jeudi 10 avril 2008

Ik,aan het dromen


9 avril 2008, Jan Fabre au Louvre,inauguration de l’exposition L’Ange de la metamorphose.

Dans les salles du Département des Peintures du Nord, Jan Fabre expose, parsème, dissimule ses oeuvres inspirés par la confrontation avec ses dévanciers. Prologue d’humour et d’humilité, la première oeuvre le représente en nain, scotché à un portrait de Roger van der Weyden. Scotché littéralement, projeté violemment même, puisque le sang de l’artiste s’écoule inexorablement, suite à la violence de la confrontation.
Dans l’autoportrait en punaises, clous et jambon(sic!) Moi, rêvant. Ik, aan het dromen,
l’artiste s’adjoint un microscope, filiation spirituelle choisie et affirmée puisqu’il fait de son quasi homonyme Jean-Henri Fabre, le savant provençal ami des insects, un “aïeul”, Fabre détourne clous et punaises pour s’en faire une armure, avertissement :qui s’y frotte s’y pique. Amibguïté ton nom est art! Dirati le grand Will. Fabre vise à la fois la fragilité maxima (voir Virgin versus Warrior, son combat-danse avec Marina Abramovicz en cage de verre, filmé en 2004 au Palais de Tokyo) et, hypersensible, se voudrait invulnerable, se sculptant en bousier, animal dont le squelette est à extérieur du corps, devenu inviolable.

Provocation artistique et intellectuelle, reçue cinq sur cinq. Quel serait notre aïeul idéal? L’animal où l’on se projetterait? Jusqu’où irait-on dans la mise en danger pour qu’à travers une fragilité acceptée l’on se regarde enfin sans carapace?
Voilà à quoi Fabre m’oblige à réfléchir, moi petit crabe dont les parents sont Beethoven et Shakespeare. A moins que je ne sois une abeille née sans dard, enfant de Tchekhov et de Brel. Et vous?

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