lundi 7 août 2017

A quelquechose malheur est bon

Si j'en suis aux proverbes, c'est que la fièvre est sévère. Elle m'a déjà joué des tours par le passé. Je sortais à peine de l'enfance quand, clouée au lit par une bronchite, j'ai reçu de la part de mon père, pour me faire patienter, le temps de la guérison, deux volumes de théâtre d'Eugène Ionesco. Comme l'illustre auteur venait d'entrer à l'Académie Française, même les éditions roumaines d'Etat avaient dû voler au secours de la victoire et l'éditer en traduction roumaine. Certains connaissent, hélas, la suite : j'ai été guérie de la bronchite, mais j'ai attrapé le virus du théâtre. J'ai mis des décennies pour m'en débarrasser et je ne sais toujours pas si c'est une rémission ou une convalescence. Donc, un des rares points positifs est qu'entre 39 et 40 de fièvre, je suis trop faible pour tenir debout, donc je lis. Comme lorsqu'on était étudiants, un ou deux livres par jour, lectures entrecoupées de frissons et de sommeils réparateurs. Aujourd'hui, j'ai eu  le choix heureux : en commençant par La fin d'une Liaison de Graham Greene (quelle surprise que l'auteur du Troisième homme et de Notre agent à la Havane puisse transmettre une telle tendresse émouvante dans le portrait d'une héroïne hantée par la spiritualité!), j'ai fini par Le Cinquième Fils. J'ai honte, mais je l'avoue : c'est la première fois que je lisais un livre d'Elie Wiesel. J'ai admiré le pacifiste, le témoin, l'humaniste, lu et écouté ses interventions publiques, mais ce n'est qu'aujourd'hui que j'ai rencontré l'écrivain. Et c'est très bon exceptionnel. .. Et dire que cette fichue fièvre m'empêche d'être demain et après-demain à la braderie de St Malo sur le stand de Monsieur Duquesnoy, le roi des libraires qui liquide son fonds de livres et de tableaux malouins avant de naviguer vers de nouvelles aventures à Saint-Briac. Où nous nous livrerons à notre numéro de duettistes préférés sous le pseudo de Fifty et Fifty., c'est promis. Ah, j'en profite, comme vous lisez souvent des commentaires de Marc Lerude, j'ai le plaisir d'illustrer cette page par l'un de ses tableaux qui, désormais, est le fleuron de ma collection.

3 commentaires:

Lerude marc a dit…

Miroirs aux surfaces brillantes
Joie de l'été
Instantané en partage
Milliseconde retenue
Au défi du temps
Navigation périlleuse
Aux jalons des lieux saints
Embrasement de la voile
A jamais retenir
Accumulation de l'instant passé
Être aux livres livré à l'Etre
Bibliothèque cosmique
De St Mâlo à St Briac
De la Voile corsaire
De l'Enflammement
De ces mille lectures
Comme un coeur au chant céleste
Célébration
Aux fièvres salutaires
Aux enfievrements tropicals
Aux lignes méridiennes
Rencontre à jamais
Rêve réalisé




Lerude marc a dit…

Elle est venue de la mer
Déesse étincelante

Naufragé
Enseveli sous les sables
Ébloui envahi de parfums subtils
Éternel Ulysse
Aux ailes si superbes
Au loin
Le feu inexorable

Tableau Ulyssien pour Anca
Odyssée au long voyage maritime!

Mille excuses aux fidèles blogueurs d'avoir occuper ainsi le blog d Anca!

Anca Visdei a dit…

Adorable. Merci.