion…

Radu

Anca Visdei a dit…

Bon, Radu est bien gentil, courtois et chevalereusque, mais de mon côté je suis furieusement Coccinelle Bleue : si l'on vit ses amours et que la conclusion c'est qu'on finit au service des sacs à main Longchamp (ce ne sont pas les pires, mais tout de même par rapport à Giraudoux...) sans parler du fric laissés aux chirurgiens esthétiques, on s'est peut être trompée de passion. Moi je me sens cocufiée en tant que fan. Et ce faire cocufier par des chirurgiens plastiques et des publicitaires n'est pas du premier confort... intellectuel.

fredjani a dit…

Eh bien elle revient dans un de ses meilleurs rôles à ce qu'on dit, et ce que l'on aperçoit ...dans la journée de la jupe...Je l'espère tout autant que vous, j'en suis m^me convaincu ...tant les commentaires sont élogieux à son égard !

http://isabelleadjani.blogspot.com/