jeudi 13 novembre 2014

Nouvelles fraîches de la thébaïde... et du monde réunis

Je ne me souviens plus (mais vous allez m'aider) quel auteur français à écrit "Tous les malheurs de l'homme viennent de ce qu'il ne sait se tenir tranquille dans sa chambre." J'ai toujours été d'accord. Comme avec la citation de Samuel Pepys "Rarement souffre un homme quand il se tait, mais presque  toujours quand il parle." Dans la bonne tradition faites-ce-que-je-dis-mais-pas-ce-que-je-fais, comme tout le monde, j'ai trop parlé et je n'ai pas su me tenir tranquille dans ma chambre. Cependant, grâce au livre en préparation (sur Orson Welles qui sortait trop et parlait trop) j'avais fait quelques progrès. A l'exception de conférences qui m'amènent à Marseille bientôt, je en sortait plus. Perchée dans ma thébaïde, je travaillais nuit et jour à la gloire de mon sujet. Mais le monde se rappelle à votre souvenir. Des voix dans la rue, des slogans martelés, une manif' passait devant les fenêtres. Comme toutes les mamies papis du quartier je sors "voir la révolution" comme l'écrivait si bien mon cher IL Caragiale. L'âge des dangereux révolutionnaires n'atteignait pas la majorité sur environ cent cinquante manifestants. A l'exception des cadres qui, comme le dit leur nom encadrent de loin, et qui eux sont de vieux loups et louves grisonnants. Les filles défilent par groupe de trois, de la sorte elles papotent un peu entre elles, les garçons plus déchaînés, lancent des pétards, crient plus fort. Ils ont aussi des caméras. Un Che Guevarra de quartier agite une torche enflammé en début de convoi. Pour motiver les troupes et terroriser la population. Avec les mamies, c'est du gâteau. Fûté déjà, il fera un bon PPDA qui truque les interviews de Castro enregistrées en nous les présentant comme du direct exclusif, il agite sa torche devant l'objectif de la caméra, de la sorte sur la pellicule, ce petit attroupement aura l'air incendiaire. Déjà le sens de la mise en scène! Orson aurait aimé.
Vingt policiers casqués, avec des boucliers transparents attendent avec une demi douzaine de collègues à motos. Ils se gardent à une distance si décente qu'elle ne pourrait passer pour de la provocation. Même pas aux yeux d'un Boko Aram. Evidemment, cela les empêche d'intervenir quand une pierre vole dans la fenêtre d'une camionnette, affichant, ironie du sort, " volets métalliques, fermetures inviolables."

Le malheureux possesseur de la voiture dresse un constat avec les policiers qui se sont vaillamment approchés entre temps, les jeunes vont combattre pour la liberté et casser des vitres un peu plus loin et moi, lecteurs chéris, je ferme les fenêtres sur la société (j’ai toujours été idéaliste, individualiste, bonne pour les poubelles de l’histoire) et me remets à travailler à mon livre sur Welles. Heureux habitants d’un pays que les Allemands prennent pour le séjour des Dieux, je vous salue.

4 commentaires:

Anca Visdei a dit…

Très chère Anca,

Je suis extrêmement inquiet à ton sujet.

C'est Pascal qui a écrit que le malheur de l'homme est de ne pas savoir rester enfermé dans sa chambre ( le divertissement au sens pascalien).

Que se passe-t-l alors que dans un blog pas si ancien je me souviens que tu avais cité cette phrase en mentionnant son auteur?

Ta magnifique mémoire disparaitrai-elle?

Rassure-moi!!!!!
Merci Daniel, je suis immergée dans mon Orson, jusqu'à en oublier Pascal, pardon et merci
Anca

Anca Visdei a dit…

Très chère Anca,

Je suis extrêmement inquiet à ton sujet.

C'est Pascal qui a écrit que le malheur de l'homme est de ne pas savoir rester enfermé dans sa chambre ( le divertissement au sens pascalien).

Que se passe-t-l alors que dans un blog pas si ancien je me souviens que tu avais cité cette phrase en mentionnant son auteur?

Ta magnifique mémoire disparaitrai-elle?

Rassure-moi!!!!!
Merci Daniel, je suis immergée dans mon Orson, jusqu'à en oublier Pascal, pardon et merci
Anca

Trevor Alluin a dit…

Bis repetita placent.

Cela étant, le "blog pas si ancien" remonte presque aux origines : cela fait plus de 6 ans, quelques mois après sa naissance.

Et il était alors question d'une aventure non sans rapports avec la mémoire.

Interrogation enfin. PASCAL précise :
"... tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre." L'interrogation porte sur l'escamotage de "en repos". L'immersion en chambre, suite au travail sur Orson WELLES, est-elle de tout repos ?

Anca Visdei a dit…

Bien vu : non, elle n'est pas de tout repos, elle me rend chèvre behbeh ben et cela va encore durer... des mois.
Vos messages me réveillent un peu à la vie, merci, merci... Anca