Ce 10 décembre, jour anniversaire de la naissance de Messiaen, il y a exactement 100 ans en Avignon, Roger Muraro donnait un concert au Théâtre des Champs-Elysées. Très belle histoire de vocation : Muraro s’étant destiné au saxophone au départ, il jouait une Polonaise de Chopin pendant la récréation sur un piano du conservatoire lorsqu’un professeur, l’entendant, se rendit compte qu’il était un prodige du clavier et le dirigea aussitôt vers la classe de Suzy Bossard. Ce conte de fées est suivi par un autre : le destin le met en présence d’Olivier Messiaen qui reconnaîtra dans le jeune homme son interprète parfait. En effet, tout ce qui peut paraître « prétention », ésotérisme, spiritualisme exagéré à ceux qui ne goûtent pas Messiaen est rendu par l’interprétation de Muraro évident, simple, sacré. Le jeu de Muraro a la clarté, la précision et le sublime du pinceau de Fra Angelico ou de Giotto.
Curieux, ouvert, le pianiste ne veut cependant pas s’enfermer dans une seule œuvre et, même dans le concert du 10 décembre, il a inclus des œuvres de compositeurs auquel Messiaen se référait : Mozart, Liszt, Chopin, Debussy. Muraro est un grand artiste dont la virtuosité technique s’accompagne d’une profonde spiritualité et d’une inspiration généreuse et universelle.
jeudi 11 décembre 2008
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