vendredi 18 avril 2008

Couronnements... et appel du 18 avril 2008


18 avril 2008
.....Au jardin, l’attente devient insoutenable. Les pétales dans les starting blocks, les bourgeons tenus en laisse par la morsure froide du vent, chaque plante est tendue comme un arc. La pression est palpable. Soudain, par la grâce d’un signal invisible, inaudible, mais perçu horti et orbi, les chinois violacés des lilas éclateront en fleurs quadrilobés, les delicates clochettes du muguet se débarrasseront dans un strip-tease vertigineux de leur gangue de feuilles… J’espère que la transfiguration aura lieu de jour, elle est aussi spectaculaire, immediate et radicale qu’un beau coucher de soleil sur la mer.

.....Comme pour les humains, le printemps des uns… est l’automne des autres. Mes camélias parsèment le sol de leur belles fleurs déjà bien… mûres. Je pense aussitôt à “La Mort de Balzac” d’Octave Mirbeau que je lisais cette nuit, témoignage des turpitudes de Madame Hanska devenue de Balzac, matronne jadis aguichante mais qui, lors de l’agnonie du grand homme, ma foi, montra son visage de poissarde…
En allant chercher des partitions à la Librairie Larghetto de Vincennes, je fus prise dans une tornade de fleurs roses. Ces petits bouquets duveteux, fleurs de prunus peut-être, qui moussent comme neige rose bonbon sur les branches aux feuilles grenat. Ne connaissant pas leur nom, je n’ai pas osé leur addresser la parole, mais que leur ballet était au point ! Elle dessinaient sur le gris du macadam des couronnes qui se déplaçaient en tourbillon fou. Les reminiscences littéraires affluaient : de "La Neige de printemps" nippone à "La Couronne de plumes" tressée par Isaac Bashevis Singer. Le temps d’être prise dans ce lasso de pétales, caressée par leur parfum et reçue dans leur ronde , un instant! Puis la merveille disparut. Dans le caniveau. Comme toutes les couronnes : lauriers, pampre, roses,…
Aujourd’hui, mon blog à deux mois, ce serait si aimable de lui envoyer un commentaire de temps à autre, merci à vous, sinon j’aurai l’impression que ma couronne éphémère aboutit au caniveau avant même d’avoir enlacé quelqu’un…

2 commentaires:

Radu a dit…

Mais, il est très beau ton bébé de deux mois, aussi beau que ton style que je découvre maintenant, une révélation sublime, d’une poésie émouvante. Continuez comme ça, jeune fille, vous irez loin !
Radu

Anonyme a dit…

Et voilà! Merci Expère, il y en a qui savent... aimer les bébés. et le dire, et l'écrire. si je ne me trompe pas c'était le 701ème visiteur, Comme quoi, quand on aime, on ne compte pas, et quand on prêche, même dans le désert d'un blog , on est entendue. Bonne nuit aimés lecteurs.